Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

vendredi 28 février 2025

LA PIÉTÉ , par P. Marc-Antoine Costa de Beauregard

La piété, cette "conscience d'une présence" comme le dit P. Marc-Antoine, est faite de ces moments de manifestation de l'échange profond du fidèle, de tout son être, avec le divin qui s'offre à lui dans les énergies divines selon la logique de l'Incarnation


L'Icône, l'objet, la personne vénérés ne sont pas simplement vénérés en tant que représentations mais il s'agit là d'un canal mystique réel de vie spirituelle… c'est toute la différence entre une spiritualité expérimentée et vécue et une spiritualité transmise selon des règles établies. C'est bien cette valeur attribuée à la piété qui fait, comme le dit P. Marc-Antoine, l'Orthodoxie ; c'est à dire la glorification juste qui la distingue de la théologie académique rationalisante avec sa pratique religieuse distanciée.
 La piété n'est pas seulement une attitude intérieure, mais une plongée totale dans une réalité spirituelle vivante, incarnée jusque dans les objets, les gestes, les regards. L'Icône n'est pas seulement un support visuel, elle est un foyer de présence, un point d'intersection entre le visible et l'invisible. 
La "glorification juste" de cette piété qui ne sépare pas la connaissance de la transformation personnelle, ne fait pas de la théologie un discours extérieur mais une  métamorphose existentielle. Le regretté  Père Jean Boboc de bienheureuse mémoire en a fait un livre justement, La grande Métamorphose.
Maxime le minime

vendredi 24 janvier 2025

Comment les gens basculent-ils dans l'illusion spirituelle?

par l'Archimandrite Ambrose (Yurassov). 
"De la foi et du salut".


Savez-vous, avec quel vice le diable nous attrape  dans ses filets? 

    En 1978, j'ai baptisé une femme et je lui ai donné une règle : ce qu'elle devait lire et ce qu'elle devait faire. Je lui ai dit: "Dis la prière de Jésus 500 fois par jour, fais 50 grandes métanies". (Cette femme avait déjà fréquenté l'Église; une fois, je le lui ai demandé et j'ai appris qu'elle avait été baptisée non à l'Église orthodoxe mais à l'Église catholique). Au bout de quelque temps, elle arrive et me dit : "Permettez-moi de faire plus de métanies". - "Alors, dis-je, fais 100 métanies". —"Est-ce que je peux dire la prière de Jésus 1000 fois?" - "Tu peux. Que Dieu te bénisse". 
    Au bout de quelque temps, elle est revenu et elle m’a demandé l’autorisation de faire 3000 prières de Jésus. Je le lui ai permis mais j’ai demandé: "As-tu assez de force?" - "J'en ai". Et c'est tout. 
    Nous nous voyions une ou deux fois par an. Elle arrivait, elle gardait toujours le silence, elle était absorbée dans sa prière. Elle ne parlait presqu’à personne. Elle arrivait et repartait comme ça. 
     Et puis, un jour (c'était au village de Krasnoïe) nous nous sommes réunis pour la Fête de Sainte Nathalie. Il y avait à peu près huit femmes avec le prénom Nathalie. Cette femme a pris place à table avant tout le monde et elle s'est assise sous les icônes. Je lui demandé de céder sa place, et d'en prendre une autre. Elle s'est vexée et elle a quitté la fête. Plus tard, je lui ai parlé et ceci pendant environ deux heures, je lui ai demandé pourquoi elle s'était vexée. Elle m'a dit: "- Vous m'avez offensée, vous m'avez déshonorée devant tout le monde! - Il n'y a pas de déshonneur ici lui ai-je répondu. Ce n'est pas le jour de ta Fête, tu devais céder ta place à celle dont c'était la Fête." Et alors, pendant la conversation je lui ai demandé: "- Dis-moi, comment pries-tu?"  J'ai appris qu'elle faisait 1000 métanies tous les jours sans bénédiction; si elle était en route et y manquait, elle faisait 2000 métanies, avec la prière de Jésus, avec  larmes. J'ai appris qu'elle dormait deux heures par jour. Le lundi, le mercredi et le vendredi, elle ne mangeait rien du tout, elle ne buvait rien, mais le mardi, le jeudi et le samedi, elle mangeait une fois par jour. 
    Si vous la voyiez ! Elle était forte, robuste ; quand elle venait nous voir, elle portait un grand sac-à-dos, et cela pour faire dix kilomètres à travers champ. On ne la voyait aucunement accablée. 
     Une  fois précédente, quand nous étions tous à table, elle avait manifesté une telle grâce, un tel amour pour le Seigneur et pour tout le monde qu'elle était prête à embrasser tout le monde. Elle ne sentait pas son corps, toute son âme et tout son corps étaient pleins d’amour pour le Seigneur. Je me demandais : "Qu'est-ce qu'elle a? Quelque chose de spécial?" 
     Et voilà, à Krasnoïe, quand on lui a demandé de céder la meilleure place, on a vu ce que c'était. Tout est devenu clair ! Elle a éprouvé une telle colère, une telle offense qu'elle ne voulait même pas parler: "- Vous m'avez déshonoré devant tout le monde!"  Mais le Christ dit : "Ne va pas t'asseoir à la meilleure place. Il se peut en effet que quelqu'un de plus important que toi ait été invité" (Luc, 14 : 8). Pourquoi est-ce que je le dis? 
    Une telle personne est sauvée d'une manière compliquée, très compliquée. Le prophète David dit : "Le Seigneur défend les petits: j’étais faible, il m’a sauvé" (Ps. 114). Celui qui a abattu son orgueil, est déjà sauvé. Il ne faut pas tellement de métanies, il ne faut pas tellement de prières ; la personne est déjà sauvée. Métanies, veilles, exercices d'ascèse, ce n'est pas un but mais une voie vers la repentance. Avec ces moyens, l'homme humilie sa chair, il prie le Seigneur de le faire venir à la repentance pour qu'il soit comme un petit enfant, doux, calme, équilibré. Aimer tout le monde, faire du bien à tout le monde. 
    Ces exercices d'ascèse, elle s'en est chargée sans bénédiction, selon sa propre volonté, par orgueil. Quand les gens pareils vivent de leur propre autorité, ce n'est pas l'esprit de ferveur Divin, mais l'esprit du Diable qui les habite. 
    Ensuite, il y a eu d'autres choses. Elle a même tenté de se suicider. Elle a avalé des comprimés. Heureusement, elle a commencé à vomir, elle est restée demi-morte pendant quatre heures. Elle est revenue à la vie avec peine. Voilà où mènent ces "exercices d'ascèse". 
    Quand je lui ai permis à nouveau de faire 50 petites métanies et 500 prières de Jésus, de manger tous les jours comme tout le monde mange, elle n'a pas pu le faire. Elle a dit : "- Je ne peux rien: ni métanies, ni prières, rien du tout. Et je ne peux même pas dire ni les prières du matin, ni les prières du soir". Et elle a commencé à manger beaucoup. Je lui ai dit: "- Tu vois, il t'est arrivé quelque chose de nettement démoniaque." Beaucoup de nos sœurs l’entendaient dire, comme par hasard et à maintes reprises : "Je fais des exercices d'ascèse", "Je fais 1000 métanies par jour", "Je ne mange pas trois jours par semaine", "Je dors deux heures par jour", elle disait tout cela avec malice. Cela signifiait déjà quelque chose comme  : "Tous sont mauvais, moi seule, je suis bonne". 
    C'est un critère pour savoir si la personne est dans  l'illusion spirituelle. On lui en parle, elle n'y croit pas : "Tu es méchant!"va-t-elle dire. Alors, il faut se sauver non par le labeur, mais par la sagesse. À l'église, au monastère, partout, l'obédience doit être à la première place. Il faut faire tout par obéissance. Retenez ce que je vous ai dit...

lundi 9 décembre 2024

L' Hypersensibilité par St Porphyrios

 

"Certaines personnes sont souvent extrêmement angoissées par l'état du monde. Elles sont contrariées quand elles voient que la volonté de Dieu n'est pas faite de nos jours par les autres comme par eux-mêmes et souffrent en s'identifiant à la douleur physique et psychologique des autres. Cette sensibilité est un don de Dieu. On le retrouve plus fréquemment chez les femmes. Les âmes avec cette sensibilité sont particulièrement réceptives à la volonté de Dieu. Ces âmes sensibles ont la capacité d'avancer grandement dans la vie en Christ, parce qu'elles aiment Dieu et ne souhaitent pas Lui causer de contrariété. Elles courent cependant un danger. S'elles ne confient pas pleinement leur vie au Christ, il est possible que le mauvais esprit exploite leur sensibilité et les conduise à la dépression et au désespoir."

vendredi 29 novembre 2024

LES PROBLÈMES DE COUPLE… par SAINT PAÏSSIOS

"Un homme est venu une fois à mon chalet, me disant à quel point il était déprimé, à cause des disputes qu'il avait eues avec sa femme.  Cependant, je n'ai pas trouvé de problème sérieux.  Il a froncé les sourcils à cause de quelque chose, et sa femme a froné les sourcils à propos d'autre chose, ils ne pouvaient donc pas se rejoindre.  Dans ce cas un peu de « menuiserie » était nécessaire.  A titre d'exemple, nous pouvons prendre des planches non dégauchies.  L'une a un nœud à un endroit, l'autre a un nœud à un autre endroit, et si vous essayez de les assembler, un espace vide apparaîtra entre les deux.  Mais, si vous égalisez et rabotez l'une des planches d'un côté, et que vous faites de même avec l'autre planche avec le même outil, elles s'emboîtent rapidement et il n'y a pas d'espace vide entre elles.  (Saint Paisios considérait que le couple marié devrait avoir un père spirituel commun, qui les aide dans la réconciliation de leurs différends.)

     Certains hommes disent : « Je ne suis pas compatible avec ma femme, nous sommes des personnes totalement différentes !  Pourquoi Dieu fait-il des choses aussi étranges ?  Dieu ne pourrait-il pas harmoniser les partenaires mariés, afin que leurs caractères soient identiques ou similaires, et afin qu'ils puissent vivre dans l'unité spirituelle ?

 

     Je leur dis : « Ne comprenez-vous pas que l'harmonie de Dieu réside dans les différents caractères ?  Différentes personnes s'harmonisent.  Que Dieu vous garde d'être les mêmes personnes !  Imaginez que vous ayez tous les deux le même caractère, que se passerait-il si vous vous fâchiez tous les deux : vous détruiriez votre maison.  Ou, si vous étiez tous les deux doux et inactifs, les deux commenceraient à dormir sur les pieds l'un de l'autre !  Si vous étiez tous les deux avares, vous seriez semblables et vous seriez d'accord entre vous, mais vous iriez tous les deux en enfer.  Si vous étiez tous les deux des gaspilleurs, seriez-vous capable de sauver votre maison ?  Non. Vous démoliriez votre maison et vos enfants finiraient dans la rue.

 

 Si quelqu'un a un mauvais caractère et en épouse un avec un mauvais caractère, ils seront identiques ou similaires, n'est-ce pas ?  Mais, ils s'entretueraient en une seule journée !

 

 Dieu a fait en sorte que le partenaire doux et gentil épouse quelqu'un de différent, aidez-le, car il se peut qu'il ait toujours eu de la bonne volonté, mais il n'y avait personne pour l'aider, depuis qu'il est né.

 

 Même de petites différences dans nos caractères peuvent aider les partenaires à former une famille harmonieuse, car ils se complètent.  Vous avez besoin d'une pédale d'accélérateur pour faire avancer votre voiture, mais vous avez toujours besoin de la pédale de frein pour vous arrêter en cas de besoin.  S'il y avait une voiture avec seulement une pédale de frein, elle resterait au même endroit pour de bon.  S'il y avait une boîte de vitesses mais pas de freins, la voiture ne s'arrêterait pas.

 

     Savez-vous ce que j'ai dit une fois à un couple ?  "Vous ne vous cadrez pas, parce que vous vous cadrez trop !"  Les deux étaient hypersensibles.  Quelque chose se passait dans la maison.  Il était un peu confus en disant : "Oh, qu'adviendra-t-il de nous pauvres que nous sommes?"  De son côté elle disait la même chose : "Oh, qu'adviendra-t-il de nous?"  Ils s'aidaient à tomber plus vite en désespoir de cause.  Ne pouvait-elle pas, dans l'opposition, calmer son mari en lui disant : "Attends, ce n'est pas si terrible ce qui nous est arrivé."  J'ai remarqué cela dans de nombreux mariages.

 

     Et, dans l'éducation de leurs enfants, quand les personnes sont différentes, les partenaires s'entraident toujours pour donner la bonne éducation à leurs enfants.  L'un dit : "Laissons un peu plus de liberté aux enfants", et l'autre freine un peu.  Si les deux sont stricts, ils perdront les enfants.  Mais aussi, si les deux sont trop libéraux, ils les perdront de même.  Lorsqu'ils sont différents, ils sont capables de garder leurs enfants en équilibre.

 

     Ce que je veux dire, c'est que tout dans le mariage est nécessaire.  Bien sûr, nous devons veiller à ne pas franchir les frontières, mais nous devons garder à l'esprit que chacun peut aider l'autre ; les gens sont là pour s'entraider."

 

samedi 5 octobre 2024

SUR LA PERFECTION EN MATIÈRE DE VERTU par St Grégoire de Nysse

" s'il s'agit de la vertu, nous avons appris de l'apôtre lui-même que sa perfection n'a qu'une limite, c'est de n'en avoir aucune. Cet homme en effet à l'esprit étendu et profond, ce divin apôtre en courant dans la voie de la vertu, ne cessa jamais de « se tendre vers ce qui était en avant"». S'arrêter de courir lui paraissait dangereux. Pourquoi? C'est que tout bien, de sa propre nature, n'a pas de limite, mais n'est limité que par la rencontre de son contraire : ainsi la vie par la mort, la lumière par l'obscurité et en général tout bien s'arrête aux réalités qui lui sont opposées. De même donc que la fin de la vie est le commencement de la mort, ainsi s'arrêter de courir dans la voie de la vertu, c'est commencer à courir dans celle du vice."
Grégoire de Nysse
  (extrait de la Vie de Moïse)

mardi 17 septembre 2024

LES PASSIONS HÉRÉDITAIRES selon St PAÏSSIOS

 
Tout homme a des origines héréditaires, bonnes et mauvaises. Il doit s’efforcer de se débarrasser de ses défauts et de cultiver les bonnes choses qu’il possède, afin de devenir une image véritable et gracieuse de Dieu.
Les mauvaises origines héréditaires ne font pas obstacle au progrès spirituel. Parce que quand on s'efforce, même un peu mais avec un grand honneur, alors on avance dans l'espace spirituel, dans le miracle, et toutes les mauvaises choses héritées sont dissoutes par la Grâce de Dieu.

dimanche 15 septembre 2024

LA NATURE DES DÉSIRS par St Païssios

Un double malheur attend tous ceux qui ne retiennent pas leurs cœurs des désirs matériels qui ne sont pas absolument nécessaires – et cela ne correspond à rien en ce qui concerne les désirs sexuels – et qui ne rassemblent pas leur esprit dans leur cœur pour les offrir tous les deux à Dieu.`

"Père, est - ce toujours mauvais d'avoir des désirs?`

- Non, le désir du cœur n'est pas mauvais en soi. Seulement quand les choses, même si elles ne sont pas pécheresses, prennent des morceaux de mon cœur affaiblissant mon amour pour le Christ. Ce désir est mauvais parce que l'ennemi coupe mon amour du Christ. Quand je veux une chose précieuse, un livre par exemple, et que cela me prend un morceau de cœur, alors c'est mauvais. Pourquoi un livre prendrait-il une partie de mon cœur? Est-ce que je désirerai avoir le livre ou le Christ? Aucun désir, aussi bon qu'il puisse paraître, n'est meilleur que celui que nous avons pour le Christ et la Toute Sainte. Quand je donne mon cœur à Dieu, serait-il possible que Dieu ne se donne pas entièrement à moi? Dieu demande le cœur de l'homme. Donne-moi ton cœur, mon fils! Si l'homme Lui donne son cœur, alors Dieu lui donnera tout ce qu'il désire, seulement si ce n'est pas nocif pour lui. Ce n'est que lorsque le cœur se donne au Christ qu'il n'est pas gaspillé et ce n'est qu'en Christ que vous trouvez le riche lien de l'amour divin dans cette vie et dans l'au-delà la joie divine."

mercredi 4 septembre 2024

PEUR ET AMOUR par St Porphyrios

Tout a son sens, son temps et son lieu. La peur est une bonne chose au début. Elle est bonne pour les débutants, pour ceux en qui notre nature ancestrale déchue perdure. Le débutant, dont la sensibilité n’est pas encore affinée, est retenu du mal par la peur. Et la peur est essentielle, car nous sommes des hommes de chair et de sang et liés à la terre, mais c’est une étape, un niveau inférieur de relation au divin. Nous pensons en termes de transaction commerciale pour gagner le paradis ou échapper à l’enfer. Mais si nous examinons la question de plus près, nous voyons qu’elle est gouvernée par l’intérêt personnel. Ce n’est pas quelque chose qui me plaît. Quand quelqu’un progresse et entre dans l’amour de Dieu, quel besoin a-t-il de la peur ? Tout ce qu’il fait, il le fait par amour, et cela a une valeur infiniment plus grande. Que quelqu’un devienne bon par crainte de Dieu, et non par amour, n’a pas une telle valeur.

vendredi 2 août 2024

"Tout peut devenir un moyen de faire la volonté de Dieu" par St Théophane Le Reclus

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« Dieu nous a donné cette vie-ci pour que nous ayons le temps le nous préparer à cette vie-là. Celle-ci est de courte durée, celle-là n'a pas de fin. Mais, si brève que soit cette vic-ci, elle nous permet, dans son déroulement, de faire nos provisions pour toute l’Éternité. Toute bonne action est engrangée là-haut comme un petit dépôt et tous ces petits dépôts forment un gros capital, dont les intérêts vont justement déterminer la fortune du déposant dans l'éternité. Celui qui déposera plus sera plus riche, celui qui déposera moins sera moins riche. Le Seigneur donne à chacun selon ses œuvres.

Voici donc ce qui doit être notre souci constant: envoyer là-bas le plus de dépôts possible. Or, ce souci n'est ni difficile ni pénible, ainsi que le certifie le Seigneur Lui-même, quand Il dit « Mon joug est doux et Mon fardeau léger » (Mt., 11, 30). Je vous ai expliqué cela pour chasser les pensées qui vous troublent. dans le but de dissiper votre peine, celle de penser que vous êtes inutile, que vous serez toute votre vie inutile si vous continuez à vivre ainsi. Toute l'architecture de la vie chrétienne est celle-ci : crois en Dieu, qui est vénéré en la Sainte Trinité, qui nous sauve en Jésus-Christ par la grâce du Saint-Esprit ; puise des forces bienfaisantes dans les sacrements de la Sainte Église, vis selon les préceptes de l'Évangile, fortifie-toi par l'espérance que Dieu (qui voit les petits efforts que nous faisons à notre mesure, notre foi en notre Sauveur et notre obéissance à Lui) ne nous privera pas du ciel. Cela, je l'ajoute à dessein, afin que vous voyiez dans quel esprit il nous faut agir, nous autres chrétiens. Car les uns disent: agis, agis; les autres: crois, crois. Or, il faut l'un et l'autre, allier la foi avec les œuvres, les œuvres avec la foi.

Cependant, l'attention doit être avant tout concentrée sur l'accomplissement des commandements. Nous croyons, oui, mais encore? Mets en pratique les commandements Car la foi sans les œuvres est morte. Et grâces soient rendues à Dieu qui a bien voulu mesurer la valeur de nos œuvres non à leur grandeur et leur largeur, mais à notre disposition intérieure au moment de les accomplir et qui, de plus, nous fournit une quantité d'occasions d'agir selon Sa volonté, de sorte que, si nous sommes attentifs à nous-mêmes, nous pouvons à tout moment faire des œuvres qui Lui sont agréables. Pour cela, point n'est besoin d'aller au-delà des mers, comme le font les progressistes, il suffit de regarder autour de soi, chaque jour et chaque heure: là où tu vois le sceau d'un commandement, exécute-le aussitôt avec la conviction que c'est cette chose-là et pas une autre que Dieu Lui-même te demande de faire.

Efforcez-vous d'assimiler encore plus fort cette pensée. Dès que vous l'aurez assimilée pleinement, la paix commencera à affluer dans votre cœur, née de la conviction que vous œuvrez pour le Seigneur. Cette paix englobe tout. Même lorsqu'on vous mandera de ravauder la chaussette de votre petit frère, et si vous le faites pour obéir au commandement du Seigneur —obéir et aider —, cela vous sera compté comme une œuvre agréable à Dieu. Ainsi de toute démarche, de toute parole, voire de tout geste ou regard : tout peut devenir un moyen de faire la volonté de Dieu et par conséquent d'avancer, pas à pas, vers le but ultime.

Les progressistes embrassent l'humanité tout entière, ou au moins le peuple tout entier. Or, ni l'humanité ni le peuple ne sont une seule personne, pour laquelle on pourrait faire quelque chose tout de suite. L'humanité se compose de personnes: en faisant quelque chose pour l'une, on œuvre pour toutes les autres. Si chacun de nous cessait de ne voir que l'ensemble de l'humanité et faisait ce qu'il peut pour la personne qui est devant lui, tous ensemble nous ferions à chaque instant ce dont ont besoin tous les nécessiteux et, en satisfaisant leurs besoins, nous ferions le bonheur de l'humanité tout entière, laquelle est composée de nécessiteux et de nantis, de faibles et de forts. Mais l'on ne pense qu'au bien de toute l'humanité et, ce que l'on a sous les yeux, on l'ignore. Le résultat, c'est que, incapables de faire une œuvre générale et négligeant de faire l'œuvre particulière, on ne fait rien pour atteindre le but essentiel de la vic.

On m'a raconté à Saint-Pétersbourg l'histoire suivante. Un monsieur très bien, lors d'une réunion de jeunes militants pour le bonheur universel, fait un discours brillant sur l'amour envers l'humanité, envers le peuple. Il suscite l'enthousiasme. Puis il rentre chez lui. Son domestique met du temps à lui ouvrir, puis à lui apporter la lampe; sa pipe n'est pas préparée comme il faut, et il fait froid dans la pièce... Notre philanthrope n'y tient plus, il réprimande son domestique; celui-ci se rebiffe et le maitre le frappe. Tel est notre homme: là, il s'enflamme d'amour pour l'humanité, ici, envers un seul homme, il se comporte indignement. De même, au plus fort du délire progressiste, on vit de belles demoiselles se ruer dans les ateliers de reliure en laissant leurs mères sans un morceau de pain - elles imaginaient qu'elles œuvraient au bonheur futur de l'humanité. Tout le malheur vient de ce que l'on fixe un horizon trop large. Mieux vaut, les yeux humblement baissés, regarder sous nos pieds et bien peser où porter ses pas. C'est la voie la plus sûre."

 St Théophane Le Reclus

Lettres de direction spirituelle

Une vie agréable à Dieu

vendredi 14 juin 2024

L'homme ne vit plus en équilibre par P. Arsenie PAPACIOC


"L'équilibre est maintenu par ce sentiment d'éternité qui est en nous. Dieu a créé l'homme libre sans lui fixer de temps, alors comment puis-je parler d'un moment dans l'histoire, dire qu'en telle année il se passera telle chose? Le Sauveur dit une chose, et je me base là-dessus. "Personne ne connaît le jour ni l'heure" (Matthieu 24, 36) - pas même le Fils en tant qu'homme, mais en tant que Dieu, il le sait ! Sachez que c'est une arme de tous les hérétiques : "La fin arrive ! La fin arrive !" pour que les gens les suivent plus rapidement... C'est une arme avec laquelle les hérétiques recrutent les gens très efficacement !

Il n'arrive jamais que quelqu'un meure sans la volonté de Dieu. Dieu prend l'homme à lui lorsque ses chances de salut sont maximales. Seul Dieu peut décider s'il nous laisse encore du temps ou s'il prolonge notre vie, et cela afin que nous soyons le plus longtemps possible avec Lui. Ce n'est qu'après avoir compris cette relation temps-éternité que nous commençons à nous soucier de notre salut. Tel est le but principal, permanent, immuable, inoubliable - le salut. Et nous ne pouvons atteindre le salut que si nous fuyons les habitudes et la routine. Ce n'est qu'ainsi que nous atteindrons le salut. Heureux, mille fois heureux ceux qui, par une petite prise de conscience, se préparent, comme l'Église nous le montre à travers l'enseignement de l'Évangile, pour leur salut. "

Extrait de Leacuri pentru frământările omului contemporan

P. Arsenie PAPACIOC


mercredi 8 novembre 2023

AU-DELA DE LA SOUFFRANCE, IL Y A LA LUMIÈRE par le Métropolite Néophytos de Morphou -

Vainqueurs du péché
  Le métropolite Néophytos de Morphou, dans ce sermon prononcé le 4 octobre 2023, discute de la raison pour laquelle Dieu permet la souffrance et pourquoi les événements qui se produisent sont pour notre propre bénéfice. 

De plus, le métropolite Néophytos raconte l'événement miraculeux du moment où son frère a eu un cancer et comment leur mère l'a appris par un saint.

samedi 16 septembre 2023

Ces chrétiens ("orthodoxes") qui se considèrent comme croyants…



Nous le voyons chez ces chrétiens (orthodoxes) qui se considèrent comme croyants, non pas parce qu’ils vivent selon les enseignements du Christ, mais seulement parce qu’ils sont nés de parents chrétiens et ont été baptisés. En réalité, ils ressentent très peu la grandeur des Mystères et connaissent encore moins l’essence de notre foi et la manière dont elle diffère des autres religions. Dans cet état, ils diffèrent très peu des incroyants. Je demande maintenant à chaque chrétien : qui es-tu, pour te tenir ici dans l’Église ? Ce n'est que par votre nom que je peux dire que vous êtes chrétien, cela n'étant indiqué par rien d'autre. Si quelqu’un vous demande qui était le Christ, en qui vous croyez, il apparaîtra que vous ne pouvez rien dire d’intelligible. Ainsi, il est exact de dire que de nos jours la foi des chrétiens a diminué, comme le prophète David l'a également dit : Les vérités ont diminué chez les fils des hommes (Ps. 11 : 1) ; car même s'ils croient aux Mystères de l'Église, leur foi est si confuse, si froide et si faible, qu'on peut dire avec assurance qu'ils les connaissent comme l'aveugle qui voyait les hommes comme des arbres : Je vois les hommes comme des arbres, marchant ( Marc 8 :24). 

St Nicodème l'Hagiorite

VIE DE ST JOSEPH L'HÉSYCHASTE


Vie de Saint Joseph l'Hésychaste - Film 2020 ( Activez les sous titres ) 

Film documentaire sur la vie de saint Joseph l’Hésychaste. Son auteur est Jonathan Jackson, un acteur, chanteur et guitariste américain. En 2012, lui et sa famille se sont convertis à l’orthodoxie.

vendredi 7 juillet 2023

Le désespoir fait au diable la plus grande joie


"Ne tardons pas à nous tourner promptement vers notre Maître miséricordieux, sans nous abandonner ni à l’insouciance, ni au désespoir à cause de nos graves et innombrables péchés. Le désespoir fait au diable la plus grande joie.
Exemple, cet anachorète qui, étant allé chercher de l’eau à la fontaine, tomba dans le péché. 
Rentré à son ermitage, il reconnut son péché et continua néanmoins sa vie d’ascèse comme auparavant. Pourtant le diable le troublait en lui représentant la gravité de son péché et en lui déniant toute possibilité de pardon, s’efforçant de le détourner de sa vie d’ascèse. Mais ce soldat du Christ tint ferme sur sa voie. Dieu révéla ce cas à un bienheureux Ancien, le chargeant d’aller louer ce frère qui avait péché pour sa victoire sur le diable." 
(extrait de « Instructions écrites du Père Séraphim » par Léonide Tchitachagov (Méropolite Séraphim), Boris Bobrinskoy, Monastère N.D. de Toute-Protection de Bussy-en-Othe)