Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

samedi 5 octobre 2024

SUR LA PERFECTION EN MATIÈRE DE VERTU par St Grégoire de Nysse

" s'il s'agit de la vertu, nous avons appris de l'apôtre lui-même que sa perfection n'a qu'une limite, c'est de n'en avoir aucune. Cet homme en effet à l'esprit étendu et profond, ce divin apôtre en courant dans la voie de la vertu, ne cessa jamais de « se tendre vers ce qui était en avant"». S'arrêter de courir lui paraissait dangereux. Pourquoi? C'est que tout bien, de sa propre nature, n'a pas de limite, mais n'est limité que par la rencontre de son contraire : ainsi la vie par la mort, la lumière par l'obscurité et en général tout bien s'arrête aux réalités qui lui sont opposées. De même donc que la fin de la vie est le commencement de la mort, ainsi s'arrêter de courir dans la voie de la vertu, c'est commencer à courir dans celle du vice."
Grégoire de Nysse
  (extrait de la Vie de Moïse)

mardi 17 septembre 2024

LES PASSIONS HÉRÉDITAIRES selon St PAÏSSIOS

 
Tout homme a des origines héréditaires, bonnes et mauvaises. Il doit s’efforcer de se débarrasser de ses défauts et de cultiver les bonnes choses qu’il possède, afin de devenir une image véritable et gracieuse de Dieu.
Les mauvaises origines héréditaires ne font pas obstacle au progrès spirituel. Parce que quand on s'efforce, même un peu mais avec un grand honneur, alors on avance dans l'espace spirituel, dans le miracle, et toutes les mauvaises choses héritées sont dissoutes par la Grâce de Dieu.

dimanche 15 septembre 2024

LA NATURE DES DÉSIRS par St Païssios

Un double malheur attend tous ceux qui ne retiennent pas leurs cœurs des désirs matériels qui ne sont pas absolument nécessaires – et cela ne correspond à rien en ce qui concerne les désirs sexuels – et qui ne rassemblent pas leur esprit dans leur cœur pour les offrir tous les deux à Dieu.`

"Père, est - ce toujours mauvais d'avoir des désirs?`

- Non, le désir du cœur n'est pas mauvais en soi. Seulement quand les choses, même si elles ne sont pas pécheresses, prennent des morceaux de mon cœur affaiblissant mon amour pour le Christ. Ce désir est mauvais parce que l'ennemi coupe mon amour du Christ. Quand je veux une chose précieuse, un livre par exemple, et que cela me prend un morceau de cœur, alors c'est mauvais. Pourquoi un livre prendrait-il une partie de mon cœur? Est-ce que je désirerai avoir le livre ou le Christ? Aucun désir, aussi bon qu'il puisse paraître, n'est meilleur que celui que nous avons pour le Christ et la Toute Sainte. Quand je donne mon cœur à Dieu, serait-il possible que Dieu ne se donne pas entièrement à moi? Dieu demande le cœur de l'homme. Donne-moi ton cœur, mon fils! Si l'homme Lui donne son cœur, alors Dieu lui donnera tout ce qu'il désire, seulement si ce n'est pas nocif pour lui. Ce n'est que lorsque le cœur se donne au Christ qu'il n'est pas gaspillé et ce n'est qu'en Christ que vous trouvez le riche lien de l'amour divin dans cette vie et dans l'au-delà la joie divine."

mercredi 4 septembre 2024

PEUR ET AMOUR par St Porphyrios

Tout a son sens, son temps et son lieu. La peur est une bonne chose au début. Elle est bonne pour les débutants, pour ceux en qui notre nature ancestrale déchue perdure. Le débutant, dont la sensibilité n’est pas encore affinée, est retenu du mal par la peur. Et la peur est essentielle, car nous sommes des hommes de chair et de sang et liés à la terre, mais c’est une étape, un niveau inférieur de relation au divin. Nous pensons en termes de transaction commerciale pour gagner le paradis ou échapper à l’enfer. Mais si nous examinons la question de plus près, nous voyons qu’elle est gouvernée par l’intérêt personnel. Ce n’est pas quelque chose qui me plaît. Quand quelqu’un progresse et entre dans l’amour de Dieu, quel besoin a-t-il de la peur ? Tout ce qu’il fait, il le fait par amour, et cela a une valeur infiniment plus grande. Que quelqu’un devienne bon par crainte de Dieu, et non par amour, n’a pas une telle valeur.

vendredi 2 août 2024

"Tout peut devenir un moyen de faire la volonté de Dieu" par St Théophane Le Reclus

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« Dieu nous a donné cette vie-ci pour que nous ayons le temps le nous préparer à cette vie-là. Celle-ci est de courte durée, celle-là n'a pas de fin. Mais, si brève que soit cette vic-ci, elle nous permet, dans son déroulement, de faire nos provisions pour toute l’Éternité. Toute bonne action est engrangée là-haut comme un petit dépôt et tous ces petits dépôts forment un gros capital, dont les intérêts vont justement déterminer la fortune du déposant dans l'éternité. Celui qui déposera plus sera plus riche, celui qui déposera moins sera moins riche. Le Seigneur donne à chacun selon ses œuvres.

Voici donc ce qui doit être notre souci constant: envoyer là-bas le plus de dépôts possible. Or, ce souci n'est ni difficile ni pénible, ainsi que le certifie le Seigneur Lui-même, quand Il dit « Mon joug est doux et Mon fardeau léger » (Mt., 11, 30). Je vous ai expliqué cela pour chasser les pensées qui vous troublent. dans le but de dissiper votre peine, celle de penser que vous êtes inutile, que vous serez toute votre vie inutile si vous continuez à vivre ainsi. Toute l'architecture de la vie chrétienne est celle-ci : crois en Dieu, qui est vénéré en la Sainte Trinité, qui nous sauve en Jésus-Christ par la grâce du Saint-Esprit ; puise des forces bienfaisantes dans les sacrements de la Sainte Église, vis selon les préceptes de l'Évangile, fortifie-toi par l'espérance que Dieu (qui voit les petits efforts que nous faisons à notre mesure, notre foi en notre Sauveur et notre obéissance à Lui) ne nous privera pas du ciel. Cela, je l'ajoute à dessein, afin que vous voyiez dans quel esprit il nous faut agir, nous autres chrétiens. Car les uns disent: agis, agis; les autres: crois, crois. Or, il faut l'un et l'autre, allier la foi avec les œuvres, les œuvres avec la foi.

Cependant, l'attention doit être avant tout concentrée sur l'accomplissement des commandements. Nous croyons, oui, mais encore? Mets en pratique les commandements Car la foi sans les œuvres est morte. Et grâces soient rendues à Dieu qui a bien voulu mesurer la valeur de nos œuvres non à leur grandeur et leur largeur, mais à notre disposition intérieure au moment de les accomplir et qui, de plus, nous fournit une quantité d'occasions d'agir selon Sa volonté, de sorte que, si nous sommes attentifs à nous-mêmes, nous pouvons à tout moment faire des œuvres qui Lui sont agréables. Pour cela, point n'est besoin d'aller au-delà des mers, comme le font les progressistes, il suffit de regarder autour de soi, chaque jour et chaque heure: là où tu vois le sceau d'un commandement, exécute-le aussitôt avec la conviction que c'est cette chose-là et pas une autre que Dieu Lui-même te demande de faire.

Efforcez-vous d'assimiler encore plus fort cette pensée. Dès que vous l'aurez assimilée pleinement, la paix commencera à affluer dans votre cœur, née de la conviction que vous œuvrez pour le Seigneur. Cette paix englobe tout. Même lorsqu'on vous mandera de ravauder la chaussette de votre petit frère, et si vous le faites pour obéir au commandement du Seigneur —obéir et aider —, cela vous sera compté comme une œuvre agréable à Dieu. Ainsi de toute démarche, de toute parole, voire de tout geste ou regard : tout peut devenir un moyen de faire la volonté de Dieu et par conséquent d'avancer, pas à pas, vers le but ultime.

Les progressistes embrassent l'humanité tout entière, ou au moins le peuple tout entier. Or, ni l'humanité ni le peuple ne sont une seule personne, pour laquelle on pourrait faire quelque chose tout de suite. L'humanité se compose de personnes: en faisant quelque chose pour l'une, on œuvre pour toutes les autres. Si chacun de nous cessait de ne voir que l'ensemble de l'humanité et faisait ce qu'il peut pour la personne qui est devant lui, tous ensemble nous ferions à chaque instant ce dont ont besoin tous les nécessiteux et, en satisfaisant leurs besoins, nous ferions le bonheur de l'humanité tout entière, laquelle est composée de nécessiteux et de nantis, de faibles et de forts. Mais l'on ne pense qu'au bien de toute l'humanité et, ce que l'on a sous les yeux, on l'ignore. Le résultat, c'est que, incapables de faire une œuvre générale et négligeant de faire l'œuvre particulière, on ne fait rien pour atteindre le but essentiel de la vic.

On m'a raconté à Saint-Pétersbourg l'histoire suivante. Un monsieur très bien, lors d'une réunion de jeunes militants pour le bonheur universel, fait un discours brillant sur l'amour envers l'humanité, envers le peuple. Il suscite l'enthousiasme. Puis il rentre chez lui. Son domestique met du temps à lui ouvrir, puis à lui apporter la lampe; sa pipe n'est pas préparée comme il faut, et il fait froid dans la pièce... Notre philanthrope n'y tient plus, il réprimande son domestique; celui-ci se rebiffe et le maitre le frappe. Tel est notre homme: là, il s'enflamme d'amour pour l'humanité, ici, envers un seul homme, il se comporte indignement. De même, au plus fort du délire progressiste, on vit de belles demoiselles se ruer dans les ateliers de reliure en laissant leurs mères sans un morceau de pain - elles imaginaient qu'elles œuvraient au bonheur futur de l'humanité. Tout le malheur vient de ce que l'on fixe un horizon trop large. Mieux vaut, les yeux humblement baissés, regarder sous nos pieds et bien peser où porter ses pas. C'est la voie la plus sûre."

 St Théophane Le Reclus

Lettres de direction spirituelle

Une vie agréable à Dieu

vendredi 14 juin 2024

L'homme ne vit plus en équilibre par P. Arsenie PAPACIOC


"L'équilibre est maintenu par ce sentiment d'éternité qui est en nous. Dieu a créé l'homme libre sans lui fixer de temps, alors comment puis-je parler d'un moment dans l'histoire, dire qu'en telle année il se passera telle chose? Le Sauveur dit une chose, et je me base là-dessus. "Personne ne connaît le jour ni l'heure" (Matthieu 24, 36) - pas même le Fils en tant qu'homme, mais en tant que Dieu, il le sait ! Sachez que c'est une arme de tous les hérétiques : "La fin arrive ! La fin arrive !" pour que les gens les suivent plus rapidement... C'est une arme avec laquelle les hérétiques recrutent les gens très efficacement !

Il n'arrive jamais que quelqu'un meure sans la volonté de Dieu. Dieu prend l'homme à lui lorsque ses chances de salut sont maximales. Seul Dieu peut décider s'il nous laisse encore du temps ou s'il prolonge notre vie, et cela afin que nous soyons le plus longtemps possible avec Lui. Ce n'est qu'après avoir compris cette relation temps-éternité que nous commençons à nous soucier de notre salut. Tel est le but principal, permanent, immuable, inoubliable - le salut. Et nous ne pouvons atteindre le salut que si nous fuyons les habitudes et la routine. Ce n'est qu'ainsi que nous atteindrons le salut. Heureux, mille fois heureux ceux qui, par une petite prise de conscience, se préparent, comme l'Église nous le montre à travers l'enseignement de l'Évangile, pour leur salut. "

Extrait de Leacuri pentru frământările omului contemporan

P. Arsenie PAPACIOC


mercredi 8 novembre 2023

AU-DELA DE LA SOUFFRANCE, IL Y A LA LUMIÈRE par le Métropolite Néophytos de Morphou -

Vainqueurs du péché
  Le métropolite Néophytos de Morphou, dans ce sermon prononcé le 4 octobre 2023, discute de la raison pour laquelle Dieu permet la souffrance et pourquoi les événements qui se produisent sont pour notre propre bénéfice. 

De plus, le métropolite Néophytos raconte l'événement miraculeux du moment où son frère a eu un cancer et comment leur mère l'a appris par un saint.

samedi 16 septembre 2023

Ces chrétiens ("orthodoxes") qui se considèrent comme croyants…



Nous le voyons chez ces chrétiens (orthodoxes) qui se considèrent comme croyants, non pas parce qu’ils vivent selon les enseignements du Christ, mais seulement parce qu’ils sont nés de parents chrétiens et ont été baptisés. En réalité, ils ressentent très peu la grandeur des Mystères et connaissent encore moins l’essence de notre foi et la manière dont elle diffère des autres religions. Dans cet état, ils diffèrent très peu des incroyants. Je demande maintenant à chaque chrétien : qui es-tu, pour te tenir ici dans l’Église ? Ce n'est que par votre nom que je peux dire que vous êtes chrétien, cela n'étant indiqué par rien d'autre. Si quelqu’un vous demande qui était le Christ, en qui vous croyez, il apparaîtra que vous ne pouvez rien dire d’intelligible. Ainsi, il est exact de dire que de nos jours la foi des chrétiens a diminué, comme le prophète David l'a également dit : Les vérités ont diminué chez les fils des hommes (Ps. 11 : 1) ; car même s'ils croient aux Mystères de l'Église, leur foi est si confuse, si froide et si faible, qu'on peut dire avec assurance qu'ils les connaissent comme l'aveugle qui voyait les hommes comme des arbres : Je vois les hommes comme des arbres, marchant ( Marc 8 :24). 

St Nicodème l'Hagiorite

VIE DE ST JOSEPH L'HÉSYCHASTE


Vie de Saint Joseph l'Hésychaste - Film 2020 ( Activez les sous titres ) 

Film documentaire sur la vie de saint Joseph l’Hésychaste. Son auteur est Jonathan Jackson, un acteur, chanteur et guitariste américain. En 2012, lui et sa famille se sont convertis à l’orthodoxie.

vendredi 7 juillet 2023

Le désespoir fait au diable la plus grande joie


"Ne tardons pas à nous tourner promptement vers notre Maître miséricordieux, sans nous abandonner ni à l’insouciance, ni au désespoir à cause de nos graves et innombrables péchés. Le désespoir fait au diable la plus grande joie.
Exemple, cet anachorète qui, étant allé chercher de l’eau à la fontaine, tomba dans le péché. 
Rentré à son ermitage, il reconnut son péché et continua néanmoins sa vie d’ascèse comme auparavant. Pourtant le diable le troublait en lui représentant la gravité de son péché et en lui déniant toute possibilité de pardon, s’efforçant de le détourner de sa vie d’ascèse. Mais ce soldat du Christ tint ferme sur sa voie. Dieu révéla ce cas à un bienheureux Ancien, le chargeant d’aller louer ce frère qui avait péché pour sa victoire sur le diable." 
(extrait de « Instructions écrites du Père Séraphim » par Léonide Tchitachagov (Méropolite Séraphim), Boris Bobrinskoy, Monastère N.D. de Toute-Protection de Bussy-en-Othe)

jeudi 8 juin 2023

Nous pouvons même voler... Seulement si nous le voulons vraiment.

Le Père Andrei Lemeshonok, prêtre du monastère Sainte Elisabeth à Minsk, en Biélorussie, nous donne une belle et édifiante invitation à prendre nos ailes spirituelles et à nous envoler vers le Royaume de Dieu.



Que de l'amour et rien d'autre... Nous pouvons même voler... Seulement si nous le voulons vraiment. Certains d'entre nous ont probablement déjà volé... C'est dangereux de voler, vous pouvez vous écraser... Nous devons prendre ce risque. Il n'y a pas d'autre issue. Quelqu'un peut avoir peur de voler. Les gens lui disent : "saute !". Et il répond : "Non, je ne sauterai pas !" Mais le dernier jour de nos vies, dans les dernières minutes, nous devrons voler, décoller. Et où irons-nous si nous n'avons pas cette expérience ? Vers le bas... Alors, frères et sœurs, il nous faut oser. Nous devons apprendre à voler. Peut-être avons-nous encore de petites ailes, Mais elles finiront par grandir si nous levons les yeux vers le ciel Et aspirons au Royaume Céleste. Elles vont grandir, c'est sûr... elles vont se transformer en grandes ailes... Et nous volerons, même ici sur terre... L'Église dit-elle cela en vain ? "Élevons nos cœurs !" La Liturgie n'est-elle qu'un service ? C'est peut-être très beau, important, mais est-ce simplement une œuvre humaine ? Non, ce sont déjà des vols spirituels. Pourtant, ce ne sont pas des rêves, mais la réalité. C'est pourquoi, bien sûr, nous ne voulons pas tomber. Et si nous tombons - et nous tomberons, c'est sûr - quelque chose se cassera, Nous ne devrions pas nous en plaindre, ne devrions pas nous en lamenter, mais nous devrions nous lever et suivre le Christ. Et faire cela jusqu'au dernier jour de notre vie. Et puis nous volerons... Et nous volerons vers un endroit dans lequel il n'y aura que de l'amour. Que de l'amour et rien d'autre... Il n'y aura pas de dispute : c'est à moi / c'est à toi, tu m'aimes/pas, j'aime/pas, je le veux/pas. Ce ne sera que de l'amour. Il n'y aura pas de maladies. Il n'y aura pas de problèmes. Il n'y aura pas de chagrins. Il y aura de la vie. Une vie éternelle en Dieu. C'est pourquoi nous sommes venus à l'Église. Les aiglons apprennent à voler. Maintenant ce sont des poussins, mais plus tard ils deviendront des aigles. Alors... apprenez à voler ! Apprenez mes chers !

mardi 6 juin 2023

La grâce du Saint-Esprit par ST LUC de CRIMÉE

 

"[…] Nous devons vivre pour que le Saint-Esprit vienne dans nos cœurs. Si nous nous efforçons d’observer les commandements du Christ, le Saint-Esprit habitera en nous, bien sûr, pas avec la gloire et la puissance avec lesquelles Il est descendu sur les Apôtres du Christ, mais très progressivement et discrètement.

La grâce du Saint-Esprit changera lentement et discrètement, jour après jour, notre esprit, notre âme et même notre corps. Elle nous rendra humbles, paisibles et doux, lourdement affligés par les iniquités et les souillures du monde. De moins en moins nous penserons à nous-mêmes, les biens matériels de la vie perdront tout attrait pour nous. Nous penserons avec chagrin à ceux qui n’ont pas de pain quotidien et qui nous regardent avec supplication. Même notre posture et notre démarche changeront: la tête, d’abord haute, tombera, notre démarche deviendra calme; notre langue et notre bouche ne prononceront que ce qui est bien, bon et pur. […] "
LIRE LA SUITE sur le site La Lorgnette orthodoxe > ICI

samedi 27 mai 2023

"Car voici, je vous annonce une grande joie" (Luc 2:10)

par le Père Alexandre Schmemann


On ne peut répondre aux problèmes du monde en adoptant à leur égard une attitude soit d'abandon, soit de fuite. Nous ne pouvons répondre aux problèmes du monde qu'en changeant ces problèmes, en les comprenant dans une perspective différente. Ce qu'il faut, c'est un retour de notre part à cette source d'énergie, au sens le plus profond du terme, que possédait l'Église lorsqu'elle conquérait le monde. Ce que l'Église a apporté au monde, ce ne sont pas certaines idées applicables simplement aux besoins humains, mais d'abord la vérité, la justice, la joie du Royaume de Dieu.

La joie du Royaume: cela m'inquiète toujours que, dans les systèmes de théologie dogmatique en plusieurs volumes dont nous avons hérité, presque tous les termes sont expliqués et discutés, sauf le seul mot avec lequel l'Évangile chrétien s'ouvre et se ferme. "Car voici, je vous annonce une grande joie" (Luc 2:10) - c'est ainsi que commence l'Evangile, avec le message des anges. "Et ils l'adorèrent et retournèrent à Jérusalem avec une grande joie" (Luc 24:52)- donc l'Evangile se termine. Il n'existe en fait aucune définition théologique de la joie. Car nous ne pouvons pas définir ce sentiment de joie que personne ne peut nous enlever, et à ce stade toutes les définitions sont muettes. Mais ce n'est que si cette expérience de la joie du Royaume dans toute sa plénitude est à nouveau placée au centre de la théologie qu'il devient possible pour la théologie de traiter à nouveau de la création dans ses véritables dimensions cosmiques, de la réalité historique de la lutte entre le Royaume de Dieu et le royaume du prince de ce monde, et enfin avec la rédemption comme la plénitude, la victoire et la présence de Dieu, qui devient tout en toutes choses.

Ce qu'il faut, ce n'est pas plus de piété liturgique. Au contraire, l'un des plus grands ennemis de la liturgie est la piété liturgique. La liturgie ne doit pas être traitée comme une expérience esthétique ou un exercice thérapeutique. Sa fonction unique est de nous révéler le Royaume de Dieu. C'est ce que nous commémorons éternellement. Le souvenir, cette anamnèse du Royaume, est la source de tout le reste dans l'Église. C'est cela que la théologie s'efforce d'apporter au monde. Et cela vient même dans un monde "post-chrétien" comme un don de guérison, de rédemption et de joie.

Un extrait de la conférence du père Alexander Schmemann
"Liturgie et eschatologie",
prononcée à Oxford le 25 mai 1982.

lundi 20 février 2023

DIMANCHE DU JUGEMENT DERNIER



Hymnographie

Kondakion (Ton 1)

Lorsque Tu viendras, Dieu, dans la gloire sur la terre et que tremblera l'univers
un fleuve de feu emportera tout devant le Trône
les livres seront ouverts et les secrets seront révélés
Alors délivre moi du feu qui ne s'éteint pas .
et donne moi d'être à ta droite, très juste Juge.

Ikos

Sous les reproches de ma conscience je tremble et je crains, me rappelant ton terrible tribunal et le jour du Jugement,
Seigneur très bon, quand Tu viendras siéger sur ton Trône et nous sonder. Alors nul ne pourra nier ses fautes.
La vérité dénoncera et la peur étreindra. Alors grondera le grand feu de l'enfer et les pécheurs frémiront.
Aie pitié de moi avant la fin, pardonne-moi, très juste Juge.


Évangile du Jugement dernier – Triode : Matthieu 25, 31-46
Homélie de P. Marc-Antoine de Beauregard
SOURCE

Le monde a une fin

Enfin, nous savons qu’il y a un terme à tout, un terme béni, un terme juste et bon ! L’image que nous donne du Seigneur l’évangile de ce jour nous montre ce qu’est la justice divine : elle ne punit pas ; elle tire seulement les conséquences objectives des actes. Le monde n’est pas à jamais livré à la folie des tyrans et des faussaires de l’Histoire, à la cruauté des intoxiqués du pouvoir politique ou religieux. La méchanceté des méchants et la cruauté des cruels a un terme.

Le Christ assume tout

« Ce que vous avez fait à Untel, c’est à moi que vous l’avez fait », dira le Seigneur à ceux qui aujourd’hui jouent avec la vie et la liberté des autres. Le Dieu Amour est meurtri dans ceux qu’on extermine, qu’on torture et que l’on assassine. Dieu s’est fait homme et s’est fait chair. Désormais, ce qu’on fait à l’homme, c’est à Dieu qu’on le fait. Dans l’homme il y a Dieu. Du haut de la sainte et vivifiante Croix, le Crucifié parle à ceux et celles qui le supplicient. Il s’interpose entre l’homme et l’homme. Le dernier Jour ne sera pas celui d’une référence à la Loi. Ce sera celui d’une référence à la Personne divine. Le Verbe et Messie pourrait facilement rappeler les dix commandements qu’Il a lui-même donnés à son peuple et, par lui, à l’humanité entière, par l’intermédiaire de Moïse. Il pourrait rappeler qu’Il a dit « ne tue pas ! ». L’interdit du meurtre est connu de toute la civilisation biblique.

Le sens de l’Histoire


Mais le Seigneur ne s’y rapporte pas. Il se présente lui-même en Personne : « c’est à moi que vous l’avez fait ! » Le Verbe fait chair est le Seigneur de l’Histoire qu’Il gère en tant que Souverain de tous les mondes. Il révèle également qu’Il est en Personne la référence de toute valeur et le terme de tout. Il est le sens personnel de l’Histoire ; Il est surtout personnellement présent dans l’Histoire. Et Il prend tous les coups qu’on adresse à l’homme. On entend souvent poser la question, que posait déjà le prophète David : « où est-Il ton dieu ? » C’est qu’on oublie que le Seigneur « s’est rendu présent à son monde pour le sauver », comme dit la prière d’entrée dans l’église. Il est « au milieu de nous », ou « parmi nous », rappelle chaque célébration de la divine Liturgie.
La Présence

Le monde n’est pas celui d’un dieu absent, d’un dieu démissionnaire, une espèce de Pilate qui s’en lave les mains. L’Ascension du Verbe et Dieu Homme à la droite du Père n’est pas un absentéisme divin, une abdication et une indifférence aux hommes de celui qui a accompli auprès d’eux sa mission. Non ! Il le dit Lui-même : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps » (Matt 25). Dans tous les temps et dans tous les lieux, ce qu’on fait à l’homme c’est à lui qu’on le fait, ce qu’oublièrent ceux qui, il y a un an, le jour même où on lit cet évangile, annonçaient qu’ils allaient envahir leur voisin chrétien…

(a.p. Marc-Antoine – Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 19.02.23)