Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
Affichage des articles dont le libellé est vanités. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vanités. Afficher tous les articles

jeudi 15 mai 2025

CHÂTEAUX DE SABLE par St Grégoire de Nysse


Tous les efforts que les hommes mettent dans les choses de cette vie sont comme les jeux des enfants avec le sable : le plaisir qu'ils trouvent dans ces jeux cesse dès qu'ils cessent d'y travailler, car dès qu'ils cessent d'y travailler, le sable, glissant sur lui-même, ne laisse plus aucune trace du travail que les enfants y ont mis.

C'est la vie humaine : le sable c'est l'ambition, le sable c'est le pouvoir, le sable c'est la richesse, le sable c'est tout ce qui nous permet de rechercher le plaisir de la chair. Les âmes puériles qui s'attachent vainement à ce qui n'a pas de substance et se soumettent à tant de peines pour chacune de ces choses, si seulement elles abandonnaient le lieu de sable, c'est-à-dire la vie selon la chair, reconnaîtraient combien il est vain de passer la vie de cette manière. […]

A mon avis, même le grand Ecclésiaste parle de cela comme de quelqu'un qui s'en était déjà éloigné et qui s'était embarqué, avec une âme dépouillée, dans la vie immatérielle. Il est probable qu'un jour nous aussi parlerons ainsi, lorsque nous serons loin de cette plage où le sable est ce que rejette la mer de la vie, lorsque nous nous serons éloignés de toutes les vagues qui tonnent et rugissent autour de nous, et de la mer que nous avons connue autrefois, nous n'emporterons avec nous que le souvenir de ce que nous avons peiné là-bas ; alors nous dirons ces paroles : « Vanité des vanités, tout est vanité », et encore : « Quel profit l'homme a-t-il retiré de tout son travail sous le soleil ? »

Grégoire de Nysse
Homélies sur Qohelet vers 381