Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
Affichage des articles dont le libellé est vertu. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vertu. Afficher tous les articles

dimanche 29 septembre 2013

Vertu personnelle et Miséricorde divine par St Jean Chrysostome


St Jean Chrysostome

"Même si nous avons à notre crédit des milliers d'actes de grande vertu, notre confiance à nous faire entendre doit être fondée sur la miséricorde de Dieu et son amour pour les hommes. Même si nous sommes au sommet de la vertu, c'est par miséricorde que nous serons sauvés."

mercredi 27 février 2013

La fidélité au réel et le refus des masques du chrétien orthodoxe

Publicain et Pharisien
"Les chrétiens n'ignorent pas le péché, l'échec existentiel et la chute de l'homme. Au contraire, ils le combattent par une ascèse et un effort quotidiens. Mais ils ne craignent pas, ils ne sont pas soumis à la peur de la culpabilité individuelle. Car le Christ est là, « qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29), « qui ressuscite les morts ». Cette fidélité à la réalité humaine, à la réalité de la chute comme à celle de la nouvelle naissance de l'homme, le rejet des illusions idéalistes, des formes utopiques, des embellissements et des calmants, est la qualité radicalement neuve de la vie qui fait toute la différence entre la morale chrétienne et les intentions éthiques les plus généreuses. Avant toute autre chose, la morale chrétienne vise l'identité personnelle de l'homme. Tel est son premier pas, qui est aussi le dernier: que l'homme s'identifie avec sa vérité, qu'il refuse les masques que lui impose la nécessité égocentrique de se conformer de manière extérieure et formelle aux exigences de la reconnaissance et de la considération sociales. Le chrétien ne s'intéresse pas fondamentalement à la vertu, mais il s'intéresse fondamentalement à la vérité. La vertu, si elle se fait autonome, peut éloigner l'homme de Dieu. La vérité, elle, ne peut pas se faire autonome. Car elle s'identifie avec la vie entière, avec la vie indivise. Quand bien même toute la vie de l'homme serait un éloignement de Dieu, le simple fait d'avoir conscience de cette vérité est une première relation avec Lui. Ce qui éloigne l'homme du Christ et de l'Église est la falsification de la vie, le « mensonge existentiel » des masques du surmoi, la conformité aux modèles extérieurs du comportement conventionnel." 
Christos Yannaras (La liberté de la morale)

lundi 15 octobre 2012

A quoi cela me sert-il, si je consomme aujourd'hui de l'huile d'olive, ou non?

"Nous avons vu comment le Christ est allé jusqu’à dire à ces vierges qu'Il n'avait rien à faire avec elles [Mat.25 ;12] Il les a rejetées hors de la salle de mariage, même si elles avaient toutes les vertus, parce que ce qu'elles n'avaient pas c’est l'amour. Parce qu'Il voulait leur dire : « Vous pouvez avoir extérieurement des vertus, vous pouvez avoir conservé votre virginité, vous pouvez avoir fait mille choses, mais vous n'avez pas atteint l'essence de ce qui est le plus important. »Si vous ne pouvez y parvenir, alors à quoi vous sert le reste? A quoi cela me sert-il, si je consomme aujourd'hui de l'huile d'olive, ou non? je [peux jeûner] et ne pas manger d'huile d'olive – par exemple – mais dévorer mon frère du matin au soir .... Ils disaient sur la Sainte Montagne « ne demandez pas si je mange du poisson ; tant que l'on ne mange pas le pêcheur, on peut manger du poisson » ou, « aussi longtemps que vous ne mangez pas celui qui apporte l’huile, vous pouvez prendre une goutte d'huile d'olive pour manger »... "Dévorer" quelqu'un avec une langue acérée est bien pire que de consommer une cuillère à soupe d'huile d'olive. Et pourtant, nous nous concentrons sur des choses comme ça : nous consommons de l’huile – nous ne consommons pas d’huile; nous mangeons du poisson – nous ne mangeons pas de poisson ..." (8ème extrait d'une conférence donnée par Mgr Athanase de Limassol  sur La maladie du pharisaïsme - version française de Maxime le minime  source)
à suivre...

jeudi 10 mai 2012

Le péché dans l'Orthodoxie : ce qui est permis et ce qui est interdit ?

© L'Internaute Magazine / Mélanie Layec
"Le péché ne relève pas d'abord de l'éthique, encore moins de l'ordre juridique ou de la sphère d'existence sociale, mais de l'ontologie c'est-à-dire de l'être même de l'homme de sa réalité profonde, de la vérité et de l'authenticité de son être d'homme. Les catégories majeures ne sont pas le licite et l'illicite, ce qui est permis et ce qui est interdit, mais la vérité de l'existence humaine, la réalité existentielle de l'homme, de l'identité de son être d'homme. L'éthique orthodoxe comprend le péché comme le comportement dans lequel, alors qu'il est créé pour être divinisé, pour exister selon le mode d'existence du Dieu tri-personnel, l'homme expérimente l'échec des épousailles divines. 

A la différence de l'Occident, l'Orient chrétien n'a pas connu l'hypertrophie du sentiment de culpabilité, la maladie du scrupule, la hantise de la damnation, la peur de soi et de Dieu. Ce qui est en question, c'est de savoir si l'homme réussit ou au contraire renie et rate sa vérité et son authenticité existentielles. Un Orthodoxe pense assez spontanément que le contraire du péché n'est pas la vertu mais la foi et l'amour. On peut être très vertueux mais en ne possédant qu'une vertu sans amour. Il y a une manière d'être pur qui rend l'homme dur. Le péché est une altération de l'existence humaine, de l'être de l'homme en tant que convié à la déification. C'est une tragique aventure en laquelle est engagée l'intégrité de la vie de l'homme véritablement humain. Ce qui est constitutif de l'être même de Dieu, ce n'est pas la justice mais l'amour

On peut se demander si la déchristianisation de l'Occident ne doit pas être recherchée, non point uniquement mais au moins pour une part, dans un certain christianisme qui en était arrivé à dramatiser le péché et à hypertrophier le sentiment de culpabilité, la mauvaise conscience, au point d'accorder au pessimisme et à l'angoisse bien plus de place qu'au pardon."
Père André Borrély
(in  Supplément au n° 141 de la revue "Orthodoxes à Marseille")