Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)

lundi 20 août 2012

Le commencement de notre journée liturgique

 

[...] "Nous commençons notre journée liturgique avec ce que le monde profane considère comme la fin de la journée. Nous ne commençons pas quand le monde commence son emploi du temps frénétique quotidien, non pas quand nous devons protéger nos yeux de la lumière du soleil brillant  qui rend flous les détails, mais au moment où les créatures de Dieu commencent à s'installer dans leurs nids, quand le calme s'installe sur terre et sur mer, et que tout est baigné dans une douce lumière sereine dont les ombres soulignent la création de Dieu. Dans de telles conditions, on peut étudier calmement et apprécier la complexité et la beauté de la création de Dieu, nous pouvons expérimenter cette paix dont Motovilov a parlé dans sa fameuse discussion avec Saint Séraphim sur l'Esprit Saint. Ressentant cette paix, nous pouvons nous joindre activement aux belles paroles d'action de grâces chantées à l'Entrée le soir [Lumière Joyeuse]. Après avoir vu le monde dans la lumière du soir, nous percevons ce qui nous échappe parfois dans la lumière de midi : en tout temps, il digne de glorifier le Seigneur Qui donne la Vie."
LIRE la suite ICI (sur le beau site de Claude)

samedi 14 juillet 2012

Le but de la vie humaine (1) par Geronda Placide

 "Oui, il faut que nous soyons bien conscients de ce que le but de la vie humaine, c'est d'arriver à être tellement vidés de nous-mêmes, que le don de l'Esprit-Saint puisse se manifester en nous, sous cette forme d'une joie, d'une disponibilité intérieure, qui nous rende prêts à nous confier totalement, filialement, à notre Père céleste, à nous confier à sa providence divine, et en même temps nous incite à nous donner spontanément, joyeusement, à notre prochain, à le servir, à l'accepter comme il est, à l'aimer quels que soient ses défauts, ou quels que soient même les torts qu'il ait pu nous causer."

mercredi 11 juillet 2012

Une cloison étanche entre notre existence terrestre et notre vie en Christ ?


"L'homme preneur d'absolu, ρrécοnstruit pour les épousailles divines et pour vouloir infiniment l'infini, est inévitablement condamné à ne pouvoir se satisfaire d'une finitude qu'il commet la lourde erreur de vouloir infiniment. Et cette finitude tantôt prend la forme de l'érôs, tantôt celle de l'art, de l'actiνité professionnelle, de la science et de la technique, tantôt notre finitude s'offre á nous dans l'ordre de la vie politique, du pouvoir, de l'ambition Rien de ce que nous expérimentons de bien et de vrai dans la société pluraliste et éclatée ne saurait être renié, mais aussi rien de tout cela ne saurait combler ni stabiliser nos coeurs tyrannisés par le désir irrassasiable de l'Infini et la soif inextinguible de l'Absolu. Vouloir mettre une cloison étanche entre notre existence humaine, terrestre, socio-historique, et notre vie en Christ toute tendue vers l'acquisition du saint Esprit, c'est méconnaître complètement le fait qu'il incombe aux chrétiens d'influer du dedans, et comme en secret, de communiquer au monde la seule sève qui lui permettre de vivre d'une vie véritable et non point à petit feu, décolorée et morte." P. André Borrely


mardi 3 juillet 2012

Avoir l’assurance qu’on fait le bien...

"Autre chose en effet est d’être tombé dans une foule de fautes et de désespérer de son propre salut, autre chose de pratiquer le mal comme si c’était le bien et d’avoir l’assurance qu’on fait le bien. Dans le premier cas en effet, vient-on à être instruit de la pénitence et de l’amour de Dieu pour les hommes, à apprendre qu’il n’est pas multitude de péchés que n’efface la pénitence, que « là où a abondé le péché, a surabondé la grâce», et qu’« il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent », (alors) peut-être un jour se reprendra-t-on et, touché de componction, aura-ton le désir de voir sa conscience délivrée de ces fautes sans nombre et soulagée de cet insupportable fardeau, peut-être se relèvera-t-on et comptant pour rien tout le reste, je parle des choses de cette vie, entrera-t-on avec ferveur dans la voie du repentir. Mais dans le second cas où il est plus difficile de se redresser, on renonce entièrement à se soigner par de tesl remèdes : comment en effet accepterait-il seulement d’être soigné, celui qui ne se laisse pas convaincre qu’il gît malade ou blessé? Impossible !"  St Syméon Le Nouveau Théologien

Quand l'homme regarde la création avec le regard de Dieu

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Quand l'homme regarde la création avec le regard de Dieu, il ne voit que beauté partout où se pose son regard.
Les "artistes" depuis Marcel Duchamp se sont attachés pour ne pas dire acharnés à nous montrer que c'est le regard qui est créateur avant tout et que l'objet regardé n'est d'aucune importance puisque c'est la subjectivité du regard de l'artiste qui compte avant tout... Cela ne semble pas très éloigné de mon commentaire de la photo montrée ci-dessus mais il n'empêche : je veux bien qu'on soit capable de constater l'aspect esthétique d'un objet tout à fait prosaïque, bêtement utilitaire, voire vulgairement spécialisé dans le moins nobles des besoins humains à savoir l'élimination de l'urine recueillie dans une cuvette en céramique mais l'urinoir en question restera toujours et à jamais un objet utilitaire malodorant et peu ragoûtant destiné à être placé dans des WC publics... la "contemplation" s’arrêtera là même si on le place dans un musée renommé pour la valeur de ses œuvres exposées après l'avoir baptisé "Fontaine"



En sera-t-il de même pour une œuvre photographique ou picturale qui saisit un instant de la création selon un angle jamais choisi jusque là ? On peut en douter. Une photo comme celle-ci nous émerveille non seulement sur la création mais sur la capacité créatrice de l'homme fait à l'image de Dieu et, excusez du peu, ce n'est pas la même perspective... bien heureusement.

samedi 30 juin 2012

Pourquoi racontes-tu, toi, mes œuvres de justice ?



Frères et Pères, si seulement j’avais gardé un perpétuel silence : j’aurais pu alors déploré mes défauts, sans jamais me charger de l’office d’enseigner, sans adresser d’instruction à votre Charité, sans rien faire pour montrer à autrui les voies du salut : non que ce soit une occupation contraire au commandement de Dieu, bien plutôt est-ce là une chose qui lui est agréable, mais c’est moi en fait qui me trouve indigne d’une telle charge spirituelle. Aussi ai-je craint, moi chétif, qu’à mon sujet on ne m’appliquât très à propos ce mot de David : « Dieu a dit au pécheur : Pourquoi racontes-tu, toi, mes œuvres de justice, et c’est toi qui as haï l’instruction et rejeté mes paroles derrière toi » St Syméon le Nouveau Théologien ( Catéchèses II)

Si le grand saint le dit, combien plus puis-je prendre à mon compte de  telles paroles...Bien souvent je me demande pourquoi continuer cette publication... Chers frères, priez Dieu pour le pauvre Maxime

vendredi 22 juin 2012

Qui bene amat bene castigat ?

"La société n'ose plus éduquer. Le discours idéologique anglo-saxon est en train de prendre le pouvoir, considérant qu'il ne faut absolument pas traumatiser l'enfant. Cela devient une sorte de phobie de la violence. Je pense que l'on est dans ce que Alain Minc avait appelé l'ivresse démocratique, où on n'ose plus critiquer quelqu'un, on n'ose plus rentrer dans le lard..." Ainsi s’exprimait Bertrand Vergely, le philosophe et théologien orthodoxe lors d'une interview faite pour le site http://www.atlantico.fr/ à l'occasion d'un procès fait au maire de la commune de Cousolre, et assorti d'une 1000 euros d'amende avec sursis pour avoir giflé un adolescent de 15 ans qui avait avait proféré des menaces de mort à son encontre après l'avoir insulté alors que le maire ( ayant qualité d'officier de police judiciaire ) lui reprochait d'escalader un grillage pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal.


Il y a deux ans j'avais écrit un article sur orthodoxe-ordinaire qu'il ne me paraît pas inutile de reproduire ici dans le cadre de ce blog, sachant que l'on ne lit pas forcément tous les articles, ni ne les relit encore moins.


Qu’est-ce qu’aimer vraiment ses enfants ?


Désormais de nos jours, la plupart des parents que nous sommes, voulant donner à leurs enfants confiance en eux-mêmes, pour les rendre forts dans leur vie d’adulte à venir et contribuer au développement de leur personnalité et à l’affirmation de leur singularité, dans un monde où la compétition fait rage, nous sommes continuellement en train d’encourager la moindre de leurs réalisations en les félicitant, en leur disant combien nous sommes fiers d’eux et en leur donnant toutes sortes de récompenses en ces occasions.


Ce n’est certes pas le genre de comportement parental qui était courant autrefois ni naguère. On considérait les phases de croissance de l’enfant du point de vue de leur aboutissement sans trop s’attarder sur les phases transitoires de leurs apprentissages et de leurs réalisations. On s’en réjouissait certainement mais on avait plutôt tendance à montrer à l’enfant que tous ses succès étaient normaux et n’avaient pas à être spécialement montés en épingle. En revanche, il est vrai, on insistait plutôt davantage sur les défauts, les corrections à apporter, les efforts à faire encore et les insuccès qu’il ne fallait pas renouveler.



Mais, peu à peu, de plus en plus, se sont répandues, par le biais de travaux, d’ouvrages de professionnels de l’enfance et d’articles de magazines en rendant plus ou moins fidèlement compte des idées concernant la reconnaissance, le respect de la personne de l’enfant et le nécessaire soutien des parents pour son développement. En tout état de cause notre époque préfère appuyer sur le « positif » que de s’attarder sur le « négatif ».
Quel comportement faut-il préférer ?
Quelle est l’attitude la plus chrétienne vis-à-vis de cela pour l’éducation des enfants ? Les parents majoritairement ne désirent que le bien de leurs enfants parce qu’ils les aiment.
Cela ne va pas de soi évidemment…


Comme nous, Orthodoxes, avons l’habitude de consulter ce qu’ont dit nos saints Pères et nos maîtres spirituels pour nous éclairer et nous guider sur tel ou tel sujet difficile de la vie quotidienne, nous citerons quelques unes de leurs paroles à propos des enfants.

Voici par exemple ce que dit Père Païssios :



« De nombreux parents, pensant qu'ils aiment profondément leurs enfants, finissent par les détruire sans s'en rendre compte. Par exemple, une mère qui aime trop sa fille, lui dit tout en la tenant dans ses bras: « J'ai le meilleur enfant du monde. » Ainsi, à partir d'un très jeune âge (quand un enfant est incapable de s'en rendre compte et de réagir contre cela), cette enfant acquiert un esprit hautain et croit qu'elle est une personne merveilleuse. Il s’ensuit qu’elle n'est pas capable de percevoir le manque de la présence de Dieu et de sa puissance bienveillante dans sa vie et, bien sûr, elle ne peut pas apprendre à faire appel à Lui. En conséquence, elle développe une confiance en soi, solide comme le marbre, qui, souvent, qui ne s’en va jamais, puisque, et le temps passant, il devient très difficile de s'en débarrasser. »


Voilà bien une sentence peu conforme à l’objectif de nombreux parents qui pourraient bien s’étonner voire s’indigner de tels propos à l’égard de leur progéniture chérie….
De tels propos paraissent bien difficiles à accepter. Il y a pourtant lieu ici de comprendre dans quel contexte l’Ancien Païssios, qui a entendu tellement de parents exprimer leurs difficultés à élever leurs enfants dit de telles paroles.

Le défi des parents qui aiment leur enfant est de l’aider à développer une bonne estime de soi qui inclut l'humilité, tout en leur enseignant que tout vient de Dieu. En vérité, nous sommes tous enfants de Dieu et tout ce que nous avons et pouvons faire vient de Lui. Il est important de se le rappeler de le remercier pour les dons qu'il nous donne et la capacité à les développer et à les appliquer. L’orgueil se développe lorsque nous pensons que nos réalisations viennent entièrement de nous ou que nous sommes intrinsèquement meilleurs que les autres.

Qu'en est-il de l’importance que nous donnons aux sports et à la compétition ? Une enquête récente a montré que ceux qui participent à des sports aussi importants que le baseball, le basket-ball ou le football sont plus susceptibles de tricher à l'école. Ces activités qui mettent l'accent sur l’accomplissement personnel indépendant de Dieu peut conduire nos enfants loin de Dieu ce qui leur rend plus difficile plus tard dans la vie la nécessité de se repentir et de se rapprocher de Dieu.

Nous, les parents avons une énorme responsabilité. Nous devons d'abord développer l'humilité nous-mêmes.

L’Ancien Païssios dit aussi :
« Les parents doivent s'occuper de leur vie spirituelle, car mis à part eux-mêmes, ils sont aussi responsables de leurs enfants. Bien sûr, ils ont l'excuse d'avoir hérité leurs traits négatifs de leurs propres parents ; cependant ils n'ont aucune excuse de ne pas essayer de se débarrasser de ces mauvaises choses, une fois qu'ils prennent conscience de leur existence. »


Il y a lieu de travailler sans cesse sur notre propre relation à Dieu c’est sans doute le plus sûr moyen de devenir un meilleur parent.
Je me rappellerai toujours ce prêtre catholique sportif - sans me souvenir de son nom - qui apprenait aux enfants à plonger du haut d'une falaise, il disait "Avant on demandait beaucoup aux enfants et on en faisait des hommes, de nos jours on leur donne beaucoup et..."

Les enfants de nos jours ont-ils beaucoup de résistance à l'épreuve, à la frustration,  beaucoup de courage devant l'obstacle, beaucoup de ténacité devant ce qui est difficile, beaucoup de patience devant ce qui ne vient pas tout de suite ? Autrement  dit sont-ils bien armés pour faire face aux difficultés de leur vie présente d'enfant et d'adulte à venir. Rien n'est moins sûr...


Sans aucun doute le juste milieu, ou plutôt l'attitude juste se trouve-t-elle dans une vie en présence de Dieu. Les normes, de quelques sortes qu’elles soient, anciennes ou nouvelles, "has-been" ou à la mode, ne concernent pas l'Esprit Saint de Dieu qui seul nous permet de discerner ce qui est bon pour l'un mais qui ne l'est pas pour l'autre, ce qui fortifie l'un mais qui peut écraser l'autre, ce qui perd l'un mais peut sauver l'autre. Le véritable amour (pas seulement pour nos enfants mais également pour notre prochain) n'est-il pas celui qui se rapproche le plus de Dieu qui sait, dans son incommensurable miséricorde, mieux quiconque, ce qui est bon pour nous et pour notre salut.

vendredi 15 juin 2012

Bien plus importants sont les moyens de salut que les voies de la perdition

"Notre négligence, notre imprudence, et notre paresse concernant notre salut sont vraiment étonnantes ; car combien nombreux sont les moyens, les facultés, et les commodités qui nous sont accordés pour ce salut par le tout-compatissant et Seigneur à la grande miséricorde ! Premièrement: notre soif naturelle pour le salut, la paix et la béatitude de l'âme ; la lumière de la compréhension et le désir de notre volonté pour tout ce qui est vrai, bon, beau, pur, exalté ; l'abondance de la grâce qui nous est donnée pour le salut , qui coule comme des rivières au sein de l'Église et désaltèrent les âmes assoiffées de salut; la proximité et la bienveillance du Seigneur pour nous sauver à chaque fois et à chaque instant; «l'Esprit lui-même intercède par des soupirs qui ne peuvent être prononcés» (Rm . VIII. 26), l'assistance et la coopération de nos anges gardiens pour notre salut, le service divin journalier dans l'Eglise, les Mystères salutaires, des prières, et l'intercession de la Mère de Dieu et tous les Saints. Il est incroyable de voir comment avec tout cela on peut encore périr, et non pas être tous sauvés. Certes, il y a beaucoup de choses qui entravent notre salut: tentations provenant de notre chair trop passionnée, du monde adultère et pécheur, du diable qui a mis partout des pièges pour notre destruction, la corruption de notre nature, notre conception et notre naissance non exemptes de péché ; les inclinations et les habitudes du péché. Cependant, bien plus importants sont les moyens de salut que les voies de la perdition. "Car bien plus grand est Celui qui est en vous (le Christ), que celui qui est dans le monde (le diable)" (I Jean IV. 4), et tous les saints ont vaincu toutes les épreuves et ont été sauvés. Mais que faisons-nous? Nous somnolons et nous dormons ! Remplis de honte, de péché, de douleur, de tristesse ! Le péché gagne sur nous d’autant qu'il a lui-même été profondément enterré en nous et a pris son ascendant sur nous, dans nos cœurs, dans notre chair passionnée, et il s'est fait une forteresse de nos propres passions, de notre amour-propre, de la concupiscence, de l'amour de l'honneur, de la fierté, de l'amour des biens, de l'incontinence, de l'auto-suffisance, du peu de foi, de l'incrédulité, de la libre-pensée, de l'hypocrisie, de la partialité, de la paresse, et par ces passions, comme avec des armes puissantes, il nous tire vers le bas et nous emmène en captivité, nous coupe et nous éloigne du Christ, notre vie véritable. C'est pourquoi celui qui désire le salut doit creuser, plonger au fond de son cœur, et construire ses fondations sur le roc, qui est le Christ le Sauveur, sur une foi forte et inébranlable en lui, sur l'espérance en lui, et sur rien ni personne d'autre, - sur un amour fort pour Lui et son prochain." St Jean de Kronstadt (extrait du texte intégralVersion française de The Church—The Treasury of Salvation par Maxime le minime du texte paru sur le site http://orthodoxinfo.com)

mardi 12 juin 2012

L'Eucharistie incarnée dans le corps de la paroisse


"La vérité de l'Église, la réalité du salut, l'abolition du péché et de la mort, la négation de l'absurdité de la vie et de l'histoire, l'application dynamique des structures d'organisation de la vie commune à l'altérité et à la liberté personnelles, tout cela est l'Eucharistie incarnée dans le corps de la paroisse. C'est de l'unité liturgique des fidèles quels que soient Ies conditions, les institutions, les complexes et les structures que part la transformation de la convivialité de masse en communion de personnes, l'accomplissement, et pas simplement la programmation, de la justice sociale, la libération du travail, dégagé de l'asservissement à la nécessité mécanisée, sa transfiguration en relation personnelle et en éυénement de communion. Seule la vie du corps eucharistique de la paroisse peut incarner le modèle du caractère « sacerdotal » de la politique, du caractère prophétique de la science, du caractère philanthropique de l'économie, du caractère sacremental de l'éros. Sans la paroisse, tout cela est théorique, idéalisme naïf, utopie romantique. Mais dans la paroisse, tout cela est réalisation historique, pοssibilité immédiate, expérience concrète." Christos Yannaras (in La vérité de la morale- Labor et Fides- Perspective orthodoxe 1970-1979 et 1982 pour la traduction française) 

vendredi 18 mai 2012

le BAPTÊME et le MARIAGE orthodoxes : deux nouveaux beaux textes de catéchèse


"Le Baptême est le mystère qui nous fait renaître «d'en haut». Dans le dessein d'amour de Dieu, la renaissance et la régénération qui s'opèrent par le baptême est ordonnée au salut de l‟homme. Par le baptême le Christ recrée l'homme en lui conférant son ineffable forme divine. Le baptisé entre dans la similitude sacramentelle de la mort et de la résurrection du Christ Notre Seigneur, il est enrôlé organiquement dans le corps du Christ, dans la nouvelle réalité qu'est l'Église. Le baptême est «plantation en vue de l‟immortalité» et «infusion de force en vue de la résurrection». Il marque le commencement d'une marche dynamique vers le Royaume de Dieu. Le baptême est «le char qui mène au ciel, il nous procure le Royaume, il est grâce d‟adoption». Celui qui est baptisé retrouve «la beauté de l‟archétype». 
Le but du baptême est justement la restauration de l'homme dans la mort et la résurrection du Christ, pour qu'il entre dans la vie nouvelle. Il introduit les hommes dans l‟espace du salut, c'est à dire dans l'Église et leur donne le droit de participer aux autres sacrements.
À propos du saint baptême, saint Éphrem le Syrien nous dit :
«Tu as désavoué définitivement Satan et ses anges, et en présence de nombreux témoins, tu as été enrôlé dans l‟armée du Christ. Le Christ nous confie des réalités spirituelles et célestes.»"
(extrait du beau texte de la Métropole de Limassol à Chypre traduit au Monastère de Solan et reproduit avec permission) LIRE LE TEXTE INTEGRAL>> ICI





Le Mariage
Dieu créa Adam et lui accorda le Paradis. Mais Adam n’y avait pas d’aide qui lui fut assortie. Dieu fit tomber sur lui une torpeur, et il s’endormit ; Il prit une des côtes de l’homme et façonna la femme, Ève, pour être sa compagne et son aide. C’est ainsi qu’Il fit cesser la solitude d’Adam et établit entre lui et sa femme une communion d’amour ayant comme modèle la Sainte Trinité. Dieu unit donc l’homme et la femme et leur donna le commandement de devenir tous les deux « une seule chair. » Nous savons, par les Écritures, que Dieu façonna l’homme « à Son Image », dans le but de parvenir « à la ressemblance »,c’est à dire à la perfection. Par l’union conjugale Dieu veut faciliter le combat de l’homme en vue de sa sanctification. Il veut leur venir en aide, afin qu’ils deviennent tous les deux parfaits,comme Lui-même est parfait. Il veut leur faire atteindre au niveau le plus excellent de l’existence humaine, la déification. Mais, en même temps, moyennant le sacrement du mariage, les hommes deviennent des collaborateurs de Dieu, et co-créateurs avec Lui,en donnant naissance à de nouveaux êtres et en les aidant à atteindre la perfection.
(extrait du beau texte de la Métropole de Limassol à Chypre traduit au Monastère de Solan et reproduit avec permission) LIRE LE TEXTE INTEGRAL>> ICI

jeudi 10 mai 2012

Le péché dans l'Orthodoxie : ce qui est permis et ce qui est interdit ?

© L'Internaute Magazine / Mélanie Layec
"Le péché ne relève pas d'abord de l'éthique, encore moins de l'ordre juridique ou de la sphère d'existence sociale, mais de l'ontologie c'est-à-dire de l'être même de l'homme de sa réalité profonde, de la vérité et de l'authenticité de son être d'homme. Les catégories majeures ne sont pas le licite et l'illicite, ce qui est permis et ce qui est interdit, mais la vérité de l'existence humaine, la réalité existentielle de l'homme, de l'identité de son être d'homme. L'éthique orthodoxe comprend le péché comme le comportement dans lequel, alors qu'il est créé pour être divinisé, pour exister selon le mode d'existence du Dieu tri-personnel, l'homme expérimente l'échec des épousailles divines. 

A la différence de l'Occident, l'Orient chrétien n'a pas connu l'hypertrophie du sentiment de culpabilité, la maladie du scrupule, la hantise de la damnation, la peur de soi et de Dieu. Ce qui est en question, c'est de savoir si l'homme réussit ou au contraire renie et rate sa vérité et son authenticité existentielles. Un Orthodoxe pense assez spontanément que le contraire du péché n'est pas la vertu mais la foi et l'amour. On peut être très vertueux mais en ne possédant qu'une vertu sans amour. Il y a une manière d'être pur qui rend l'homme dur. Le péché est une altération de l'existence humaine, de l'être de l'homme en tant que convié à la déification. C'est une tragique aventure en laquelle est engagée l'intégrité de la vie de l'homme véritablement humain. Ce qui est constitutif de l'être même de Dieu, ce n'est pas la justice mais l'amour

On peut se demander si la déchristianisation de l'Occident ne doit pas être recherchée, non point uniquement mais au moins pour une part, dans un certain christianisme qui en était arrivé à dramatiser le péché et à hypertrophier le sentiment de culpabilité, la mauvaise conscience, au point d'accorder au pessimisme et à l'angoisse bien plus de place qu'au pardon."
Père André Borrély
(in  Supplément au n° 141 de la revue "Orthodoxes à Marseille")