Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair

« Les chrétiens se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour le vêtement, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle… Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n’abandonnent pas leurs enfants. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre mais sont citoyens du ciel ».

…………«Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» (Genèse 1)—« Le verbe de Dieu est devenu homme, afin que tu apprennes de l’homme comment l’homme peut devenir Dieu » Clément d’Alexandrie (Protreptique, I,8,4)— « Le verbe de Dieu qui à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes afin de faire de nous cela même qu’Il est » Irénée (Ad haer. ,V,Paef.P.G.,7 COL. 1120)— « Dieu s’est fait porteur de la chair, pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit », Athanase ( De inc. Verbi,8)— « Dieu le Verbe nous a donné les prémices de l’Esprit-Saint, afin que nous puissions devenir des dieux à l’image du Fils de Dieu » Athanase, (P.G., 26,997 A)— « Dieu a créé le monde pour y devenir homme et pour que l’homme devienne Dieu, par grâce, et participe ainsi aux conditions de l’existence divine », Maxime le confesseur ( De incarnatione)— « Il est devenu homme à cause de toi, en sorte que toi, par lui, tu deviennes Dieu » Grégoire le théologien (Discours,XL)
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lundi 22 juin 2015

Pourquoi donc baisons-nous la main du prêtre?

sur le blog de CLAUDE


La vraie question est: "Pourquoi n'embrassons-nous pas les mains de plusieurs autres personnes?" Baiser la main du prêtre n'est pas une chose exceptionnelle, mais c'est plutôt un reste de ce qui était autrefois une coutume parfaitement normale: montrer de la révérence à nos aînés en embrassant leur main droite.

 Il y a certainement beaucoup de gens qui vivent aujourd'hui en Grèce qui se souviennent que le baiser sur la main était le moyen normal et attendu pour montrer du respect non seulement au clergé, mais aussi aux parents, grands-parents, parrains et marraines, et à d'autres personnes qui ont autorité sur nous ou détiennent une position importante dans nos vies.

 La disparition de cette coutume fait partie de la désintégration de la société chrétienne traditionnelle, qui était basée sur la hiérarchie, l'humilité et le respect.

Et elle était basée, bien sûr, sur l'amour, ce qui ne va pas sans le respect. Lorsque nous nous embrassons la main de l'évêque ou d'un prêtre, nous ne montrons pas d'égard pour la personne du prêtre, mais pour son rôle sacré. Le prêtre comme homme est un pécheur, mais le prêtre comme prêtre représente le Christ; il est une icône du Christ. Aussi, bien que sa main soit indigne, il touche cependant les choses les plus saintes - les Précieux Corps et Sang du Seigneur.

 En outre, en dépit de son indignité, par la sainte ordination, il a reçu la Grâce de Dieu pour conférer dons et bénédictions spirituelles. Pourquoi devrions-nous nous priver de la bénédiction de notre Seigneur Lui-même, en ne cherchant pas la bénédiction du prêtre?

 Alors, quand pourrions-nous demander une bénédiction? Nous cherchons généralement cette bénédiction chaque fois que nous saluons et disons adieu à nos pères spirituels. Nous embrassons également leur main droite lorsque nous recevons la prière d'absolution à la confession ou lors d'autres prières.

 Nous ne baisons cependant pas la main du prêtre lors de la réception de la Sainte Communion, de peur que nous risquions de créer un accident avec le Saint Calice.

jeudi 14 février 2013

Le désir de plaire à Dieu rencontre beaucoup d'obstacles

St Macaire l'Egyptien

Ceux qui ont aimé Dieu en vérité n'ont pas décidé de le servir en vue du Royaume, comme s'ils cherchaient à faire un marché et un bénéfice, ni non plus pour échapper au châtiment réservé aux pécheurs. Mais ils l'ont aimé comme le seul Dieu et comme leur propre Créateur. 
Ils ont reconnu par conséquent que les serviteurs doivent plaire à leur Maître qui les a créés. Et ils font preuve d'un grand discernement devant ce qui leur arrive. Car le désir de plaire à Dieu rencontre beaucoup d'obstacles dès lors que ce ne sont pas seulement l'indigence et le discrédit, mais aussi la richesse et l'honneur qui sont des tentations pour l'âme. Et en un certain sens, même la consolation et le réconfort que l'âme reçoit de la grâce peuvent très facilement se transformer en épreuve et en empêchement, si l'âme qui en a été jugée digne ne les ressent pas et n'en use pas avec beaucoup de mesure et de discernement. Car le mal, sous le couvert d'une telle grâce, s'ingénie à relâcher la tension dans l'âme, et à y faire entrer la mollesse et la négligence. 
C'est pourquoi la grâce elle-même a besoin, pour communier, d'une âme pieuse et perspicace qui sache l'honorer et porter des fruits dignes d'elle. Ce ne sont donc pas seulement les afflictions, mais aussi les réconforts qui risquent de devenir pour l'âme une épreuve. Car à travers les unes et les autres les âmes sont éprouvées par le Créateur, afin que soient clairement manifestées celles qui ne l'aiment pas pour en avoir un gain, mais qui considèrent que lui seul est digne d'une affection et d'un honneur vraiment grands. 
Ainsi pour celui qui est négligent, qui manque de foi, qui pense encore comme un enfant, les circonstances tristes et pénibles, la maladie, l'indigence, le discrédit, ou au contraire la richesse, la gloire, la louange des hommes, tout cela est un obstacle à la vie éternelle, outre la guerre cachée que nous fait le malin. 
De même à l'inverse, tu trouveras que ces mêmes circonstances aident bien plutôt l'homme fidèle, perspicace et noble, à parvenir au Royaume de Dieu. «Pour ceux qui aiment Dieu en effet, suivant l'Apôtre divin, tout concourt au bien.» il est donc prouvé par-là que l'homme qui aime vraiment Dieu, qui a rompu, vaincu et surmonté tout ce qui est considéré dans le monde comme un obstacle, s'attache uniquement à l'amour divin. «Les pièges des pécheurs m'ont entouré, dit le Prophète, mais je n'ai pas oublié ta loi.» St Macaire l'Egyptien ( Philocalie des Pères Neptiques Sur l'élévation de l'intelligence)

mercredi 7 mars 2012

Ne laisse pas les vents de la tentation t’affecter

 «[Après la confession ...] Frère, oublie tes péchés : notre Christ les a effacés du livre de la vie." "A l'heure où nous sommes tentés, nous devons faire preuve de patience et prier. La tentation est un artisan habile. Elle est capable de faire que de petites choses apparaissent grandes. La tentation inquiète, attriste et crée des batailles externes. Elle connaît beaucoup d'artifices. Elle porte l'homme à douter. C’est pour cela qu’elle nous fait sombrer dans de nombreux naufrages. Lorsque nous sommes assaillis par les tentations, c'est alors que vient la grâce de Dieu. Quand une personne subit la tentation, elle reconnaît sa faiblesse, est rendue humble et attire la grâce de Dieu. Ne laisse pas les vents de la tentation t’affecter. Ils ne peuvent te faire de mal. " «Les batailles spirituelles doivent porter le sceau de l'amour honnête et de l'humilité. Seul celui qui porte ce sceau ne remarque pas les difficultés de cette vie, ni la scélératesse de satan, ni l'animosité que nous montrent ses sbires."
Ancien Amphilochios
(version française  par Maxime le minime 

dimanche 27 février 2011

Ascèse, grâce et illumination


"Il y a des dispositions intérieures, fruits d’une ferme décision secrète accompagnée d’une prière instante qui sont plus efficaces à recevoir la grâce pour agir et se comporter selon la volonté divine que de dures et sévères ascèses. Ainsi reconnaît-on l’arbre à ses fruits." 
(extrait de feuillets attribués à St Romain de Condat)

Ainsi, de nos jours, certains s'infligent-ils pendant des années, comme les pratiquants du zazen, une posture physique rigoureuse et douloureuse dans l'espoir – peu conforme pourtant à l'orthodoxie du zen qui préconise de pratiquer gratuitement, mushotoku – d'obtenir le satori, l'illumination comme le bouddha sous son arbre. Cette ascèse, bien qu'elle ne soit pas sans creuser peu à peu leur cœur de pierre, le sculptant ainsi comme la goutte d'eau finit par creuser la roche sur laquelle elle tombe régulièrement, ne suffit pas pour autant à leur procurer cette illumination tant souhaitée. Ils ont l'illusion spirituelle d'abord que leurs efforts seuls leur permettront de parvenir au satori et ensuite ils forment dans leur esprit une image de cet état d’illumination comme celle d'un évènement extraordinaire leur assurant de surcroît un état de sérénité fiable et pérenne, voire définitif. Malheureusement il n'en est pas ainsi...



Notre icône de St Jean de l'Echelle montre bien de grands ascètes en grand habit, tout près d'atteindre la main tendue de Notre Seigneur, qui chutent parmi les noirs démons avant de parvenir au but... 
Certes on ne saurait éviter l'ascèse mais, même si elle est au-dessus de la simple morale, elle n'est peut-être seulement qu'une rampe de l'échelle qui mène au Royaume des Cieux, elle ne nous protège pas de toutes les chutes et particulièrement de la plus grave, celle causée par l'orgueil. 

Car il est probable que la grâce agit plutôt dans la douce douleur de l'abandon que dans la tension de l'effort.

dimanche 21 novembre 2010

Parvenir à sentir qu'on est... rien.


Quelle est cette ascension intérieure que nous sommes appelés à entreprendre ?  
Cela ressemble parfois à quelque chose comme un chemin incertain et difficile vers un but inaccessible. La plupart d'entre nous ne peut même pas imaginer ce que ça doit être de voir et de sentir la présence de Dieu opérant en nous à travers tous les membres de notre corps. 
Quand nous nous engageons sur le chemin orthodoxe en adhérant au mode de vie orthodoxe, nous sommes motivés avec un désir fort, un grand zèle, pour venir à bout de notre aveuglement et devenir pleinement unis à Dieu, pour partager sa lumière glorieuse . Au début, nous n’avons eu qu’un aperçu de cette union plus parfaite avec Dieu. Mais cela a suffi à mettre le feu à notre âme, nous motivant à changer notre façon d'être avec l’aide de Dieu, dans l'Église. Nous nous sommes rendu compte que nous devions prendre des mesures concernant notre propre mode de vie pour nous débarrasser du péché dont nous avons eu de plus en plus une conscience aigüe. Nous avons lutté et lutté. Nous avons constaté que c'est la nature de la voie.
Saint Théophane nous dit que cette ascension intérieure nous conduit à la "révélation et l'apparition à notre conscience de l'œuvre de Dieu en nous." Ce n'est pas autre chose que notre œuvre de salut et de purification, nous dit-il.

«Le zélote est éclairé sur cette réalité à travers de fréquents échecs rencontrés en dépit de tous ses efforts, et de beaux succès inattendus rencontrés sans tentative particulière. Erreurs et chutes sont particulièrement éclairantes en nous privant de la grâce. Tous ces manquements amènent un homme à la pensée et à la croyance qu'il n'est rien, alors que Dieu et sa grâce toute-puissante sont tout.»


C’est la destination finale, la réalisation que nous ne sommes "rien" car Saint Théophane affirme :
"Ce n'est pas possible à moins que la personne parvienne à sentir qu'elle n'est rien."

mercredi 3 novembre 2010

Pour une croissance spirituelle solide par l'Ancien Ephraïm de la Sainte Montagne

 "Plus rapidement vous aurez acquis une vertu, plus facilement vous la reperdrez. Plus lentement et laborieusement vous l' aurez acquise, plus fermement elle demeurera;  tout comme cette plante de courge qui était devenue grande et qui disait  au cyprès :
– Tu as vu de combien j’ai poussé en quelques jours ? Tu es là depuis de nombreuses années et tu n’as presque pas grandi !
– Oui, dit le cyprès, mais tu n'as pas encore connu les tempêtes, les vagues de chaleur, et les périodes de froid !
Et peu de temps après la plante de courge se dessécha, tandis que le cyprès resta où il était.

Ainsi est l’homme spirituel. Par temps de tempête ou par temps calme, il reste le même. Pourquoi ? Parce qu'une longue période de temps a créé la stabilité. Quand cet homme a commencé à renoncer au monde, sa condition spirituelle était instable, mais avec le temps, la grâce de Dieu a progressivement travaillé à son salut et à la libération de ses passions. Ainsi, une personne a besoin de faire des efforts aujourd'hui, et la grâce de Dieu commencera à agir d’elle-même demain. Ensuite, vous n'aurez pas besoin de vous efforcer d’avoir de bonnes pensées ; c’est la grâce qui demeurera en vous qui les fera venir à votre esprit, sans votre effort. Ensuite, vous verrez de grands mystères ! Vous acquerrez, pour ainsi dire, la présence à l’esprit de la mort, ou un autre souvenir bénéfique. Lorsque vous vous réveillerez et commencerez d'ouvrir vos yeux, au lieu de vous sentir encore endormi, vous aurez progressé ; vous aurez déjà passé à travers tout le mystère de la theoria et vous direz : "Mais comment cette chose-là se produit-elle, alors que  je me lève à peine ? Comment cette chose se produit-elle ? " 

Tout pareillement, la grâce de Dieu agit par elle-même,  elle est le résultat d'une habitude de longue date.
La même chose arrive avec le péché : éveillé ou endormi, un homme pécheur pense constamment au mal Quand le péché est renforcé par une mauvaise habitude et par le diable, il devient un mal constant. Ainsi en est-il avec le bien, une bonne habitude assistée par la grâce de Dieu devient une seconde nature. "