Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

vendredi 6 septembre 2013

L'habillement liturgique de l'évêque orthodoxe

St Nectaire d'Egine





Le fidèle n'a pas toujours la "chance" d'assister à l'habillement du premier des pasteurs soit parce qu'il n'a pas eu le courage de se lever assez tôt pour être dans l'église avant l'arrivée de l'évêque (ce qui est fort dommage...) soit parce que l'évêque préfère le "court" : courte barbe, office raccourci, venues dans les paroisses réduites à l'essentiel etc. (ce qui est encore plus dommage malheureusement...) Mais quand le fidèle est à l'heure et que l'évêque donne toute son importance à sa fonction symbolique, mystérique, liturgique autant que pastorale, on peut alors percevoir à quel point l'Orthodoxie a su conserver à travers les siècles, les épreuves, les vicissitudes et le martyre, son sens profond du sacré dans les moindres détails et tout à la fois dans ses traditions mystériques et ascétiques, sans contradiction. Rien n'est en effet trop beau pour Dieu*, et tout ce que l'homme peut offrir à Dieu (prière continue, longs offices, liturgies sacrées, objets, ornements et lieux du culte) doit être l'expression de ce que l'homme est capable de donner de meilleur de lui-même, de plus beau, de plus précieux, avec tout son coeur, toute son âme, toutes ses forces, toute sa créativité pour rendre simplement  à Dieu ce qu'Il lui a donné... jusqu'à sa vie même ! pourtant la plus précieuse aux yeux de la miséricorde infinie du divin Amour.
Regardez cette vidéo et rappelez-vous qu'il n'y a aucun détail de rituel qui n'ait un sens profond et sacré dans nos offices orthodoxes en lisant ci-dessous le nom et  la signification de chaque ornement de l'évêque.


             Visite de Mgr Tikhon le 27 Mars 2011 à la modeste paroisse des Saint Apôtres
                                                            en Colombie de l'Ouest


Le sticharion – Il s’agit de la longue robe intérieure qui est appelée « la robe du salut et le vêtement de la joie. » Il est le symbole de la pureté, d’une  vie sans taches  et de  la joie spirituelle.

L’epitrachelion – C’est un ornement long porté autour du cou et qui descend sur la poitrine vers le bas jusqu’à  presque toucher le sol. Ιl symbolise la grâce, la puissance et l’autorité de la prêtrise. Ιl symbolise aussi la croix portée par le  Christ et sur laquelle Il a été crucifié. Les petites franges au bas de l’Epitrachelion symbolisent les âmes confiées à la garde et la guidance de l’évêque.

La zoni  C’est la  ceinture qui est mise par dessus le sticharion et l’epitrachelion. Elle se porte autour de la taille. Elle symbolise la force – en  rappelant que Dieu accorde au prêtre le don de la force dans l’exécution de sa tâche difficile et sainte. Elle symbolise aussi la corde utilisée par les soldats pour lier les mains du Christ.

Les epimanikia  Ils sont  portés autour des poignets. Ils symbolisent les liens utilisés pour  attacher  les mains du Christ quand il a été flagellé. Ils servent également à rappeler à l’évêque que Dieu a tout créé de ses mains et que l’évêque doit mettre sa confiance en Dieu.

L’Epigonation – L’Epigonation symbolise l’épée de l’Esprit – la Parole de Dieu. Il symbolise aussi la serviette que le Christ a utilisée et placée autour de Lui-même quand il a lavé les pieds de ses disciples.

Le Saccos – Similaire au sticharion du diacre, avec de larges manches. Il est symbolique de la robe sans couture portée par le Christ durant son procès et juste avant sa crucifixion.

L’Omophorion – Ce vêtement très large pend à l’avant et à l’arrière. Il symbolise la brebis égarée. L’évêque le porte sur ses épaules comme un symbole du Bon Pasteur qui, quand il découvre la brebis perdue, la place sur ses épaules et la ramène au troupeau.

La Mitre – La couronne sur la tête. C'est le symbole de l’autorité  de l’évêque.

La Croix pectorale et l’Engolpion – La Croix pectorale et l’Engolpion (médaillon où est représentée  l’icône de la Toute Sainte tenant l’enfant Jésus) sont portés sur le cœur comme un rappel vivant que le cœur de l’évêque doit toujours être gardé pur. Le Christ, son sacrifice pour nous et la Vierge Marie doivent toujours être présents dans le cœur et l’âme de l’évêque.

La Pateritsa – C’est le bâton pastoral. C’est un symbole de la responsabilité de l’évêque qui doit garder, protéger et diriger le troupeau qui lui a été confié. Les serpents sur la partie supérieure du bâton symbolisent l’évènement lors duquel Moïse a érigé un serpent d’airain sur un poteau pour aider à sauver le peuple juif quand ils ont été mordus par des serpents venimeux ( livre des Nombres 21,6-9). Il dit au peuple de regarder le serpent d’or en cas de morsure de sorte que quiconque qui aurait été mordu et le regarderait aurait la vie sauve.

Lorsque les diacres, les prêtres et les évêques s’habillent, ils font une prière chaque fois qu’ils mettent un de leurs vêtements. Quand ils ont fini, ils se lavent les mains, offrant à nouveau une autre prière pour se préparer à commencer la Divine Liturgie.

  *6 Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,7 une femme s'approcha de lui, tenant un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu'il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête.8 Les disciples, voyant cela, s'indignèrent, et dirent: A quoi bon cette perte? 9 On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres.10 Jésus, s'en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard;11 car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. 12 En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture. 13 Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait. Matthieu 26:6-13

dimanche 1 septembre 2013

Cimetière roumain - Les jours de commémoration des défunts


Sapanta "Happy" Cemetery / Cimitirul Vesel de la Sapanta - Maramures, Romania from Adrian Lupascu on Vimeo.



Selon la Tradition de l'Église Orthdoxe, pendant quarante jours après la mort, l'âme du défunt se prépare au Jugement divin.
Du 1er au 3e jour, l'âme reste dans les lieux de la vie terrestre fréquentés par le défunt.
Du 3e au 9e jour, le paradis lui est présenté.
Du 9e au 40e jour, ce sont les souffrances des pécheurs se trouvant dans l'enfer qui lui sont présentées.
Le 40e jour est prise la décision divine à l'égard de l'âme, qui déterminera l'endroit où se trouvera l'âme jusqu'au Jugement dernier.
C'est pour cela que l'Église prescrit de marquer d'une commémoration particulière les 3e, 9e et 40e jours. Puis, chaque année, le jour du décès du défunt.
 

mardi 16 juillet 2013

прелесть : L’illusion spirituelle par le Saint évêque Ignace Briantchaninov

"L’illusion spirituelle est la blessure de la nature humaine par le mensonge. L’illusion spirituelle est l'état de tous les hommes sans exception, et elle a été rendue possible par la chute de nos premiers parents. Nous sommes tous soumis à l’illusion spirituelle. Contre elle, c’est la conscience de ce fait qui en est la meilleure protection. De même, la plus grande illusion spirituelle de toutes est de se considérer comme en étant exempt. Nous sommes tous trompés, tous illusionnés, nous nous trouvons tous dans un état de mensonge et nous devons tous en être libérés par la Vérité. La Vérité est notre Seigneur Jésus-Christ (Jean 08:32-14h06). Assimilons cette Vérité par la foi en cela ; supplions cette Vérité dans la prière, et elle nous tirera de l'abîme de la tromperie démoniaque et de l'auto-illusion. Pénible est notre état! C'est en confessant le nom du Seigneur que nos âmes seront libérées de la prison dans laquelle nous sommes (Ps. 141:8). C'est cette terre sombre dans laquelle notre vie a été jetée par l'ennemi qui nous hait et nous poursuit. C'est cet esprit charnel (Rom. 8:06) et cette prétendue connaissance on ne peut plus fausse (I Tim. 6.20) dont le monde entier est infecté, et qui refuse de reconnaître sa maladie car il est persuadé qu’il est d’une santé florissante. C'est cette « chair et ce sang» qui «ne peuvent hériter le royaume de Dieu» (I Cor. 15:50). C'est cette mort éternelle qui est guérie et détruite par le Seigneur Jésus, Lui «la Résurrection et la Vie» (Jean 11:25). Tel est notre état. Et la conscience de cet état est pour nous une nouvelle raison de nous lamenter. Avec des larmes crions vers le Seigneur Jésus pour nous qu’Il nous fasse sortir de prison, pour qu’Il nous extraie des entrailles de la terre, et pour qu’Il nous arrache des griffes de la mort! "Pour tout cela que notre Seigneur Jésus-Christ descende pour nous», dit le vénérable Syméon le Nouveau Théologien, "parce qu'il voulait nous sauver de la captivité et de l’illusion spirituelle la plus pernicieuse."
(version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 12 juillet 2013

L'Orthodoxie vis à vis des pratiques Pentecôtistes prétendues chrétiennes

Le "parler en langues"

Mouvement Charismatique expérimente une croissance rapide dans le monde

"Loin d'être donné librement et spontanément, sans intervention de l'homme, comme le sont les vrais dons du Saint-Esprit, le "parler en langues" peut être amené à se produire de façon assez prévisible par une technique régulière de "prière" de groupe concentrée, accompagnée d'hymnes protestants psychologiquement suggestifs ("Il vient ! Il vient !"), culminant dans "l'imposition des mains" et impliquant quelquefois des efforts purement physiques comme la répétition d'une phrase donnée encore et encore (Koch, p. 24), ou en faisant juste des bruits avec la bouche. Une personne admet que, comme beaucoup d'autres, "Je faisais souvent avec la bouche des syllabes privées de sens dans un effort pour enclencher le flot de la prière-dans-les-langues" (Sherrill, p. 127) ; et de tels efforts, loin d'être découragés, sont réellement préconisés par les pentecôtistes. "Produire des sons avec la bouche n'.est pas "parler-en-langues" mais cela peut refléter un honnête acte de foi, que l'Esprit saint va honorer en donnant à cette personne le pouvoir de parler dans un autre langage" (Harper, p.11). Un autre pasteur protestant dit : "Le pas initial vers le parler en langues, semble-t-il, est simplement la réalisation que vous devez vous "exprimer"... Les premières syllabes et les premiers mots peuvent rendre un son étrange à votre oreille. Ils peuvent être hésitants et inarticulés. Vous pouvez avoir le sentiment que vous les inventez simplement. Mais comme vous continuez à parler dans la foi.., l'Esprit formera pour vous un langage de prière et de louange" (Christenson, p. 130). Un "théologien" jésuite dit comment il met un tel avis en pratique : "Après le petit déjeuner, je me sentis presque physiquement attiré vers la chapelle où je m'assis pour prier. Suivant les descriptions de Jim de sa propre réception du don des langues, je commençai à dire calmement pour moi-même "la, la, la." A mon immense consternation, il s'ensuivit un rapide mouvement de la langue et des lèvres accompagné par un énorme sentiment de dévotion intérieure" (Gelpi, p. 1). 

N'importe quel chrétien orthodoxe sobre peut-il confondre ces jeux psychiques dangereux avec les dons du Saint-Esprit ? Il n'y a clairement rien de chrétien là-dedans, absolument rien de spirituel. C'est le domaine, plutôt, des mécanismes psychiques qui peuvent être mis en action par le moyen de techniques psychologiques ou physiques, et le "parler en langues" semblerait occuper un rôle-clé comme une sorte de "ressort" dans ce domaine. En tous cas, il n'offre aucune ressemblance que ce soit avec le don spirituel décrit dans le Nouveau Testament, et se rapproche plutôt du "parler dans les langues" chamanique tel qu'il est pratiqué dans les religions primitives, où le chaman ou médecin-sorcier a une technique éprouvée pour entrer en transe et délivrer ensuite un message d'un "dieu" ou à un "dieu" dans une langue qu'il n'a pas apprise (voir Burdick, pp. 66-67)." (Père Seraphim Rose in "L'Orthodoxie et la religion du futur" traduit par Laurence Guillon)

mardi 11 juin 2013

CE QUE DOIT ÊTRE UN PÈRE SPIRITUEL CONFESSEUR

Celui qui reçoit les confidences des hommes doit être un modèle de toutes les vertus: tempérant, humble, faisant le bien, priant Dieu à toute heure, afin qu’il donne une parole de sagesse pour corriger ceux qui viennent à lui. Et tout d’abord, il doit lui-même jeûner le mercredi et le vendredi pendant toute l’année, comme le prescrivent les saints canons, afin que ce qu’il pratique lui-même, il puisse ordonner aux autres de l’accomplir. Car, s’il est lui-même ignorant, intempérant et voluptueux, comment peut-il enseigner les vertus aux autres? Et, d’autre part, quel insensé peut l’écouter dans les choses qu’il dit, le voyant déréglé et ivrogne, alors qu’il enseigne aux autres à ne pas s’enivrer, ou à pratiquer quelque autre vertu qu’il ne pratique pas lui-même? Car les yeux sont plus sûrs que les oreilles, dit la sainte Écriture. Ainsi, veille sur toi-même, ô Père spirituel, car si une des brebis périt à cause de ta négligence, c’est de tes mains qu’on l’exigera. Car, dit l’Écriture, maudit celui qui fait l’oeuvre du Seigneur avec négligence. Et Basile le Grand dit : Veille à ne pas craindre l’homme tombé dans le péché, afin de ne pas livrer le Fils de Dieu aux mains des indignes, afin de ne pas avoir peur d’un des puissants de la terre, et de ne pas donner la communion, fût-ce même à celui qui porte le diadème. Car les saints canons ne permettent pas aux indignes de communier, puisqu’ils sont considérés comme des païens. S’ils ne se convertissent pas, malheur à eux et à ceux qui les communient ! ... Gardant ces préceptes, et d’autres semblables, et, avant tout, conservant intacts les enseignements de l’Église, tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent. Si quelqu’un ose recevoir des confidences et des confessions sans lettre d’autorisation de l’évêque du lieu, celui-là encourra les peines canoniques, comme transgresseur des divins canons; car non seulement il se perd lui-même, mais ceux qui se sont confessés à lui ne sont pas confessés. Et ce qu’il a lié ou délié ne l’est pas en réalité, d’après le sixième canon du concile de Carthage, et le quarante-troisième du même concile.
(in Trebnik - Trad. Feu P. Denis Guillaume d'Eternelle mémoire)

mardi 28 mai 2013

Jalousie : pourquoi se comparer aux autres n'apporte rien et peut même nous détruire...

Un bon article sur Atlantico 

sur la Jalousie et ses méfaits

La montée du matérialisme et de la consommation a favorisé l’ampleur des frustrations par un sentiment très ancré en nous : la jalousie. Par l’intermédiaire des médias, des relations sociales et des moyens de communication, les citoyens d’aujourd’hui passent une partie importante de leur temps à s’observer les uns les autres. Et à se comparer. Pourquoi le voisin a- t-il une voiture plus grosse que la mienne ? Pourquoi sa femme est- elle plus belle que la mienne ? Pourquoi lui et pas moi ? De manière indirecte, la comparaison implique une jalousie pour tout ce que je n’ai pas et que je devrais avoir. Sentiment fortement renforcé par l’idée qu’un des grands principes républicains émanant de la Révolution française, l’égalité, est ainsi bafoué. Si nous sommes égaux, il n’est pas normal que nous n’ayons pas la même chose que les autres. Et voilà comment naissent des pensées terriblement négatives. Pour se débarrasser définitivement l’esprit de ce sentiment qui contrarie l’accès à la force mentale, il faut comprendre d’où vient l’erreur que nous commettons. En premier lieu, il importe de cesser de se comparer en permanence à ceux qui nous entourent. Car comparaison n’est pas raison. C’est même plutôt le point de départ de la folie...lire la suite ICI
Un article de Jacques H. Paget