Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

lundi 15 octobre 2012

A quoi cela me sert-il, si je consomme aujourd'hui de l'huile d'olive, ou non?

"Nous avons vu comment le Christ est allé jusqu’à dire à ces vierges qu'Il n'avait rien à faire avec elles [Mat.25 ;12] Il les a rejetées hors de la salle de mariage, même si elles avaient toutes les vertus, parce que ce qu'elles n'avaient pas c’est l'amour. Parce qu'Il voulait leur dire : « Vous pouvez avoir extérieurement des vertus, vous pouvez avoir conservé votre virginité, vous pouvez avoir fait mille choses, mais vous n'avez pas atteint l'essence de ce qui est le plus important. »Si vous ne pouvez y parvenir, alors à quoi vous sert le reste? A quoi cela me sert-il, si je consomme aujourd'hui de l'huile d'olive, ou non? je [peux jeûner] et ne pas manger d'huile d'olive – par exemple – mais dévorer mon frère du matin au soir .... Ils disaient sur la Sainte Montagne « ne demandez pas si je mange du poisson ; tant que l'on ne mange pas le pêcheur, on peut manger du poisson » ou, « aussi longtemps que vous ne mangez pas celui qui apporte l’huile, vous pouvez prendre une goutte d'huile d'olive pour manger »... "Dévorer" quelqu'un avec une langue acérée est bien pire que de consommer une cuillère à soupe d'huile d'olive. Et pourtant, nous nous concentrons sur des choses comme ça : nous consommons de l’huile – nous ne consommons pas d’huile; nous mangeons du poisson – nous ne mangeons pas de poisson ..." (8ème extrait d'une conférence donnée par Mgr Athanase de Limassol  sur La maladie du pharisaïsme - version française de Maxime le minime  source)
à suivre...

vendredi 12 octobre 2012

La maladie du pharisaïsme par Mgr Athanase de Limassol 7] : Voir si nous sommes dans l'amour de Dieu

"Les pécheurs, d'autre part - les «perdants», pour ainsi dire - au moins ils savent qu'ils sont pécheurs. C'est pourquoi le Christ a dit que les publicains et les prostituées iraient au Royaume de Dieu, tandis qu’aux Pharisiens Il a dit: « Vous qui êtes "religieux", vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu. Parce que la Parole de Dieu n'a jamais changé votre cœur ». "Ils s’en étaient tenus simplement à adhérer à la [stricte] observation de formalités religieuses. Par conséquent, nous devrions tous porter une attention particulière et comprendre que l'église est un hôpital qui nous guérit et nous aide à aimer le Christ, et notre amour pour le Christ est une flamme qui s'allume à l'intérieur de notre cœur afin que nous puissions nous examiner pour voir si nous sommes dans l'amour de Dieu. Si nous discernons toutes ces formes de malveillance et d'égoïsme et de méchanceté à l'intérieur de nous, alors nous devrions être préoccupés, car il n'est pas possible pour le Christ de demeurer dans notre cœur quand nous sommes pleins de «vinaigre» à l'intérieur. Comment pouvez-vous prier et en même temps être pleine de bile envers une autre personne? Comment est-il possible de lire l’Évangile et ne pas accepter votre frère? Comment est-il possible de dire « Je suis dans l'église depuis tant d'années » soit comme moine soit comme prêtre ou autre – et cependant [ignorer] où est l'alpha et l'oméga, qui est l'amour? Où est la patience – [quand] avez-vous montré un peu de patience envers votre frère? Mais si vous ne vous êtes pas engagé [de tout votre cœur] dans cela, cela signifie que vous n’avez rien accompli. Rien. Absolument rien." (7ème extrait d'une conférence donnée par Mgr Athanase de Limassol - version française de Maxime le minime  source)
à suivre...

lundi 8 octobre 2012

La maladie du pharisaïsme par Mgr Athanase de Limassol [6] Parents "pieux" et vocation des enfants

"Chaque fois que les enfants des personnes religieuses ou des prêtres et des théologiens – ou même de ceux qui agissent dans l'église comme théologiens et avec [la conscience de] leur propre importance – ont essayé de devenir moines ou prêtres, ces personnes [les parents] sont devenues encore pires que des démons. Tout un chacun est devenu pour elles sujet d’exaspération. Ils sont devenus les pires ennemis de tout le monde. Je me souviens de parents qui avaient l’habitude d’amener leur enfant pour écouter les homélies, et quand leur enfant s’est engagé davantage, ils sont devenus les pires des personnes, qui disaient le pire sur le compte des autres. Et je leur disais : " Mais... c’est vous qui ameniez l'enfant à l'homélie, ce n’est pas moi ! " Une autre fois, j'ai dit à un père dont la fille, je pourrais dire, montrait du zèle pour l'Eglise: « Assurez-vous bien de ne pas la ramener encore une fois à une homélie. Ne me l’emmenez pas pour parler avec moi, parce que votre fille va devenir moniale et par la suite vous direz que c’est par ma faute. » Il a répondu: « Oh non, mon père, loin de nous une telle pensée! Nous vous adorons! » Et sa fille, en fait, est devenue moniale ... Cela fait sept ans maintenant, et depuis, il ne m’a plus reparlé...

Ces gens qui ne voulaient pas rater une homélie - pas une seule homélie ... ceux qui étaient toujours les premiers ... aux homélies, aux Vigiles, toujours en train de lire des livres... Je ne sais pas ... toujours les premiers à tout faire .... qui amenaient également leurs enfants tout le temps, eh bien  quand le moment est venu pour l'enfant d'exercer sa liberté - de décider par lui-même quel chemin choisir - alors ces gens sont passés dans  le camp totalement  opposé ; ce qui prouve que le Christ n'avait jamais parlé à leurs cœurs .... Ils étaient simplement des gens  "religieux" C'est pourquoi les personnes "religieuses" sont de l’espèce la plus endurcie dans l'église. Parce que vous savez quoi? Parfois, des gens comme ceux-ci ne seront jamais guéris, parce qu'ils sont persuadés qu'ils sont proches de Dieu.(6ème extrait d'une conférence donnée par Mgr Athanase de Limassol - version française de Maxime le minime  source)
à suivre...

carillons sur la sainte montagne

vendredi 5 octobre 2012

La maladie du pharisaïsme par Mgr Athanase de Limassol [5]Dévotion et réelle relation avec Dieu

"Seigneur, sauve-nous des pieux ..."
 "La religion vous enseigne à accomplir vos devoirs, c’est ainsi que font les idolâtres. Par exemple: disons que nous sommes allés sur nos lieux de pèlerinage, que nous avons fait nos dévotions, déposé de l'argent dans l’urne des offrandes, allumé quelques cierges, offert de l'huile, ou même fait nos supplications, laissé nos noms, tout. Toutes ces choses sont des devoirs religieux, mais notre cœur n'a pas changé le moins du monde. Voilà, nous avons fini de faire tout ce que nous devions faire, mais nous sommes les mêmes que nous étions auparavant: nous sommes prêts à attaquer l'autre, prêts à médire de l'autre, prêts à déverser notre bile à nouveau, ce que nous faisions avant .... Notre cœur ne change pas. Nous n'avons pas acquis cette relation avec le Christ, parce que nous nous bornons à des devoirs - à des devoirs religieux.

Et vous devez savoir que ces gens-là - vous savez, les personnes qu'on dit "religieuses" - sont de l’espèce la plus dangereuse dans l'église. Les personnes "religieuses" sont vraiment dangereuses. Que Dieu nous en préserve... Une fois, quand j’officiais dans l'église et que nous étions en train de citer ces paroles " Seigneur, sauve les pieux ... ", un moine de la Sainte Montagne fit cette remarque en plaisantant : « Seigneur, sauve-nous des pieux ... » ... En d'autres termes : Dieu vous sauve de ce genre de personnes « dévotes », parce qu’une « personne religieuse » implique une personnalité déformée, qui n'a jamais eu de [réelle] relation personnelle avec Dieu. Les personnes de ce genre ne font essentiellement que s’acquitter de devoirs envers Lui, mais sans que cela implique la moindre relation sérieuse et c'est pourquoi Dieu ne dit rien à propos de ce type de personne. Et moi également, je dois avouer que - à partir de ma propre expérience - je n'ai jamais vu pires ennemis de l'Église que ceux qu’on appelle [les « gens pieux »] «les personnes religieuses», [les dévots]" 
(5ème extrait d'une conférence donnée par Mgr Athanase de Limassol - version française de Maxime le minime - l'extrait n° 4 se trouve  sur le site orthodoxe-ordinaire)
à suivre...

jeudi 27 septembre 2012

Peut-on tout pardonner ? par P. Aleksandr Winogradsky Frenkel

 P. Aleksandr Winogradsky Frenkel
"Après l'office des Vêpres du dimanche soir qui précédent l’entrée dans le temps du Grand Jeûne (Carême) qui débute le lundi dans la tradition byzantine, le clergé et les fidèles accomplissent un rite profond, signifiant et riche. C'est le Dimanche du Pardon (Прощеное Воскресенье). Le rite est très long et solennel dans la tradition slave. Après une série de prières de repentance et de pardon, le clergé de tout rang et les fidèles se prosternent deux par deux- face-à-face, se demandent mutuellement pardon pour toutes les fautes volontaires et involontaires, conscientes et non-conscientes et se relèvent en s'embrassant dans l'espérance de la Résurrection. Le rite que nous avons accompli hier au Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, était succinct. Souvent le clergé et les fidèles échangent en grec un "kali saratakosti" (bonne quarantaine = de jeune), voire souvent "kalo Passkha". Le Patriarche Theophilos avait lu, au début une prière pénitentielle qui implorait le pardon de Dieu. Cinq personnes m'ont dit "tzom kal - צום קל" (jeune paisible, simple) en hébreu. La phrase est curieusement un décalque de celle que l'on dit pour le Yom Kippur, comme si l'on devait mettre l'accent sur le jeûne - en fait, l'accent est sur le pardon et, en hébreu, il serait logique alors de dire "shalom uslikhah - שלום וסליחה".
Le rite provient du Kippur ou "Jour de Grand Pardon". Le pardon s'exprime de manière constant dans la prière chrétienne, mais uniquement en grec dans le Notre Père qui indique: "Pardonne-nous nos offenses (péchés, remets-nous nos dettes) comme nous avons déjà remis, pardonne à ceux qui nous ont offenses". Mais le sens du Kippour est bien différent car il prend un valeur sacrificielle de notre vie comme elle l'était dans la tradition sumérienne et dans le sacrifice au dixième jour du mois de tishri (nouvelle année d'automne). Pour ceux qui n'en seraient pas persuadés a la lecture du Nouveau Testament, il faut rappeler que l'affirmation du caractère propitiatoire du sacrifice du Christ dans l'épitre aux Romains 3, 25 et l'unité du sacerdoce du Christ dans l' épitre aux Hébreux 9 Ch. 7 et 8 ) présupposent une méditation approfondie de la théologie de Yom Kippour.
Dans le cas du christianisme oriental, il est très significatif que cette demande de pardon se fasse a l'entrée du Carême qui est aussi un temps de réconciliation." Lire la suite ICI

dimanche 23 septembre 2012

La maladie du pharisaïsme par Mgr Athanase de Limassol [3]

L'amour transcende la logique
"Nous avons tendance à dire « est-il nécessaire de faire cette chose pour être sauvé - pour être proche de Dieu? Est-il nécessaire, disons de partir à la montagne? Faut-il y aller et faire toutes ces choses? "Bien sûr que non. Ce n'est pas une nécessité. Si nous pouvions comprendre que notre relation avec Dieu n'est pas seulement dans l'intérêt du salut, mais est une relation d'amour, alors seulement nous comprendrions les saints et aussi pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait (ce qui ne peut être interprété de manière rationnelle). C'est parce que l'amour transcende la logique. Même l'amour profane – la façon dont une personne en aime une autre – par exemple quand quelqu’un veut se marier, qu'il aime sa femme, qu'il aime la jeune fille qu'il va épouser - et la même chose s'applique à la jeune fille - alors ils font des choses qui semblent totalement irrationnelles. Si, par exemple, vous lui demandiez, à lui ou à elle qui est la plus belle ou le plus beau au monde, ils vous diraient probablement que c'est leur bien-aimé(e). Naturellement, ils voient les autres à travers leurs propres yeux .... Nos yeux voient d'autres choses .... Si, par exemple, vous  demandez à à la jeune fille qui est le meilleur homme au monde, elle décrira l'homme qu'elle aime et avec les mots les plus beaux . Elle ne voit pas de défauts en lui, pas de fautes ... elle ne peut pas voir quelque chose de mal en lui, parce que l'amour transcende toutes ces choses. On ne peut enserrer l’amour dans les moules de la logique. L'amour est au-dessus de la logique. Ainsi est l'amour de Dieu. L'amour de Dieu dépasse la logique humaine. C'est pourquoi nous ne pouvons pas juger avec les critères logiques ces gens qui aiment Dieu."(version française par Maxime le minime de la source)
à suivre