"12-Mais Jésus les ayant entendu, leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien, mais les malades qui ont besoin de médecin. 13-C’est pourquoi allez, et apprenez ce que signifie cette parole : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." (Matthieu 9:12-13)
Avec notre prière personnelle, nous devons participer à la prière commune, ou à la prière qui est offerte au cours d'une liturgie. La liturgie à l’Église est un élément essentiel d'une vie en Christ. L'Église est le Corps du Christ sur la terre. Lorsque nous nous retrouvons tous ensemble pour la liturgie, nous sommes unis avec les anges et les saints dans notre prière pour adorer et glorifier Dieu.
Nous entrons dans l'église avec humilité, en sachant que nous ne sommes pas dignes d'être en union avec Dieu, mais, nous entrons avec un désir ardent, avec zèle, pour nous rapprocher de Lui. Nous entrons, avec la compréhension que par les mystères, les enseignements et les pratiques de l'Église nous grandissons spirituellement. Bien que nous puissions trouver des avantages sociaux dans notre adhésion à l'Église, cette activité sociale n'est pas le but de l'Eglise. On la décrirait mieux en la percevant comme un hôpital spirituel où nous venons en tant que personnes ayant un besoin de guérison spirituelle. En adhérant à l'assemblée des croyants en Jésus-Christ, nous trouvons cette guérison et on nous y montre un processus progressif, étape par étape, dans lequel nous pouvons recevoir les grâces de Dieu qui nous permettent de plus en plus nous rapprocher de Lui et être dans une union de plus en plus étroite avec Lui.
Le Saint-Esprit opère dans l'Eglise et fournit une nourriture spirituelle à travers les mystères de l'Église. Il est important d'y participer parce qu'ils nous ont été donnés par Jésus-Christ Lui-même pour notre santé spirituelle.
écoutez l'entretien avec le Père André Borrely
sur le mot grec mystikôs utilisé dans la Liturgie :
sur le mot grec mystikôs utilisé dans la Liturgie :
Sainte Communion
La Divine Liturgie est l’office le plus important, celui qui nous donne cette médecine spirituelle : la Sainte Communion. C'est pourquoi nous devons venir à l'église chaque dimanche pour y être renouvelés et renforcés par la participation à la Sainte Communion. Là, le Corps et le Sang du Christ sont offerts aux fidèles pour le pardon de leurs péchés et la vie éternelle. Nous devons régulièrement prendre part à ce don que Dieu nous offre à tous pour notre bénéfice spirituel. C'est pourquoi l'un des commandements de Dieu est de participer à la liturgie chaque dimanche. Au fur et à mesure que vous développerez votre vie de prière personnelle, vous ne verrez plus ce commandement comme une obligation, mais comme quelque chose que vous voulez et devez faire pour votre bénéfice spirituel. Faites de la fréquentation régulière à la Divine Liturgie une partie de votre règle de prière et apprenez à bien vous préparer pour participer régulièrement au mystère de la Sainte Communion.
« En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et Je demeure en lui. » (Jean 6:53-56)
>>> Lire également : Quelques réflexions sur la Divine Liturgie par Père Georges Tsetsis
>>> Lire aussi : Jeûne et Sainte communion
>>> Lire aussi : Jeûne et Sainte communion
"Lorsque l'homme participe à la Sainte Communion, il reçoit de l'énergie et est illuminé , ses horizons s’élargissent et il éprouve de la joie. Chaque personne vit quelque chose de différent, en rapport avec sa disposition et la flamme de son âme. Une personne éprouve de la joie et du repos, une autre de la paix, une autre un esprit de dévotion et une autre une inexprimable sympathie envers toutes choses. Personnellement, je me suis souvent senti fatigué, mais après la sainte communion, je me suis senti complètement renouvelé."
Ancien Amphilochios (Makris) of Patmos (1889-1970)
Sainte Confession
La confession est aussi un mystère important pour notre croissance spirituelle. Par notre participation à ce mystère nous renouvelons notre Baptême et nous sommes libérés de tous nos péchés aux yeux de Dieu. Ne tombez pas dans le piège de croire que vous ne péchez pas. Il n’y a pas d’homme qui vive qui ne pèche pas. Ce mystère nous fait nous tenir debout devant l'icône du Christ avec un cœur contrit, demandant pardon à Dieu pour toutes les fois où nous n'avons pas vécu ce dont Il nous a rendu capable, avec le prêtre à nos côtés en tant que témoin. Vous devez le faire au moins deux fois par an.
La confession par le Moine Moïse de la sainte Montagne
"La confession est un commandement donné par Dieu, et c'est l'un des sacrements de notre Église. La confession n'est pas un acte formel, habituel ( "pour être tranquille", ou "en vue des jours de fête à venir"), forcé et sans préparation, venant d'un devoir ou d'une obligation isolés et uniquement pour [accorder] un soulagement psychologique . La confession doit toujours être combinée à la repentance. Un saint staretz de la Sainte Montagne avait coutume de dire: "Beaucoup se confessent, mais peu se repentent! (Staretz Aemilianos du monastère deSimonopetra, sur la Sainte Montagne).
La repentance est un processus interne de contrition et de regret librement voulu, que nous éprouvons pour nous être éloignés de Dieu par le péché. Le vrai repentir n'a rien à voir avec la douleur intolérable, le chagrin excessif et les implacables sentiments de culpabilité. Ceci ne serait pas le repentir sincère, mais un égoïsme secret, un sentiment que notre «moi» est foulé aux pieds; une colère qui s'adresse à notre moi, qui alors demande vengeance, car il est démasqué et couvert de honte - chose qu'il ne peut pas tolérer. La repentance signifie un changement dans nos pensées, notre mentalité, c'est une volte-face, c'est une greffe de moralité et un sentiment d'horreur du péché. Le repentir, signifie aussi un amour de la vertu, la bienveillance, et un désir, une volonté et une forte disposition à être réunis au Christ par la grâce de l'EspritSaint Omnipotent. La repentance commence dans les profondeurs du cœur, mais elle aboutit nécessairement dans le sacrement de la Confession divine et de sacrée."
(Version française Claude Lopez-Ginisty d'après http://www.impantokratoros.gr/EE1D343A.en.aspx)
>> Pour la confession, les huit principales passions de St Ignace Briantchaninov
« N'hésitez pas [à venir en confession]. N'ayez pas honte. Quoi que vous puissiez avoir fait, même le plus grand des péchés, le père spirituel a reçu le pouvoir du Christ, le Seigneur Lui-même et par les apôtres de vous pardonner avec son étole. » Ancien Iakovos (Tsalikis) (1920-1991)
Sainte Onction
Dans ce mystère, vous êtes oint avec de l'huile qui a été bénite afin de vous donner de la force pour la guérison des maladies physiques et spirituelles. Ce mystère est offert à tous pendant la Semaine Sainte mais aussi à d'autres moments sur demande.
office de l'huile sainte (extrait)
office de l'huile sainte (extrait)
Mariage
Dans le mystère du mariage, un couple se tient devant Dieu, s’engage à être parfaitement uni aux yeux de Dieu. C’est la voie tracée pour le bénéfice de leur croissance spirituelle et de leur union avec Dieu.
Dans l'Eglise orthodoxe, c'est le prêtre ou l'évêque qui bénit le mariage et qui, au nom de la communauté, invoque Dieu, lui demandant d'envoyer l'Esprit Saint (épiclèse) sur l'homme et la femme, et les faisant donc "une seule chair". Dans cette perspective, le mariage est, pour l'Eglise orthodoxe, plutôt un chemin spirituel, une recherche de Dieu, le mystère d'unité et d'amour, l'anticipation du Royaume de Dieu, plutôt qu'une exigence de la procréation...
Dans l'Eglise orthodoxe, c'est le prêtre ou l'évêque qui bénit le mariage et qui, au nom de la communauté, invoque Dieu, lui demandant d'envoyer l'Esprit Saint (épiclèse) sur l'homme et la femme, et les faisant donc "une seule chair". Dans cette perspective, le mariage est, pour l'Eglise orthodoxe, plutôt un chemin spirituel, une recherche de Dieu, le mystère d'unité et d'amour, l'anticipation du Royaume de Dieu, plutôt qu'une exigence de la procréation...
Voir :
>>
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Ordination sacerdotale
Dans ce mystère, le sacerdoce est octroyé (après le sous-diaconat et le diaconat) à une personne de sorte qu’il est doté de pouvoirs spirituels pour mener à bien son travail.
Il est frappant de constater qu'une partie de l'hymnologie de l'ordination est la même que celle du mariage, ce qui montre bien dans la théologie orthodoxe l'importance mystique du mariage et parallèlement le sacerdoce comme épousailles de l'ordinand avec l'Eglise. Dans les deux cas le martyre - témoignage et don total de sa vie - en est le fondement et la joie de la danse, l'énergie.
Lire le texte de l'Archimandrite Grigorios Papathomas sur la vocation de l'Eglise et du prêtre
NB : l'utilisation du mot Pope
ORDINATION D'UN ÉVÊQUE
LE SACERDOCE
Le sacerdoce est un mystère qui fait partie du plan de
Dieu pour le salut. On peut ainsi comprendre la raison pour laquelle il a été
institué par Dieu Lui-même dans l'Ancien Testament : «Fais approcher de toi
Aaron, ton frère, et ses fils, et prends-les parmi les enfants d'Israël pour
les consacrer à mon service dans le sacerdoce : Aaron et les fils d'Aaron,
Nadab, Abihu, Éléazar et Ithamar.» (Ex 28,1), et qu'il a été protégé par Dieu
contre tout opposant : «La terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, eux et
leurs maisons, avec tous les gens de Koré et tous leurs biens.» (Nb 16,32).
Ailleurs, Il dit : «Tu n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des parfums au
Seigneur ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été
consacrés pour les offrir "Et comme il s'irritait contre les sacrificateurs,
la lèpre éclata sur son front, en présence des sacrificateurs, dans la maison
du Seigneur, près de l'autel de l'encens" (2 Par 26,18;19).
Le sacerdoce de l'Ancien Testament était un prélude au sacerdoce
du Nouveau Testament et c'est pourquoi le Seigneur l'a respecté, en disant aux
lépreux : «Allez-vous montrer aux sacrificateurs» (Lc 17,14).
Selon le Nouveau Testament, le sacerdoce a sa source en
Jésus Christ, le grand prêtre éternel, conformément aux Écritures : «Tu es
sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek» (Ps 110,4). Pour
toujours, c'est-à-dire sans commencement et sans fin, tout comme le prêtre
Melchisédek, mais d'une manière bien supérieure à celui-ci. Par conséquent : «Il
nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme Lui, saint,
innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n'a
pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des
sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car
ceci, Il l'a fait une fois pour toutes en S'offrant Lui-même» (Hé
7,2;27).
Le sacerdoce de l'Ancien Testament a été constitué pour un
seul et unique peuple, tandis que celui du Sauveur Jésus Christ a un caractère
général, étant par avance destiné à tous les peuples.
Le Sauveur institue le sacerdoce après sa résurrection,
lorsqu'Il dit aux apôtres : «Recevez le saint Esprit. Ceux à qui vous remettez
les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur
seront retenus» (Jn 20,22-23).
Précisons que les saints apôtres n'ont pas été les seuls à
recevoir ce don du sacerdoce. Ils ont continué à l'administrer à leurs
successeurs par l'ordination d'évêques, de prêtres et de diacres pour chaque
Église : «Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après avoir
prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru» (Ac
14,23).
Dans le Nouveau Testament, on parle de trois degrés du
sacerdoce : «Il faut donc que l'évêque soit irréprochable (1 Tm 3,2).
Dès le temps des apôtres, on connaît les évêques Timothée et
Tite, ordonnés par le saint apôtre Paul, qui, dans son épître adressée à Tite
montre encore le rôle de l'évêque : «Je t'ai laissé en Crète, afin que tu
mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu
établisses des anciens dans chaque ville» (Tit 1,5).
Les prêtres étaient donc ordonnés et placés dans chaque
ville. De ce que nous avons montré ci-dessus résulte que seuls ceux qui ont été
ordonnés par l'imposition des mains de l'évêque reçoivent le sacerdoce et
deviennent «des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de
Dieu» (1 Co 4,1).
Le sacerdoce dans l'Église apporte le grand sacrifice de la
sainte eucharistie ainsi que les autres sacrements donnant nourriture, pouvoir
et aide à tous les croyants chrétiens qui, chacun selon son rang, collaborent
tous à l'œuvre de Dieu (cf. 1 Co 3,9).
P. Olivian Bindiu (source)
Il est frappant de constater qu'une partie de l'hymnologie de l'ordination est la même que celle du mariage, ce qui montre bien dans la théologie orthodoxe l'importance mystique du mariage et parallèlement le sacerdoce comme épousailles de l'ordinand avec l'Eglise. Dans les deux cas le martyre - témoignage et don total de sa vie - en est le fondement et la joie de la danse, l'énergie.
NB : l'utilisation du mot Pope
ORDINATION D'UN ÉVÊQUE
Baptême et Chrismation
"Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé" (Marc 16:16).
Le baptême est le début de la vie chrétienne orthodoxe, on y est purifié de tous les péchés passés et on y reçoit le sceau du Saint Esprit. C’est ainsi qu’on se joint à l'Eglise et qu’on devient une partie du corps du Christ, devenant apte à participer à tous les mystères pour notre bénéfice spirituel. La chrismation est l'onction du saint chrême, qui est le sceau de l'Esprit Saint. C’est un mystère qui vient normalement juste après le baptême.
Note:
>> La régénérescence de l'être par le Saint Baptême : explication et symbolique
+ Prise d'habit monastique : Vivre en 'philosophe'...
Le monachisme est la vie angélique. La vie monastique est considérée comme le huitième Mystère ! Le Mystère du Christ est un mystère de la mort et de la résurrection. Le moine meurt à lui-même et pour le monde et il ressuscite dans le Christ et Dieu, il est dans le monde de Dieu. La vie monastique est le mystère de la consécration totale à Dieu et l'existence humaine. Les moines dans le désert gardent l'image du Christ rayonnant et intact tout au long de la pureté de la vérité divine...
Le monachisme est la vie angélique. La vie monastique est considérée comme le huitième Mystère ! Le Mystère du Christ est un mystère de la mort et de la résurrection. Le moine meurt à lui-même et pour le monde et il ressuscite dans le Christ et Dieu, il est dans le monde de Dieu. La vie monastique est le mystère de la consécration totale à Dieu et l'existence humaine. Les moines dans le désert gardent l'image du Christ rayonnant et intact tout au long de la pureté de la vérité divine...
+ Bénédiction des eaux
à la Théophanie de Notre Seigneur
à la Théophanie de Notre Seigneur
+ Service des funérailles
"La quintessence de la célébration orthodoxe des funérailles est la capacité que, sans aucun mérite de notre part, nous avons de nous effacer humblement pour laisser la sainte Église porter le témoignage que voici. Nous ne saurions nous lasser de dire que l'Église est infiniment davantage qu'une institution, qu'elle est principalement notre Mère. Et, dans la célébration des funérailles, cette Mère berce son enfant endormi(e). Sa célébration est essentiellement une berceuse. Il n'y a pas de plus grande joie, pour un prêtre, que d'entendre un veuf – qui, parfois, le devient en voyage de noces, en pleine jeunesse -- une veuve, un fils, une fille, lui dire au décours d'un enterrement: Père, merci, c'était beau. Ce n'était pas beau au sens artistique du mot : le prêtre chante mal ou ne sait pas du tout chanter, il n'est accompagné d'aucune chorale. Mais s'il reconnait volontiers qu'il n'est qu'un pygmée, le célébrant éprouve la fierté réconfortante de se savoir monté sur des épaules de géants. La célébration ne lui appartient pas, c'est celle de la grande nuée de témoins dont parle l'épître aux Hébreux (Hb. 12, 1). Le chrétien qui vient dire au prêtre que c'était beau ne veut pas dire que la célébration des funérailles de l'être cher qui vient de les quitter, lui et les siens, leur a procuré des émotions agréables susceptibles de les consoler. La célébration orthodoxe des funérailles ne console pas, mais plutôt réconforte. Le concept de consolation évoque une réalité affective, psychologique, tandis que le mat réconfort suggère la relation au saint Esprit que nous qualifions de Παράκλητος, Ρaraklitοs, c'est-à-dire d'Esprit de réconfort – traduction que nous préférons à Consolateur, le Ρaraklitοs étant, en grec, celui qu'on appelle κλητος (-klitοs) auprès de Παρά (para) de soi pour qu'il nous réconforte, nous soutienne, bref pour qu'il fasse ce qui constitue la tâche essentielle de l'avocat. Le fidèle qui vient ainsi remercier le prêtre veut plutôt dire que lui-même et les siens ont tout au moins pressenti ce que pourrait être, pour eux, le fait d'être arrachés á ce que Paul Ricœur a appelé le désespoir du sens."
Lire aussi La prière de L'Église Orthodoxe pour les morts
et sur le Blog de Père Nicodème Le traité sur la mort de saint Ignace Briantchaninov
Ecoutez Une fin de vie paisible, sans douleur, sans honte ..."
Ecoutez l'entretien d'Alexis Chryssostalis avec Jean-Claude LARCHET sur son livre qui traite du suicide, de l'euthanasie et tout ce qui a trait au sujet.
"La quintessence de la célébration orthodoxe des funérailles est la capacité que, sans aucun mérite de notre part, nous avons de nous effacer humblement pour laisser la sainte Église porter le témoignage que voici. Nous ne saurions nous lasser de dire que l'Église est infiniment davantage qu'une institution, qu'elle est principalement notre Mère. Et, dans la célébration des funérailles, cette Mère berce son enfant endormi(e). Sa célébration est essentiellement une berceuse. Il n'y a pas de plus grande joie, pour un prêtre, que d'entendre un veuf – qui, parfois, le devient en voyage de noces, en pleine jeunesse -- une veuve, un fils, une fille, lui dire au décours d'un enterrement: Père, merci, c'était beau. Ce n'était pas beau au sens artistique du mot : le prêtre chante mal ou ne sait pas du tout chanter, il n'est accompagné d'aucune chorale. Mais s'il reconnait volontiers qu'il n'est qu'un pygmée, le célébrant éprouve la fierté réconfortante de se savoir monté sur des épaules de géants. La célébration ne lui appartient pas, c'est celle de la grande nuée de témoins dont parle l'épître aux Hébreux (Hb. 12, 1). Le chrétien qui vient dire au prêtre que c'était beau ne veut pas dire que la célébration des funérailles de l'être cher qui vient de les quitter, lui et les siens, leur a procuré des émotions agréables susceptibles de les consoler. La célébration orthodoxe des funérailles ne console pas, mais plutôt réconforte. Le concept de consolation évoque une réalité affective, psychologique, tandis que le mat réconfort suggère la relation au saint Esprit que nous qualifions de Παράκλητος, Ρaraklitοs, c'est-à-dire d'Esprit de réconfort – traduction que nous préférons à Consolateur, le Ρaraklitοs étant, en grec, celui qu'on appelle κλητος (-klitοs) auprès de Παρά (para) de soi pour qu'il nous réconforte, nous soutienne, bref pour qu'il fasse ce qui constitue la tâche essentielle de l'avocat. Le fidèle qui vient ainsi remercier le prêtre veut plutôt dire que lui-même et les siens ont tout au moins pressenti ce que pourrait être, pour eux, le fait d'être arrachés á ce que Paul Ricœur a appelé le désespoir du sens."
Père André BORRELY in
Mon Royaume n'est pas de ce mondeLire aussi La prière de L'Église Orthodoxe pour les morts
et sur le Blog de Père Nicodème Le traité sur la mort de saint Ignace Briantchaninov
Ecoutez Une fin de vie paisible, sans douleur, sans honte ..."
Ecoutez l'entretien d'Alexis Chryssostalis avec Jean-Claude LARCHET sur son livre qui traite du suicide, de l'euthanasie et tout ce qui a trait au sujet.
LIRE L'INDISPENSABLE :