Il n'est si bon cheval qui ne bronche
Les proverbes énoncent bien souvent une sagesse populaire imprégnée de valeurs et de préceptes qui peuvent être authentiquement chrétiens. En voici un (
source) qui ressemble fort à
"Il n'y a pas d'homme qui vive et ne pèche pas"
qui est extrait d'une prière de l'office des défunts
Il peut arriver au meilleur cheval de faire un faux pas en heurtant une pierre, une branche ou tout autre obstacle. Cet accident ne préjuge rien contre la valeur de l’animal, de même un homme de mérite peut commettre une erreur qui ne doit pas nuire à sa réputation. Il n’y a pas d’homme, si prudent qu’il soit, qui ne soit exposé à faire quelque faute.
Broncher, c’est mettre le pied à faux et, d’après l’ancienne étymologie du mot branche, dont bronche était la forme primitive, on entendait par là se heurter contre un arbre ou une branche. Les Italiens disent : Erra il prete a l’altare, ce qui signifie :
Le prêtre se trompe à l’autel.
Personne n’étant infaillible, ne saurait être si avisé qu’il ne se trompe souvent, aussi devons-nous montrer envers les autres une indulgence dont nous avons toujours besoin nous-mêmes. On dit encore dans le même sens cet aphorisme parfaitement juste : Il n’est si bon charretier qui ne verse, que l’on a reproduit de l’ancien proverbe.
Contre fortune la diverse,
N’est si bon chartier qui ne verse.
Et les plus grands écrivains sont-ils parfaits ? La réponse est dans ces quatre vers :
Mal à propos on est fâché
Contre un bon auteur qui s’oublie.
Les meilleurs coursiers ont bronché.
Le meilleur vin fait de la lie.
On lit dans Horace cette phrase : Quandoque bonus dormitat Homerus, ce qui se traduit ainsi :
Il arrive quelquefois au bon Homère de sommeiller.
Ce proverbe suggéra les paroles suivantes à un ministre auprès duquel un membre du Parlement de Toulouse était venu excuser sa corporation en s’appuyant sur le même aphorisme : P
asse pour un cheval, dit celui-ci, mais toute une écurie, c’est trop.