Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
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mercredi 12 février 2014

La famille, petite église de Dieu

La famille et la Bible
 
  • Moi et ma maison nous servirons le Seigneur (Josué 24 15)
  • Honore ton père et ta mère, comme le Seigneur, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne.(Deutéronome 5:16)
  • Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne. (Exode 20:12)
  •  Chacun de vous respectera sa mère et son père, et observera mes sabbats. Je suis le Seigneur votre Dieu. (Lévitique 19:3)  
  •  Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.…(Matthieu 15:4-6) 
  • Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. (Colossiens 3:20) 
  • Et observe ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd'hui, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, et que tu prolonges désormais tes jours dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne.  (Deutéronome 4:40) 
  • Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère! -Et tout le peuple dira: Amen! (Deutéronome 27:16 )
  •  Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.…(Éphésiens 6:1-3)

vendredi 22 juin 2012

Qui bene amat bene castigat ?

"La société n'ose plus éduquer. Le discours idéologique anglo-saxon est en train de prendre le pouvoir, considérant qu'il ne faut absolument pas traumatiser l'enfant. Cela devient une sorte de phobie de la violence. Je pense que l'on est dans ce que Alain Minc avait appelé l'ivresse démocratique, où on n'ose plus critiquer quelqu'un, on n'ose plus rentrer dans le lard..." Ainsi s’exprimait Bertrand Vergely, le philosophe et théologien orthodoxe lors d'une interview faite pour le site http://www.atlantico.fr/ à l'occasion d'un procès fait au maire de la commune de Cousolre, et assorti d'une 1000 euros d'amende avec sursis pour avoir giflé un adolescent de 15 ans qui avait avait proféré des menaces de mort à son encontre après l'avoir insulté alors que le maire ( ayant qualité d'officier de police judiciaire ) lui reprochait d'escalader un grillage pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal.


Il y a deux ans j'avais écrit un article sur orthodoxe-ordinaire qu'il ne me paraît pas inutile de reproduire ici dans le cadre de ce blog, sachant que l'on ne lit pas forcément tous les articles, ni ne les relit encore moins.


Qu’est-ce qu’aimer vraiment ses enfants ?


Désormais de nos jours, la plupart des parents que nous sommes, voulant donner à leurs enfants confiance en eux-mêmes, pour les rendre forts dans leur vie d’adulte à venir et contribuer au développement de leur personnalité et à l’affirmation de leur singularité, dans un monde où la compétition fait rage, nous sommes continuellement en train d’encourager la moindre de leurs réalisations en les félicitant, en leur disant combien nous sommes fiers d’eux et en leur donnant toutes sortes de récompenses en ces occasions.


Ce n’est certes pas le genre de comportement parental qui était courant autrefois ni naguère. On considérait les phases de croissance de l’enfant du point de vue de leur aboutissement sans trop s’attarder sur les phases transitoires de leurs apprentissages et de leurs réalisations. On s’en réjouissait certainement mais on avait plutôt tendance à montrer à l’enfant que tous ses succès étaient normaux et n’avaient pas à être spécialement montés en épingle. En revanche, il est vrai, on insistait plutôt davantage sur les défauts, les corrections à apporter, les efforts à faire encore et les insuccès qu’il ne fallait pas renouveler.



Mais, peu à peu, de plus en plus, se sont répandues, par le biais de travaux, d’ouvrages de professionnels de l’enfance et d’articles de magazines en rendant plus ou moins fidèlement compte des idées concernant la reconnaissance, le respect de la personne de l’enfant et le nécessaire soutien des parents pour son développement. En tout état de cause notre époque préfère appuyer sur le « positif » que de s’attarder sur le « négatif ».
Quel comportement faut-il préférer ?
Quelle est l’attitude la plus chrétienne vis-à-vis de cela pour l’éducation des enfants ? Les parents majoritairement ne désirent que le bien de leurs enfants parce qu’ils les aiment.
Cela ne va pas de soi évidemment…


Comme nous, Orthodoxes, avons l’habitude de consulter ce qu’ont dit nos saints Pères et nos maîtres spirituels pour nous éclairer et nous guider sur tel ou tel sujet difficile de la vie quotidienne, nous citerons quelques unes de leurs paroles à propos des enfants.

Voici par exemple ce que dit Père Païssios :



« De nombreux parents, pensant qu'ils aiment profondément leurs enfants, finissent par les détruire sans s'en rendre compte. Par exemple, une mère qui aime trop sa fille, lui dit tout en la tenant dans ses bras: « J'ai le meilleur enfant du monde. » Ainsi, à partir d'un très jeune âge (quand un enfant est incapable de s'en rendre compte et de réagir contre cela), cette enfant acquiert un esprit hautain et croit qu'elle est une personne merveilleuse. Il s’ensuit qu’elle n'est pas capable de percevoir le manque de la présence de Dieu et de sa puissance bienveillante dans sa vie et, bien sûr, elle ne peut pas apprendre à faire appel à Lui. En conséquence, elle développe une confiance en soi, solide comme le marbre, qui, souvent, qui ne s’en va jamais, puisque, et le temps passant, il devient très difficile de s'en débarrasser. »


Voilà bien une sentence peu conforme à l’objectif de nombreux parents qui pourraient bien s’étonner voire s’indigner de tels propos à l’égard de leur progéniture chérie….
De tels propos paraissent bien difficiles à accepter. Il y a pourtant lieu ici de comprendre dans quel contexte l’Ancien Païssios, qui a entendu tellement de parents exprimer leurs difficultés à élever leurs enfants dit de telles paroles.

Le défi des parents qui aiment leur enfant est de l’aider à développer une bonne estime de soi qui inclut l'humilité, tout en leur enseignant que tout vient de Dieu. En vérité, nous sommes tous enfants de Dieu et tout ce que nous avons et pouvons faire vient de Lui. Il est important de se le rappeler de le remercier pour les dons qu'il nous donne et la capacité à les développer et à les appliquer. L’orgueil se développe lorsque nous pensons que nos réalisations viennent entièrement de nous ou que nous sommes intrinsèquement meilleurs que les autres.

Qu'en est-il de l’importance que nous donnons aux sports et à la compétition ? Une enquête récente a montré que ceux qui participent à des sports aussi importants que le baseball, le basket-ball ou le football sont plus susceptibles de tricher à l'école. Ces activités qui mettent l'accent sur l’accomplissement personnel indépendant de Dieu peut conduire nos enfants loin de Dieu ce qui leur rend plus difficile plus tard dans la vie la nécessité de se repentir et de se rapprocher de Dieu.

Nous, les parents avons une énorme responsabilité. Nous devons d'abord développer l'humilité nous-mêmes.

L’Ancien Païssios dit aussi :
« Les parents doivent s'occuper de leur vie spirituelle, car mis à part eux-mêmes, ils sont aussi responsables de leurs enfants. Bien sûr, ils ont l'excuse d'avoir hérité leurs traits négatifs de leurs propres parents ; cependant ils n'ont aucune excuse de ne pas essayer de se débarrasser de ces mauvaises choses, une fois qu'ils prennent conscience de leur existence. »


Il y a lieu de travailler sans cesse sur notre propre relation à Dieu c’est sans doute le plus sûr moyen de devenir un meilleur parent.
Je me rappellerai toujours ce prêtre catholique sportif - sans me souvenir de son nom - qui apprenait aux enfants à plonger du haut d'une falaise, il disait "Avant on demandait beaucoup aux enfants et on en faisait des hommes, de nos jours on leur donne beaucoup et..."

Les enfants de nos jours ont-ils beaucoup de résistance à l'épreuve, à la frustration,  beaucoup de courage devant l'obstacle, beaucoup de ténacité devant ce qui est difficile, beaucoup de patience devant ce qui ne vient pas tout de suite ? Autrement  dit sont-ils bien armés pour faire face aux difficultés de leur vie présente d'enfant et d'adulte à venir. Rien n'est moins sûr...


Sans aucun doute le juste milieu, ou plutôt l'attitude juste se trouve-t-elle dans une vie en présence de Dieu. Les normes, de quelques sortes qu’elles soient, anciennes ou nouvelles, "has-been" ou à la mode, ne concernent pas l'Esprit Saint de Dieu qui seul nous permet de discerner ce qui est bon pour l'un mais qui ne l'est pas pour l'autre, ce qui fortifie l'un mais qui peut écraser l'autre, ce qui perd l'un mais peut sauver l'autre. Le véritable amour (pas seulement pour nos enfants mais également pour notre prochain) n'est-il pas celui qui se rapproche le plus de Dieu qui sait, dans son incommensurable miséricorde, mieux quiconque, ce qui est bon pour nous et pour notre salut.

samedi 25 septembre 2010

La vie des orthodoxes ordinaires


Pour vivre la vie orthodoxe nous avons évidemment beaucoup à apprendre. Peut-être pouvons-nous constater qu’actuellement nous ne vivons pas intégralement les dix points du programme. Il faut pourtant se rappeler qu'être chrétien orthodoxe c'est être dans une croissance continue. En nous rapprochant de Dieu, nous apprenons plus clairement ce qu'Il attend de nous. En grandissant près de Lui, Il nous donne une plus grande aptitude à la pratique de ses enseignements. Nous sommes tous pécheurs et l'Église est le lieu où nous venons pour la direction spirituelle et le pardon. Aux yeux de Dieu il n'est jamais trop tard pour changer notre façon de vivre. Certes Il attend de nous que nous soyons parfaits comme Il est parfait, mais plus grands sont les pécheurs, plus grande encore est sa miséricorde.

Réfléchissons sur chacun de ces points et cherchons des moyens de les inclure dans notre vie actuelle, aussi occupée ou agitée soit-elle, et nous verrons que nous grandirons spirituellement. En progressant, nous trouverons tout ce que nous avons besoin de savoir. Il faut cependant avoir à l'esprit ceci : les points de cette liste ne peuvent pas faire l’objet d’une sélection selon nos goûts. Il est très important d'inclure tous ces points dans notre mode de vie. Ils sont intimement liés. Pas un seul d'entre eux ne suffit à lui seul.

Trouver un père spirituel pour nous guider est évidemment une chose des plus précieuses et ce n'est pas toujours chose facile. Un bon père spirituel – même s'il n'a pas les charismes de grands staretz ou de grands Gerondas (comme Père Porphyrios qui lisait dans les âmes de ceux qui venaient le consulter avant même qu'ils ne commencent à parler...) – doit être un miroir fidèle de nous-mêmes non seulement pour refléter nos faiblesses mais également pour discerner ce qui existe de meilleur en nous, de façon à y faire appel plus que tout, pour nous encourager et alimenter notre engagement de foi dans la Voie, la Vérité et la Vie.

Et nous qui sommes dans le monde avec nos familles, celle de nos origines et celle de notre conjoint, et celle que nous avons fondée nous-mêmes et dont nous souhaitons ardemment faire une petite église, rappelons-nous que la porte est étroite et que s'il est bien souvent difficile de discerner et d'harmoniser ce qui est dû à Dieu et ce qui est dû à nos proches, seule notre prière nous permettra d'être éclairé par l'Esprit Saint, qui seul est bon, pour nous comporter non selon la morale des hommes mais selon la volonté de Dieu.
Impossible de ne pas conserver à l'esprit ces terribles (quelquefois) paroles de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ :

« C'est pourquoi, quiconque Me confessera devant les hommes, Je le confesserai aussi Moi-même devant Mon Père qui est dans les Cieux. Mais quiconque Me reniera devant les hommes, Je le renierai aussi Moi-même devant Mon Père qui est dans les Cieux. Ne pensez pas que Je sois venu apporter la paix sur la terre; Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Car Je suis venu séparer l'homme d'avec son père, et la fille d'avec sa mère, et la belle-fille d'avec sa belle-mère; et l'homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne Me suit pas, n'est pas digne de Moi."

Et à Pierre qui dit à Jésus: «Voici, nous avons tout laissé et nous t'avons suivi. Que dirons-nous ? "

Jésus répond : "En vérité, je vous le dis, dans le nouveau monde, quand le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, pour juger les douze tribus d'Israël. Et tous ceux qui ont laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs à cause de mon nom, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. Mais nombreux sont les premiers seront derniers, et les premiers seront les derniers. "

Comment résoudre ce dilemme entre ce que nous pensons être l'amour des nôtres et l'Amour du Christ ?Encore une fois, seul l'Esprit Saint peut nous guider sûrement dans ce domaine comme dans d'autres, ce Saint Esprit de Dieu que nous pouvons obtenir essentiellement par une vie de prière.
Ainsi nous pouvons dire et redire :

Tu es béni Seigneur enseigne-moi ta volonté
Tu es béni Maître fais-moi comprendre ta volonté
Tu es béni Saint illumine-moi par ta volonté