Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
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jeudi 9 novembre 2017

La croix que nous portons…c'est nous-mêmes

Geronda Élysée du saint monastère de Simonos Petra de la Sainte ontagne

"La croix que nous portons, ce ne sont pas seulement nos épreuves ou nos missions, c'est nous-mêmes, il faut accepter de se porter soi-même. Ne pas arriver à s'aimer soi-même, et les passions que nous portons, voilà notre croix : savoir nous accueillir nous-mêmes, tels que nous sommes. La seule chose qui soit en notre pouvoir est d'offrir notre entité pécheresse à Dieu, pour qu'il la sanctifie. Assume ce que tu es, tes péchés. Tu es colérique et n'y peux rien, ne te fâche pas quand on t'en fait le reproche. C'est cette croix-là qui te mènera au paradis. Le pire serait de penser que tu es un saint. " (source)

mardi 8 septembre 2015

Je te bénirai chaque jour, ô mon Dieu



DISCOURS SUR LE PSAUME 144 par le Bienheureux  Augustin d'Hippone


Loue le Seigneur ton Dieu, et bénis le chaque jour, et quand chacun de tes jours sera écoulé, quand sera venu le jour sans fin, passe de la louange à la louange, comme on va de vertus en vertus 1(Ps. LXXXIII, 8.) « Chaque jour », dit-il, « je te bénirai »; il n’y aura pas un jour que je ne te bénisse. Louer Dieu dans vos jours de félicité n’a rien de bien admirable. Mais qu’il arrive des jours tristes, comme c’est l’ordinaire dans les vicissitudes humaines, dans ces scandales sans nombre, dans ces épreuves si multipliées, qu’il arrive quelque chose de fâcheux, cesseras-tu de bénir Dieu? Cesseras-tu de bénir ton Créateur ? Si tu cesses, tu ne saurais dire sans mensonge: « Je te bénirai chaque jour, ô mon Dieu ». Si tu ne dois point cesser, quelque chagrin qui puisse t’arriver, tu trouveras alors ton bonheur en Dieu. Car au plus fort de ton malheur, tu pourrais être heureux; quel que soit en effet le malheur qui t’afflige, il se trouvera aussi un bien qui te réjouira. Or, quel plus grand bien que ton Dieu dont il est dit: « Nul n’est bon que Dieu seul »(Luc, XVIII, 19.). Vois, en effet, et comprends à propos de ce bien suprême, combien on peut le louer sûrement, combien il est stable. Qu’il t’arrive en effet quelque bien qui te réjouisse, cela dure un jour, mais le lendemain ce bien qui faisait ta joie est passé. Je suis heureux, dis-tu, voilà une bonne journée; tu as réalisé quelque profit, tu as été invité ou tu as assisté à quelque festin qui a duré longtemps : un long festin fait ton bonheur, et un autre te plaint de n’en pas rougir. Mais enfin, quel que puisse être ce bien qui fait ta joie, c’est un bien qui passe. Si, au contraire, tu mets en Dieu ta joie, tu entendras l’Ecriture qui te dit « Que Dieu soit tes délices» (Ps. XXXIV).Ta joie sera d’autant plus solide que celui qui fait ta joie est immuable. Mets ta joie dans l’argent, tu crains le voleur; mais que Dieu soit ton bonheur, qu’as-tu à craindre? Que Dieu ne te soit enlevé? Nul ne saurait te l’enlever, si tu ne l’abandonnes le premier. Dieu, en effet, n’est point comme cette lumière qui luit dans le ciel. Nous n’en approchons pas quand nous voulons, parce qu’elle ne luit point partout. Notre infirmité nous fait quelquefois goûter un certain plaisir à être en pleine lumière; tandis que maintenant, pendant l’été, vous nous voyez chercher quelque place où il y ait moins de soleil. Mais si tu t’affermis en Dieu, si tu trouves quelque bonheur dans la lumière de la vérité, tu ne chercheras pas un lieu pour t’approcher de lui; c’est ta conscience qui s’en approche, et la conscience qui s’en éloigne. Ce qu’a dit le Prophète : « Approchez, et soyez éclairés 1 », s’entend de l’esprit, et non de quelque véhicule; des affections, et non de nos pieds. Affermi en lui, tu ne craindras aucun souffle brûlant; son Esprit aura des souffles pour toi, et tu espéreras à l’abri de ses ailes.

vendredi 6 février 2015

Le pouvoir réel des démons et la puissance de la Croix par St Païsios



St  Paisios a été interrogé sur ce qui concerne les démons (appelé "tagalakia» par certains Grecs) et sur la  puissance de la Croix :

- Geronda,  j’ai tendance à penser que le diable, surtout de nos jours, a beaucoup de pouvoir.

- Le diable possède le mal et la haine, pas le pouvoir. L'amour de Dieu est tout-puissant. Satan essaie de paraître tout-
  puissant, mais il n’y parvient pas. Il semble fort, mais il est tout à fait faible. Beaucoup de ses plans destructeurs sont ruinés avant même de commencer à se manifester. Serait-il un très bon père
celui qui permettrait à des voyous de frapper ses enfants?


- Geronda, j’ai peur des tagalakia.

- De quoi pourrait-on avoir peur ? Les tagalakia n’ont aucun pouvoir. Le Christ est tout-puissant. Le tentateur est pourri jusqu'à la moelle. Ne portez-vous pas une croix ? Les armes du diable sont faibles. Le Christ nous a armés de Sa Croix.
C’est seulement quand nous nous séparons de nos armes spirituelles que l'ennemi prend le pouvoir. Il a suffi qu’un prêtre orthodoxe montre une petite croix à un magicien, qui avait invoqué le démon avec sa magie pour qu’il tremble.

- Pourquoi a-t-il si peur de la Croix?

- Parce que quand le Christ a accepté d’être souffleté, giflé et frappé, le règne et la puissance du diable ont été écrasés.  De quelle manière le Christ a-t-Il vaincu ? « Avec le roseau le pouvoir du diable a été écrasé », a dit un Saint. C’est avec le dernier coup du roseau sur Sa tête que le pouvoir du diable a été écrasé. La patience est la défense spirituelle et l'humilité est la meilleure arme contre le diable.

Le plus grand effet salvifique du sacrifice du Christ sur la Croix, c’est que le diable a été écrasé. Après la Crucifixion du Christ, il est devenu comme un serpent dont on a extrait le poison ou un chien dont on a arraché les crocs. Le poison du diable a été supprimé, les crocs des chiens, les démons, ont été éliminés, et maintenant qu'ils sont désarmés, nous sommes armés de la Croix. Les démons ne peuvent rien faire, rien, à ceux qui ont été établis par Dieu quand nous ne leur en donnons pas le droit. Ils ne provoquent qu’une commotion parce qu'ils n’ont aucun pouvoir.


Une fois j’étais dans la Cellule de la Croix Vénérable, et j’ai eu une très belle Vigile. Pendant la nuit plusieurs démons s’étaient réunis au plafond. Au début, ils frappaient fort et faisaient un tel bruit qu’on aurait dit qu’ils traînaient de gros troncs d'arbres. J’ai fait le signe de la croix vers le plafond et j’ai chanté :
« Ta Croix, ô Maître, nous la vénérons ... » Quand j’ai eu fini, le bruit de troncs traînés a repris. «Maintenant, ai-je dit, nous allons former deux chœurs. Dans l’un vous ferez votre bruit de troncs tirés et je chanterai dans l'autre en dessous. »
Quand j’ai commencé, ils se sont arrêtés. D'abord, je chantais « Ta Croix, ô Maître, nous la vénérons ... » [ Hymne remplaçant le Trisagion pour la fête de l’Exaltation de la Croix], puis « Seigneur, Tu nous a donné une arme contre le diable : Ta Croix... » [Octoèque Ton 8 Stichères des Laudes].  J’ai passé une nuit des plus agréables en psalmodiant et, dès que  je m’interrompais un peu, ils continuaient le concert ! Chaque fois ils présentaient une œuvre différente. 

- Lorsque vous avez psalmodié la première fois, ils ne sont pas partis ?

- Non, chaque fois je m’interrompais, ils recommençaient. Oui, les deux chœurs ensemble ont dû remplir toute la Vigile! Ce fut une belle Vigile ! Je chantais de tout mon cœur ! J’ai eu de bons jours! 

- Geronda, à quoi ressemble le diable?

- Vous savez comme   il est "beau" ? Pas vraiment ! Si seulement vous pouviez le voir ! Et de quelle façon l'amour de Dieu permet aux gens de ne pas voir le diable ! Oh, la majorité en mourrait de peur! Imaginez s’ils le voyaient agir, s’ils voyaient la "douceur" de sa forme! Encore une fois, cela en divertirait grandement certains. Vous savez quel genre de divertissement? Comment l’appelle-t-on? Le cinéma? Celui qui voudrait voir une telle œuvre aurait à payer beaucoup d'argent, mais même alors, il  ne serait pas en mesure de le voir.

- A-t-il des cornes, une queue?

- Oui, tous les accessoires.

- Geronda, est-ce c’est lors de leur chute que les anges sont devenus des démons tellement laids?

- Eh bien, bien sûr! Même maintenant, c’est comme si la foudre les avait frappés. Si la foudre frappe un arbre, est-ce que l'arbre ne deviendra pas immédiatement une souche noire? Il en est de même pour eux, c’est comme s’ils avaient été frappés par un éclair. Une fois j’ai dit aux  tagalakia  «Viens que je puisse vous voir, pour m’éviter de tomber entre vos mains. Maintenant que je vous regarde, votre apparence montre combien vous êtes mauvais. Si je tombe entre vos mains, quel mal vais-je  souffrir! »
(version française par Maxime le minime de la source)