Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

vendredi 18 mai 2012

le BAPTÊME et le MARIAGE orthodoxes : deux nouveaux beaux textes de catéchèse


"Le Baptême est le mystère qui nous fait renaître «d'en haut». Dans le dessein d'amour de Dieu, la renaissance et la régénération qui s'opèrent par le baptême est ordonnée au salut de l‟homme. Par le baptême le Christ recrée l'homme en lui conférant son ineffable forme divine. Le baptisé entre dans la similitude sacramentelle de la mort et de la résurrection du Christ Notre Seigneur, il est enrôlé organiquement dans le corps du Christ, dans la nouvelle réalité qu'est l'Église. Le baptême est «plantation en vue de l‟immortalité» et «infusion de force en vue de la résurrection». Il marque le commencement d'une marche dynamique vers le Royaume de Dieu. Le baptême est «le char qui mène au ciel, il nous procure le Royaume, il est grâce d‟adoption». Celui qui est baptisé retrouve «la beauté de l‟archétype». 
Le but du baptême est justement la restauration de l'homme dans la mort et la résurrection du Christ, pour qu'il entre dans la vie nouvelle. Il introduit les hommes dans l‟espace du salut, c'est à dire dans l'Église et leur donne le droit de participer aux autres sacrements.
À propos du saint baptême, saint Éphrem le Syrien nous dit :
«Tu as désavoué définitivement Satan et ses anges, et en présence de nombreux témoins, tu as été enrôlé dans l‟armée du Christ. Le Christ nous confie des réalités spirituelles et célestes.»"
(extrait du beau texte de la Métropole de Limassol à Chypre traduit au Monastère de Solan et reproduit avec permission) LIRE LE TEXTE INTEGRAL>> ICI





Le Mariage
Dieu créa Adam et lui accorda le Paradis. Mais Adam n’y avait pas d’aide qui lui fut assortie. Dieu fit tomber sur lui une torpeur, et il s’endormit ; Il prit une des côtes de l’homme et façonna la femme, Ève, pour être sa compagne et son aide. C’est ainsi qu’Il fit cesser la solitude d’Adam et établit entre lui et sa femme une communion d’amour ayant comme modèle la Sainte Trinité. Dieu unit donc l’homme et la femme et leur donna le commandement de devenir tous les deux « une seule chair. » Nous savons, par les Écritures, que Dieu façonna l’homme « à Son Image », dans le but de parvenir « à la ressemblance »,c’est à dire à la perfection. Par l’union conjugale Dieu veut faciliter le combat de l’homme en vue de sa sanctification. Il veut leur venir en aide, afin qu’ils deviennent tous les deux parfaits,comme Lui-même est parfait. Il veut leur faire atteindre au niveau le plus excellent de l’existence humaine, la déification. Mais, en même temps, moyennant le sacrement du mariage, les hommes deviennent des collaborateurs de Dieu, et co-créateurs avec Lui,en donnant naissance à de nouveaux êtres et en les aidant à atteindre la perfection.
(extrait du beau texte de la Métropole de Limassol à Chypre traduit au Monastère de Solan et reproduit avec permission) LIRE LE TEXTE INTEGRAL>> ICI

jeudi 10 mai 2012

Le péché dans l'Orthodoxie : ce qui est permis et ce qui est interdit ?

© L'Internaute Magazine / Mélanie Layec
"Le péché ne relève pas d'abord de l'éthique, encore moins de l'ordre juridique ou de la sphère d'existence sociale, mais de l'ontologie c'est-à-dire de l'être même de l'homme de sa réalité profonde, de la vérité et de l'authenticité de son être d'homme. Les catégories majeures ne sont pas le licite et l'illicite, ce qui est permis et ce qui est interdit, mais la vérité de l'existence humaine, la réalité existentielle de l'homme, de l'identité de son être d'homme. L'éthique orthodoxe comprend le péché comme le comportement dans lequel, alors qu'il est créé pour être divinisé, pour exister selon le mode d'existence du Dieu tri-personnel, l'homme expérimente l'échec des épousailles divines. 

A la différence de l'Occident, l'Orient chrétien n'a pas connu l'hypertrophie du sentiment de culpabilité, la maladie du scrupule, la hantise de la damnation, la peur de soi et de Dieu. Ce qui est en question, c'est de savoir si l'homme réussit ou au contraire renie et rate sa vérité et son authenticité existentielles. Un Orthodoxe pense assez spontanément que le contraire du péché n'est pas la vertu mais la foi et l'amour. On peut être très vertueux mais en ne possédant qu'une vertu sans amour. Il y a une manière d'être pur qui rend l'homme dur. Le péché est une altération de l'existence humaine, de l'être de l'homme en tant que convié à la déification. C'est une tragique aventure en laquelle est engagée l'intégrité de la vie de l'homme véritablement humain. Ce qui est constitutif de l'être même de Dieu, ce n'est pas la justice mais l'amour

On peut se demander si la déchristianisation de l'Occident ne doit pas être recherchée, non point uniquement mais au moins pour une part, dans un certain christianisme qui en était arrivé à dramatiser le péché et à hypertrophier le sentiment de culpabilité, la mauvaise conscience, au point d'accorder au pessimisme et à l'angoisse bien plus de place qu'au pardon."
Père André Borrély
(in  Supplément au n° 141 de la revue "Orthodoxes à Marseille")