Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
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dimanche 9 août 2020

VIEILLESSE ET HUMILITÉ par ST Païssios




"Comme on devient humble avec la vieillesse !
 Les vieilles personnes perdent graduellement leurs forces, elles ressemblent à de vieux faucons. Quand un faucon vieillit, ses plumes tombent et ses ailes ressemblent à de vieux peignes. 
Je me rappelle dans le monastère de Philotheou, il y avait un Proistamenos (un vieil ancien présidant au conseil d’un monastère) qui en 1914 était parti volontairement de Smyrne (en Asie Mineure) en Albanie pour se venger des Turcs qui avait sauvagement tué son père. Il est arrivé qu’une fois il est parvenu à capturer un Turc qu’il s’apprêtait à tuer. Cependant le Turc lui dit « Notre religion est sans grâce et elle nous dit de tuer les infidèles alors qu’il n’en est pas de même pour votre religion. » Quand il entendit ces paroles, il fut si ému qu’il jeta son arme au loin et décida de partir pour le Mont Athos pour y devenir moine. Ainsi il devint moine et il devint même Proistamenos mais il demeurait fondamentalement un rebelle. Il présidait à toutes les obédiences et conservait toutes les clés des entrepôts pendues à sa ceinture. Personne n’osait lui adresser la parole.  Si un moine négligeait de l’appeler par son titre de « Geronda Spyridon », il se faisait aussitôt corriger.
Un jour durant le Grand Carême, un groupe de bandits vint au monastère et réclama du fromage ; « Bande porcs, leur répondit-il, vous demandez du fromage pendant le Grand Carême ! » et il les jeta hors du monastère. Une autre fois les pères avaient mis de côté les chandeliers pour les nettoyer. Des bandits qui avaient vu ces pièces de métal briller, et avaient cru qu’il s’agissait de chandeliers en or, s’en emparèrent, les jetèrent dans leurs sacs et les chargèrent sur des mules du voisinage pour les transporter, mais quand Geronda Spyridon les vit, il les arrêta, vida leurs sacs et leur dit avec colère « Vous, bande de vauriens, espèces d'ordures, c’est seulement du cuivre, du cuivre sans valeur, comme vous ! » Il ne connaissait pas la peur. Mais dans sa vieillesse, il devint malade et humilié par les circonstances de la vie. Je fus alors choisi pour l’aider un peu. Un jour il me fit venir et me dit « Averkie, viens prier pour moi, je ne me sens pas bien ». J’y allais et commençai à prier à haute voix pour lui avec mon komboskini « Seigneur Jésus Christ, aie pitié de ton serviteur Geronda Spyridon », c’est alors qu’il me dit « Hé toi, dis seulement pour ton serviteur Spiro ». Vous voyez, la maladie et la vieillesse l’avait rendu humble. Avant cela personne n’aurait osé lui adresser la parole sans l’appeler « Geronda Spyridon ».

Mon propre père même, fut rendu humble par une simple mouche. Un jour ma sœur l’entendit qui criait « Que se passe-t-il, Père, lui demanda-t-elle, est-ce qu‘un de tes petit-fils t’a dérangé d’une quelconque manière ? » « Non, non, lui répondit-il. Qu’est-ce qu’un homme ? J’ai essayé de tuer cette mouche avec la tapette et je n’y suis pas arrivé. J’ai eu beau frapper comme ci ou comme ça, je l’ai ratée à chaque fois. Quand j’étais jeune, j’étais un tireur d’élite, mais je ne tuais jamais les Tsetes (rebelles des forces turques), je faisais en sorte de seulement les blesser intentionnellement de sorte qu’ils se rendent ensuite. Je visais un lion, le blessai, de sorte que je puisse me battre avec un lion blessé et maintenant je ne suis même pas capable de tuer une mouche. L’homme n’est rien. » Le pauvre homme se sentait anéanti comme s’il n’avait rien fait d’important dans sa vie.

Même dans les infirmeries des monastères du Mont Athos les vieux moines sont ainsi rendus humbles dans leur vieillesse. Ils vivent une seconde tonsure, ils coupent leur longue chevelure pour qu’il soit plus facile de se laver et d’en prendre soin. Ils doivent aussi tailler leur barbe pour des raisons d’hygiène personnelle car ils éprouvent quelques difficultés à manger et à la garder propre. C’est leur tonsure finale. La tonsure de l’humilité."
St Païssios l'Athonite
(version française par Maxime le minime
d'un extrait du livre  "Spiritual conseils"
Souroti 2017)

lundi 22 juin 2015

Pourquoi donc baisons-nous la main du prêtre?

sur le blog de CLAUDE


La vraie question est: "Pourquoi n'embrassons-nous pas les mains de plusieurs autres personnes?" Baiser la main du prêtre n'est pas une chose exceptionnelle, mais c'est plutôt un reste de ce qui était autrefois une coutume parfaitement normale: montrer de la révérence à nos aînés en embrassant leur main droite.

 Il y a certainement beaucoup de gens qui vivent aujourd'hui en Grèce qui se souviennent que le baiser sur la main était le moyen normal et attendu pour montrer du respect non seulement au clergé, mais aussi aux parents, grands-parents, parrains et marraines, et à d'autres personnes qui ont autorité sur nous ou détiennent une position importante dans nos vies.

 La disparition de cette coutume fait partie de la désintégration de la société chrétienne traditionnelle, qui était basée sur la hiérarchie, l'humilité et le respect.

Et elle était basée, bien sûr, sur l'amour, ce qui ne va pas sans le respect. Lorsque nous nous embrassons la main de l'évêque ou d'un prêtre, nous ne montrons pas d'égard pour la personne du prêtre, mais pour son rôle sacré. Le prêtre comme homme est un pécheur, mais le prêtre comme prêtre représente le Christ; il est une icône du Christ. Aussi, bien que sa main soit indigne, il touche cependant les choses les plus saintes - les Précieux Corps et Sang du Seigneur.

 En outre, en dépit de son indignité, par la sainte ordination, il a reçu la Grâce de Dieu pour conférer dons et bénédictions spirituelles. Pourquoi devrions-nous nous priver de la bénédiction de notre Seigneur Lui-même, en ne cherchant pas la bénédiction du prêtre?

 Alors, quand pourrions-nous demander une bénédiction? Nous cherchons généralement cette bénédiction chaque fois que nous saluons et disons adieu à nos pères spirituels. Nous embrassons également leur main droite lorsque nous recevons la prière d'absolution à la confession ou lors d'autres prières.

 Nous ne baisons cependant pas la main du prêtre lors de la réception de la Sainte Communion, de peur que nous risquions de créer un accident avec le Saint Calice.

jeudi 12 mars 2015

Le territoire des loups, des démons, c'est partout …

Les démons sont des bêtes sauvages, des loups prédateurs. Ils connaissent vos points faibles, ils sentent le sang qui suinte des blessures que vous vous êtes infligées, vous-même, à votre âme, par vos chutes répétées. Ils pressentent ce qui va vous faire chuter et quand, et dans quelle occasion cela peut se produire. Et ils tournent constamment autour de vous à bonne distance, dans l’ombre, se tenant à l’affût, attendant le moment propice pour vous sauter dessus, vous traîner à terre et vous mordre et vous déchiqueter. 
Qui plus est, il faut le savoir, plus vous vous dévouez sincèrement pour vos frères, plus vos prières sont ferventes, plus vous consacrez de moments privilégiés à converser avec votre Seigneur ou à vous tenir simplement en sa présence dans le silence, plus cela excite leur hargne, plus cela attise leur colère, plus croît leur désir de dévorer votre âme … et ils ne vous lâcheront plus tant que vous n’aurez pas cette grâce des saints ascètes qui vivent en permanence dans l’intimité de Dieu, dans la prière perpétuelle. 
 Mais comment y parvenir dans cette vie, dans ce monde ? Rien n’est plus difficile. Cependant si vous conservez la foi, l’espérance et l’amour, tout en ayant toujours humblement à l'esprit votre faiblesse, alors vous tomberez, encore et encore, mais vous vous relèverez, avec vos faibles forces, et cependant avec l’aide de Dieu, en y mettant le temps qu’il faudra, couvert de vos blessures sanglantes, pantelant, mais toujours prêt à combattre à nouveau… Et alors ce n’est pas encore cette fois que les démons, ces loups,  vous auront vaincu. Et Le Seigneur vous couvrira à nouveau de sa miséricorde, vous redonnera des forces et vous repartirez au combat ! Courage mes frères ! Et prions les uns pour les autres !
Maxime le minime


mardi 3 juillet 2012

Avoir l’assurance qu’on fait le bien...

"Autre chose en effet est d’être tombé dans une foule de fautes et de désespérer de son propre salut, autre chose de pratiquer le mal comme si c’était le bien et d’avoir l’assurance qu’on fait le bien. Dans le premier cas en effet, vient-on à être instruit de la pénitence et de l’amour de Dieu pour les hommes, à apprendre qu’il n’est pas multitude de péchés que n’efface la pénitence, que « là où a abondé le péché, a surabondé la grâce», et qu’« il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent », (alors) peut-être un jour se reprendra-t-on et, touché de componction, aura-ton le désir de voir sa conscience délivrée de ces fautes sans nombre et soulagée de cet insupportable fardeau, peut-être se relèvera-t-on et comptant pour rien tout le reste, je parle des choses de cette vie, entrera-t-on avec ferveur dans la voie du repentir. Mais dans le second cas où il est plus difficile de se redresser, on renonce entièrement à se soigner par de tesl remèdes : comment en effet accepterait-il seulement d’être soigné, celui qui ne se laisse pas convaincre qu’il gît malade ou blessé? Impossible !"  St Syméon Le Nouveau Théologien

samedi 30 juin 2012

Pourquoi racontes-tu, toi, mes œuvres de justice ?



Frères et Pères, si seulement j’avais gardé un perpétuel silence : j’aurais pu alors déploré mes défauts, sans jamais me charger de l’office d’enseigner, sans adresser d’instruction à votre Charité, sans rien faire pour montrer à autrui les voies du salut : non que ce soit une occupation contraire au commandement de Dieu, bien plutôt est-ce là une chose qui lui est agréable, mais c’est moi en fait qui me trouve indigne d’une telle charge spirituelle. Aussi ai-je craint, moi chétif, qu’à mon sujet on ne m’appliquât très à propos ce mot de David : « Dieu a dit au pécheur : Pourquoi racontes-tu, toi, mes œuvres de justice, et c’est toi qui as haï l’instruction et rejeté mes paroles derrière toi » St Syméon le Nouveau Théologien ( Catéchèses II)

Si le grand saint le dit, combien plus puis-je prendre à mon compte de  telles paroles...Bien souvent je me demande pourquoi continuer cette publication... Chers frères, priez Dieu pour le pauvre Maxime

mercredi 7 mars 2012

Ne laisse pas les vents de la tentation t’affecter

 «[Après la confession ...] Frère, oublie tes péchés : notre Christ les a effacés du livre de la vie." "A l'heure où nous sommes tentés, nous devons faire preuve de patience et prier. La tentation est un artisan habile. Elle est capable de faire que de petites choses apparaissent grandes. La tentation inquiète, attriste et crée des batailles externes. Elle connaît beaucoup d'artifices. Elle porte l'homme à douter. C’est pour cela qu’elle nous fait sombrer dans de nombreux naufrages. Lorsque nous sommes assaillis par les tentations, c'est alors que vient la grâce de Dieu. Quand une personne subit la tentation, elle reconnaît sa faiblesse, est rendue humble et attire la grâce de Dieu. Ne laisse pas les vents de la tentation t’affecter. Ils ne peuvent te faire de mal. " «Les batailles spirituelles doivent porter le sceau de l'amour honnête et de l'humilité. Seul celui qui porte ce sceau ne remarque pas les difficultés de cette vie, ni la scélératesse de satan, ni l'animosité que nous montrent ses sbires."
Ancien Amphilochios
(version française  par Maxime le minime 

dimanche 5 février 2012

La tentation et l'art de la natation


"Ceux qui ont à nager en mer et qui connaissent l'art de la natation, plongent quand la vague arrive sur eux, et se laissent aller dessous jusqu'à ce qu'elle soit passée. Après quoi ils continuent de nager sans difficulté. Mais s'ils veulent s'opposer à la vague, celle-ci les repousse et les rejette à une bonne distance. Dès qu'ils se remettent à nager, une nouvelle vague vient sur eux ; s'ils résistent encore, les voilà de nouveau repoussés et rejetés : ils se fatiguent seulement et n'avancent pas. Qu'ils plongent au contraire sous la vague, comme je l'ai dit, qu'ils s'abaissent dessous, et elle passera sans les gêner ; ils continueront à nager tant qu'ils voudront, et à accomplir ce qu'ils ont à faire. Ainsi en est-il des tentations. Supportées avec patience et humilité, elles passent sans faire de mal. Mais si on reste à s'affliger, à se troubler, à accuser tout le monde, on se fait souffrir soi-même, en rendant plus accablante pour soi la tentation, et il en résulte que celle-ci nous est non seulement sans profit, mais même nuisible."
Dorothée de Gaza 
Œuvres sprituelles,
Sources Chrétiennes 92 (éd. et trad. Regnault & Préville).

jeudi 2 février 2012

Es-tu tombé ? Relève-toi. Tombes-tu de nouveau ? Relève-toi encore

L'UTILITÉ DES TENTATIONS 

"Car les tentations sont très profitables à qui les supporte sans trouble. Même lorsqu'une passion nous harcèle, nous ne devons pas nous en troubler. Si l'on se trouble en l'occurrence, c'est par ignorance et par orgueil, c'est parce qu'on méconnaît son propre état et qu'on fuit la peine... On doit plutôt reconnaître humblement ses limites et attendre dans la prière que Dieu fasse miséricorde. Car celui qui n'est pas tenté et qui ignore le tourment des passions, ne lutte pas non plus pour être purifié.

C'est en effet quand les passions se dévoilent à ceux qui combattent, qu'elles sont anéanties par eux. D'abord naissent les pensées passionnées, puis les passions se montrent, et alors elles sont anéanties. Tout cela s'applique à ceux qui combattent. Mais nous qui commettons le péché et entre tenons toujours les passions, nous ne savons pas quand naissent les pensées passionnées, ni quand se dévoilent les passions pour combattre contre elles... Qui nous donnera de prendre au moins conscience de notre amère servitude, afin d'en être humiliés et de faire effort pour obtenir miséricorde ?...

Quand le diable voit que Dieu s'est penché sur une âme pour lui faire miséricorde et la soulager de ses passions, soit par sa parole, soit par l'un de ses serviteurs, alors, lui aussi l'accable davantage sous le poids des passions et l'attaque avec plus de violence. Sachant cela, les Pères fortifient l'homme de leurs enseignements et ne le laissent pas s'effrayer. L'un dit : « Es-tu tombé ? Relève-toi. Tombes-tu de nouveau ? Relève-toi encore, etc. » Un autre déclare : « La force de ceux qui veulent acquérir les vertus consiste à ne pas se décourager quand ils tombent, mais à reprendre leur résolution. » Bref, chacun à sa manière, d'une façon ou d'une autre, tend la main à ceux qui sont combattus et tourmentés par l'ennemi. Ce faisant, les Pères s'inspiraient des paroles de la divine Écriture : « Celui qui tombe, ne se relève-t-il pas ? Et celui qui s'égare, ne revient-il pas ? Tournez-vous vers moi, enfants, et je guérirai vos blessures, dit le Seigneur » (Jr. 8, 4 et 3, 22)...
Ainsi l'âme qui a cessé de commettre le péché et traversé la mer spirituelle, doit d'abord peiner dans la lutte et de multiples afflictions, et c'est ainsi à travers les épreuves qu'elle entrera dans le saint repos. « Car il nous faut passer par beaucoup de tribulations pour entrer dans le Royaume des Cieux » (Ac. 14, 22). Les tribulations excitent en effet la miséricorde de Dieu sur l'âme, tout comme les vents déclenchent la pluie. Et de même que la pluie trop fréquente fait pourrir le bourgeon encore tendre et détruit son fruit, tandis que les vents le font peu à peu sécher et lui rendent vigueur, ainsi pour l'âme : le relâchement, l'insouciance, et le repos l'amollissent et la dissipent ; les tentations au contraire la recueillent et l'unissent à Dieu. « Seigneur, dit le Prophète, dans la tribulation nous nous sommes souvenus de toi » (Is. 26, 16). Il ne faut donc pas, comme nous l'avons dit, nous troubler ni nous décourager dans les tentations, mais patienter, rendre grâces et demander sans cesse à Dieu, avec humilité, d'avoir pitié de notre faiblesse et de nous protéger contre toute tentation pour sa gloire."
Dorothée de Gaza 
Œuvres sprituelles,  
Sources Chrétiennes 92 (éd. et trad. Regnault & Préville).

jeudi 3 novembre 2011

La Voie du Christ, par St Raphaël de Lesbos


St Raphaël de Lesbos

"La Voie du Christ est un peu difficile, mais avec de la patience, de la volonté et de l'humilité, on fait des progrès ... Elle implique la tribulation et la souffrance, sans lesquelles il n'est possible à personne de trouver le chemin ouvert pour le bénéfice de son âme."
(Version française de Maxime le minime
 extrait de Modern Orthodox Saints Saints Raphael, Nicholas and Irene of Lesvos,
 by Constantine Cavarnos, INSTITUTE FOR BYZANTINE AND MODERN STUDIES,
 Belmont, Massachusetts, 1990, pp. 145-155)

dimanche 17 avril 2011

Quatre choses essentielles pour notre combat spirituel

Saint Hesychius donne ce conseil pour notre lutte pour surmonter les passions :



"Celui qui est engagé dans le combat spirituel doit cultiver à chaque instant les quatre éléments suivants : l'humilité, une extrême attention, la réfutation (des pensées) et la prière."

L' humilité, dans la mesure où ses adversaires au combat sont les démons de l'orgueil, de sorte qu'il lui faudra à portée de main l’aide du Christ dans son cœur, car « le Seigneur résiste aux orgueilleux. » (Jacques 4:6; 05:05 1Pierre)

La vigilance, de sorte que l'on ne permettra pas au cœur de laisser la moindre pensée s’installer, quelque bonne qu’elle paraisse.

Le rejet, de sorte que, dès que l'on a détecté la venue d’une pensée, on puisse la repousser immédiatement avec énergie.

La prière, de sorte qu’après avoir réfuté une pensée, on peut supplier le Christ avec «d’ineffables gémissements» (Romains 8:26) Ensuite, l'ascète verra l'ennemi lié ou pourchassé par le noble nom de Jésus, comme la poussière par le vent, ou comme une fumée qui s'évanouit avec ses rêves.

Saint Hesychius ajoute ce qui suit sur l'importance de la prière :
"Celui qui n'a pas une prière libre des pensées est sans arme pour le combat. J’entends par prière une de celles qui sont pratiquées sans cesse dans les profondeurs de l'âme, de sorte que l'ennemi qui nous combat secrètement puisse être vaincu et brûlé par cette invocation du Christ. Car il vous faut regarder avec un œil de l'esprit particulièrement attentif à ce qui le pénètre, et ce faisant, couper immédiatement la tête du serpent par le rejet, tout en appelant le Christ par des gémissements. Grâce à l'expérience, vous parviendrez à connaître l’aide de Dieu, puis vous verrez clairement la véritable condition du cœur."

Saint Théophane conseille dans son commentaire sur l'enseignement de Saint Hésychius :



"Une personne dont la décision d'appartenir au Seigneur est sincère ne peut pas éviter le chemin décrit. Il peut concevoir de grandes œuvres et tourner autour des choses de différentes manières, mais jusqu'à ce qu'il vienne dans cette voie, ce sera sans résultat. Je vous indique directement la voie afin que vous n’erriez pas dans toutes les directions. Soyez plus diligents dans votre entreprise, et vous trouverez le succès. Cependant, vous devez œuvrer de toutes vos forces, parce que sans efforts il n'y aura rien."

jeudi 24 mars 2011

"Nous avons besoin de faire un pas et Dieu alors en fera dix" par Père Moïse de l'Athos

L'Ancien Porphyrios - Témoignage et expériences
Conversations avec des amis grecs et chypriotes 


P. Moïse de la Skite
St Panteleimon
de l'Athos
K.I. : Père Moïse, comme on peut le constater à la lecture de vos livres, la question de la souffrance est un sujet qui vous préoccupe beaucoup, un sujet important pour vous sur lequel vous vous êtes sérieusement penché ?
L’Ancien Porphyrios, que vous avez connu, était un homme qui a beaucoup souffert et beaucoup aimé.

Père Moïse: Je vous remercie de m'avoir donné cette occasion de parler d'un Ancien, en vérité, à propos de la souffrance et de l'amour. Je vous remercie également de présenter les choses de cette manière, parce que nous parlons parfois de certains événements merveilleux dans la vie d'une figure vertueuse et nous sommes impressionnés ou bien nous sommes remplis d'enthousiasme, voire d'extase. Nous oublions que, pour y arriver, ils ont eu une longue lutte d’ascèse, humble, et déterminée.

Cet ascétisme n'est certainement pas un but en soi mais c'est un moyen de parvenir à la fin, qui est la sainteté, la theosis, la participation de l'homme, par la grâce, en Dieu. Ainsi cette pauvre petite personne peut devenir comme le fer qui tombe dans le feu et devient lui-même le feu.

Comme les textes patristiques nous le disent, vous devez donner du sang pour recevoir l'esprit. La vie spirituelle n'est pas une conversation de salon, une conversation philosophique sur Dieu sans avoir ressenti Dieu. Pour que nous puissions devenir libre et parvenir à la bénédiction de Dieu comme ses enfants dans la grâce et la joie de ses bien-aimés, une lutte longue et déterminée d'obéissance dans l'Eglise est nécessaire.

Père Porphyrios était vraiment un homme de vertu. C’est avec beaucoup de modestie et parcimonie, que nous devons parler des événements qui ornent sa vie, sans exagération, sans falsification, mais plutôt avec un sens des responsabilités et de la sobriété, en citant ces choses que nous connaissons bien.

Nous devons d'abord réaliser que les saints vivent dans notre siècle, que les saints sont à côté de nous, que la sainteté est possible et qu’elle est réalisée après une discrète et humble lutte ascétique.

Père Porphyrios a atteint un niveau élevé de vertu. Il y est parvenu, car il a maintenu une grande pureté dans sa vie. Il y est parvenu, car il était très humble. Il y est parvenu, car il était très obéissant. Il a vécu avec des Anciens exigeants à Kavsokalyvia sur la Sainte Montagne jusqu'à ce qu’une grave maladie le sépare de sa chère Sainte Montagne et l'amène auprès du monde, pour devenir un guérisseur de personnes, non seulement de leur maladie spirituelle et leur péché (car il était un bon père spirituel), mais aussi de leurs maux corporels.

Il avait beaucoup d'amour qui découlait avant tout de son amour envers Dieu. L'amour chrétien a toujours deux natures: vous ne pouvez pas aimer l'homme, si vous n'avez pas l'amour de Dieu et vous ne pouvez pas aimer Dieu sans aimer l'homme.

Ainsi, l’Ancien Porphyrios, surtout vers la fin de sa vie, s'est entièrement consacré aux personnes. Ils venaient à lui par dizaines et par centaines pour être consolés par ses conseils et par son don de clairvoyance que Dieu donne à ceux qui sont purs et qui en sont dignes. Il s'agit d'un don de Dieu, qu’Il donne aux humbles et à ceux qui savent le conserver ainsi. Dieu ne veut pas accorder ce don à ceux qui n’en sont pas dignes, car alors il deviendrait une arme meurtrière.

L’Ancien nous montre de la façon la plus claire et indubitable que la sainteté existe dans notre siècle. Si le monde manque de saints, alors le monde manque de sens. Les saints soutiennent le monde et le plus important besoin du monde est la sainteté. Nous sommes soutenus par la sainteté, nous sommes soutenus par les saints. Voyez-vous quel pouvoir et quelle richesse une personne sainte comme l’Ancien Porphyrios constitue pour l'Eglise et pour le monde?
Je vais dire quelque chose sur mes rencontres avec l’Ancien Porphyrios.

KI : Nous allons écouter ce que vous avez à nous dire sur l’Ancien Porphyrios avec grand plaisir. Je suis vraiment ému, Père Moïse, par ce que vous nous avez dit de l’Ancien Porphyrios.

Père Moïse : Mes rencontres avec l’Ancien Porphyrios m'ont laissé ces choses que je viens de mentionner.

Une fois, quand j'étais malade, je suis allé lui rendre visite pour recevoir sa bénédiction. Il m'a dit exactement ce dont je souffrais, alors que les médecins, pendant de nombreuses années, avaient eu beaucoup de difficulté à faire un diagnostic précis. Lorsque, après être revenu de consulter à nouveau des médecins je suis retourné rendre visite à l’Ancien Porphyrios Elder, il m’a dit : «Ce don, mon enfant, ne m’appartient pas, il vient de Dieu. Je dis ce que Dieu me dit, et pas ce que disent mon esprit, mon imagination, mon avis, ou mes autres capacités. »

Ensuite, il a parlé de l'incident suivant : « Il ya quelque temps un professeur d'université qui est venu me rendre visite et il s'est plaint d'un problème qu'il avait. Je lui ai dit, Professeur, ces problèmes proviennent du ventre de votre mère. » Le professeur s’est mis à pleurer. Je lui ai dit : « Vous, un professeur d'université, vous pleurez ? »
«Vous avez raison, Père, m’a-t-il répondu mais vos paroles résonnent très profondément en moi. Ma mère m'a dit que quand j'étais dans son ventre, mon père lui a lancé un coup de pied de sorte qu’elle fasse une fausse couche. » Puis l’Ancien Porphyrios a ajouté: « Étais-je, mon enfant, dans l'utérus de la mère de ce professeur ? Dieu éclaire-moi pour dire ce que je dis. »

Il y a tellement de choses à dire sur l’Ancien Porphyrios que nous pourrions parler pendant des heures.

Je voudrais insister sur l’humilité de Père Porphyrios. Son humilité était si grande que quand il a prévu sa fin, il s'est retiré du monde, afin qu'il ne soit pas honoré à à sa mort, en retournant à l'endroit où il a commencé sa lutte spirituelle à la skite de Kavsokalyvia. C'est une preuve de plus de la richesse de son cœur, qui a attiré la grâce de Dieu et lui a donné de riches bénédictions.
La grâce de Dieu est nécessaire, mais notre lutte personnelle est également nécessaire. Nous avons besoin de faire un pas et Dieu alors en fera dix. Nous avons besoin de travailler, mais pas de croire en nos propres bonnes œuvres, car comme Saint Marc l'Ascète le dit aussi : l'homme n'est pas justifié par ses œuvres.

La coopération est nécessaire; la coopération avec Dieu. Nous devons faire connaître notre volonté, et Dieu se donnera totalement à nous. Il nous donnera tout, si nous le suivons avec bonté et fidélité.

KI: « C'est pourquoi, comme nous en avons l'occasion, faisons du bien à tous, en particulier à ceux qui sont de la maison de la foi. »

(version française par Mamime le minime du site http://www.oodegr.com/english/biblia/Porfyrios_Martyries_Empeiries/B6.htm)

lundi 11 octobre 2010

Lignes directrices pour tous les chrétiens orthodoxes par le Métropolite Philarète Voznesensky, le nouveau confesseur

Métropolite Philarète Voznesensky, le nouveau confesseur

1. Rappelez-vous, vous êtes un fils (ou fille) de l'Eglise orthodoxe. Ce ne sont pas de vains mots. Rappelez-vous l'engagement que cela implique.

2. La vie terrestre est éphémère: on est à peine conscient de la rapidité avec laquelle elle s’écoule. Néanmoins, cette vie passagère détermine le destin éternel de votre âme. Ne l'oubliez pas un instant.

3. Essayez de vivre pieusement. Priez Dieu à l'église, priez Dieu à la maison - avec ferveur, avec foi, ayant confiance en la volonté de Dieu. Appliquez les saints et salvateurs préceptes de l'Eglise, ses règles et ses commandements. Hors de l'Eglise, en dehors de l'obéissance qui lui est due, il n'y a pas de salut.

4. Le don de la parole est l'un des plus grands dons de Dieu. Il ennoblit l'homme, l’élevant au-dessus toutes les autres créatures. Mais comme ce don est mal utilisé par une humanité corrompue ! Préservez ce don et apprenez à l'utiliser comme il convient à un chrétien. Ne jugez pas, ne parlez pas à la légère. Evitez, comme le feu, la mauvaise langue et les séductions de la conversation, n’oubliez pas les paroles de notre Seigneur et Sauveur : "Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné." (Mt 12:37) Ne vous livrez pas au mensonge. L’Ecriture Sainte avertit sévèrement: « Tu fais périr ceux qui disent le mensonge. » (Ps 5, 6)

5. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Mc 12,29-31), selon le commandement du Seigneur. Sans amour, il n'y a pas de christianisme. Rappelez-vous, l'amour chrétien est fait de sacrifice de soi, et n’est pas égocentrique. Ne manquez pas une occasion de montrer de l'amour et de la miséricorde.

6. Soyez doux, pur et modeste dans vos pensées, vos paroles et vos actes. N’imitez pas les débauchés. Ne prenez pas exemple sur eux, et évitez d’avoir des relations trop étroites avec eux. N'ayez pas de relations qui ne soient pas nécessaires avec les infidèles- l’incroyance est contagieuse. Observez de la douceur et de la bienséance, toujours et partout; évitez de devenir contaminé par les habitudes éhontées du monde d'aujourd'hui.

7. Repoussez la peur, la vanité et l’orgueil. L’orgueil a été la cause que l'ange le plus élevé et le plus puissant a été jeté du haut des cieux. Rappelez-vous, «Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras..."(Genèse 3:19) Soyez profondément humble.

8. La tâche fondamentale dans la vie est de sauver son âme pour l'éternité. Conservez cela comme la tâche la plus essentielle, la préoccupation principale de votre vie. Malheur à ceux dont l'indifférence et la négligence mèneront leurs âmes à la ruine éternelle.