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« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ». |
Tout chrétien orthodoxe qui fait même la moindre lecture spirituelle rencontrera le mot "podvig." Bien que ce mot puisse être décrit, il ne peut pas être traduit en un seul mot [en français], ce qui est la raison pour laquelle nous continuons à l'utiliser, et nous devons donc apprendre à comprendre ce terme russe.
Le mot lui-même a été défini comme "combat spirituel." Comme beaucoup de choses dans l'orthodoxie, en pratiquant, nous le comprenons dans nos âmes, même si nous ne pouvons pas l'expliquer. En effectuant un podvig, nous trouvons comme un moyen de nous rapprocher du Christ tandis que nous cheminons le long de la voie du salut.
Nous portons les cicatrices du péché dans notre corps, ce qui nous entraîne en bas vers la terre, comme un aimant, mais notre âme aspire à monter vers les hauteurs. Comme homme, composé de corps et d'âme, nous trouvons ces deux choses opposées l'une à l'autre. Même Saint Paul dit "Car je ne sais pas ce que je fais; le bien que je veux, je ne le fais pas; mais le mal que je hais, je le fais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je consens à la loi, reconnaissant qu'elle est bonne. Ainsi ce n'est plus moi qui fais cela, mais c'est le péché qui habite en moi. Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire, dans ma chair: en effet, vouloir est à ma portée; mais accomplir ce qui est bon, je ne le puis. Car je ne fais pas le bien que je veux; mais je fais le mal que je ne veux pas". ( Romains 7:15-20)
En tant que chrétiens orthodoxes, nous savons que nous devons travailler à la purification, l'illumination, la theosis (déification). La première étape de notre purification des passions, de tout ce qui nous éloigne de Dieu et qui nous enchaîne de monter sur les hauteurs, nécessite l'utilisation du podvig. LIRE LA SUITE ICI
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(Version française par Maxime le minime de la source)
"D’une part, celui-ci ne peut accomplir que ce que Dieu lui permet de faire ; d’autre part il n’a pas d’accès dans l’âme du chrétien dont la volonté n’entre pas en connivence avec lui. Saint Jean Chrysostome montre que les véritables causes du mal ne sont pas le diable ni la nature (sur ce second point, il vise le manichéisme), mais la négligence (ραθυμία rathumia) et le mauvais choix. Dieu a créé l’homme libre, et c’est la façon dont ce dernier use de son libre arbitre qui est déterminante pour l’accomplissement du bien ou du mal. Pour cette raison le diable est impuissant devant le libre choix humain, et son existence n’a d’autre but que de l’éprouver, ce dont le fidèle peut tirer un grand profit spirituel en faisant, chaque fois qu’il est tenté, le choix de Dieu."
"La tâche sacrée qui se trouve aujourd’hui en face de l’Orthodoxie et en particulier de sa jeunesse qui se détache souvent du libéralisme des générations passées, est de redécouvrir la victoire pascale dans la vie quotidienne de l’Eglise. La foi commune et le culte des Apôtres et des Pères demeurent essentiellement inchangés dans nos livres liturgiques et canoniques, mais en pratique, dans l’esprit du clergé et des fidèles, règne une grande confusion, due sans aucun doute à un manque de compréhension spirituelle de la nature même de l’œuvre du Christ dans l’Eglise. C’est ainsi que de nombreuses gens qui prétendent être orthodoxes et qui veulent sincèrement l’être, conçoivent la vie de l’Eglise conformément à de vagues sentiments personnels et non à l’esprit des Apôtres et des Pères de l’Eglise. Ce qui manque, c’est une acceptation vivante de ce que présuppose la vie sacramentelle de l’Eglise.
Ce manque de compréhension explique dans une grande mesure les faiblesses de l’Eglise dans le monde occidental et en particulier celle qui caractérise son attitude à l’égard des différentes variantes de schisme et d’hérésie. Ceux qui ne peuvent comprendre que » l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rom 8,16) ne peuvent prêcher la Vérité, mais doivent se poser la question: ne sont-ils pas eux-mêmes en dehors de la Vérité et, par conséquent, membres morts de l’Eglise ?" Protopresbytre Jean Romanides